Les négociations visant à sortir la Guyane française de dix jours de conflit social, après avoir démarré dans une ambiance tendue, sont reparties du bon pied vendredi 31 mars après les "excuses" adressées par une ministre au peuple guyanais.
Le contraste avec la journée de jeudi ne pouvait être plus saisissant. Des centaines de personnes avaient alors bravé des heures durant une pluie battante pour hurler leur méfiance et leur "détermination" face à la préfecture de la Guyane. La ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts et le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl ont reçu dans l'après-midi leurs représentants des délégations.
Vendredi matin, un petit rayon de soleil éclairait les visages de quelques dizaines d'Amérindiens vêtus de rouge, certains portant des chapeaux à plumes, d'autres des habits traditionnels, qui étaient calmement rassemblés devant le bâtiment administratif. Les barrages restaient toutefois en place en Guyane et nombre de magasins étaient fermés.
"On n'a rien obtenu, mais on est sorti de la catharsis. On a retrouvé une certaine dignité, un supplément d'âme", a résumé Stéphane Lambert, le président du patronat de Guyane, qui soutient le mouvement.
"Les conditions de la confiance sont là", s'est félicité jeudi soir Matthias Fekl.
Les compagnies aériennes Air France et Air Caraïbes ont toutefois indiqué vendredi qu'elles n'assureront pas leurs vols entre Paris-Orly et Cayenne samedi et dimanche, en raison du conflit social.
Depuis une semaine, un seul vol direct a été assuré jeudi entre la métropole et le département d'outre-mer. En revanche, les liaisons entre la Guyane et les Antilles restent maintenues.
A contrario, les centaines de personnes qui avaient manifesté leur méfiance à son égard ont applaudi et poussé des cris de joie.
Ces excuses officielles ont fortement inversé la tendance à Cayenne, la plus grande ville de Guyane, où les deux ministres français sont arrivés mercredi soir dans une ambiance électrique.
La Guyane, vaste territoire d'Amérique du Sud situé à 7.000 km de Paris, connaît depuis une dizaine de jours un mouvement de contestation d'une ampleur historique, sur fond de revendications sécuritaires, économiques et sociales.
Source: ladepeche.fr