L'armée turque qui occupe une grande partie du nord de la Syrie se comporte en puissance d'occupation : une dizaine d'agriculteurs syriens ont été arrêtés, jeudi 30 mars, par les militaires turcs, près du district de Jisr al-Choughour, appartenant à la province d'Idlib.
La nouvelle de l'arrestation de ces agriculteurs circulait, jeudi, sur les réseaux sociaux où les internautes syriens déploraient voir leurs compatriotes se faire arrêter par les forces étrangères pour la seule raison d'avoir protesté contre la destruction de leurs terres agricoles par les soldats turcs et leurs chars et blindés!
Selon un média local de Jisr al-Choughour, les agriculteurs d'un village de ce district ont contesté contre les militaires de l'armée turque qui détruisaient leurs terres agricoles pour faire construire un mur en béton à la frontière turco-syrienne. Cette protestation légitime a été réprimée sans aucune forme de procès, les soldats turcs ayant ouvert le feu sur les agricultures avant d'en arrêter une dizaine.
Dans la foulée, des dignitaires du village Jisr al-Choughour ont beau essayé de stopper la destruction de leurs champs agricoles en amorçant des négociations avec les militaires turcs mais selon une toute dernière information, les discussions n'ont pas abouti.
Les bulldozers de l'armée turque ont commencé, au début du mois en cours, à détruire les terres agricoles qui se situent près de la frontière turco-syrienne, dans le nord de Jisr al-Choughour.
Le 25 février 2017, la Turquie a annoncé avoir déjà terminé la construction de la moitié de son mur frontalier, un projet lancé en juin 2015. Depuis 2011, la Turquie ne cesse de soutenir les terroristes takfiristes en Syrie contre l'Etat et l'armée syrienne. Jeudi elle a annoncé la fin officielle de son offensive "Bouclier de l'Euphrate" dans le nord de la Syrie, tout en affirmant que l'opération était couronnée de succès. Or la Turquie a bien échoué dans le projet qu'il poursuivait à travers son intervention militaire directe dans le nord de la Syrie, effectué au nom de la lutte contre Daech et les séparatistes du PKK : la création d'une zone tampon de 5000 km2 incluant Jarablus, Al-Bab et Manbij et ce, à l'effet de l'annexer à terme à son propre territoire