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Le plus grand atout d'Ansarallah ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces de l'armée yéménite et d'Ansarallah ont détruit un véhicule blindé de l'armée saoudienne à Najran. (Capture Youtube)

Selon le journal libanais Al Akhbar, l'armée yéménite et Ansarallah continuent de progresser en territoire saoudien alors que Riyad perd un à un ses atouts stratégiques malgré sa supériorité militaire absolue.

Une question se pose: qui aurait cru que la guerre au Yémen s’étendrait au territoire saoudien deux ans après avoir été déclenchée avec fracas. Il va sans dire que la guerre saoudienne contre le Yémen a lamentablement tourné au fiasco, Riyad n'ayant pas été même capable d'atteindre un seul de ses multiples objectifs. Et pourtant il n'a pas cessé de multiplier tactiques et stratégies. Ses mercenaires ont tenté de s’emparer des provinces entières, des localités et des secteurs stratégiques, mais à chaque fois ils se sont affrontés à la vaillante résistance des forces yéménites qui elles, en revanche, ont réussi à conserver leurs positions. Et ces positions ne sont pas des moindres, car elles permettent à l'armée yéménite et à Ansarallah d'étendre leur champ d'action en territoire saoudien.

À Najran, dans le Sud saoudien, les forces yéménites contrôlent désormais le flanc sud des montagnes qui entourent cette province, ce qui a poussé l'Arabie saoudite à en retirer ses forces. Pire, Riyad a perdu la quasi-totalité de ses bases militaires à Najran au profit d'Ansarallah qui les utilise pour contrer les raids aériens des chasseurs de la coalition pro-Riyad. À vrai dire, l'emprise d'Ansarallah sur les montagnes saoudiennes est la clé de toute progression à l'avenir. Deux ans après avoir lancé sa guerre contre le Yémen, Riyad en est aujourd'hui à remplacer ses gardes-frontières par des armements dernier cri. Il a été même amené à dépêcher sur ses frontières avec le Yémen sa Garde nationale et les forces issues du Bouclier de la Péninsule (Conseil de coopération du golfe Persique).

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Mais la mesure lui paraît nettement insuffisante: car à mesure que les Yéménites progressent en territoire saoudien, ils élargissent leurs capacités balistiques. Les missiles d'Ansarallah frappent invariablement les cibles terrestres et maritimes à Riyad ou pire encore à Bab el-Mandeb. Empêtré dans une guerre à l'issue incertaine, le royaume wahhabite a été jusqu'à impliquer ses muftis pour lancer un appel à la mobilisation générale contre "le péril houthi". Mais là aussi, le résultat est bien maigre: la jeunesse saoudienne peu encline à guerroyer, c'est encore le clan extrême du wahhabisme militant (Daech, Al Qaïda....) qui s’est mobilisé contre les forces yéménites. Riyad a lâchement mis à profit la situation économique catastrophique dans le sud du Yémen, là où ses mercenaires disent administrer "convenablement" la situation. C'est parmi les gens des tribus du sud du Yémen à Aden, à Lahij, à Abyn que l'Arabie saoudite cherche "ses soldats". Mais là aussi, la tactique a été loin d'être porteuse, les Yéménites constituant une nation solidaire.

Riyad s'est concentré ensuite sur ce qu'il a qualifié de guerre des "passages" à Sadaa et à Hajja avant de se heurter à une contre-offensive inattendue des "houthis" qui sans reculer d'un iota, ont repoussé les assauts consécutifs des forces saoudiennes. La clé de la victoire est désormais entre les mains des Yéménites: ces derniers contrôlent les hauteurs du nord de l'Arabie saoudite, ce qui leur donne la possibilité de lancer des attaques contre une grande partie du territoire saoudien : Riyad est engagé dans une guerre d'usure qui se déroule désormais sur son propre territoire.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV