La Turquie se prépare, selon le journal russe, Izvestia, à des affrontements avec les États-Unis à Manbij, d'où l'envoi des commandos turc vers le nord syrien.
Le commandement de la marine turque a dépêché des fusiliers vers le nord de la Syrie, pour participer à l'opération "Bouclier de l'Euphrate".
Outre ces commandos, Ankara aurait aussi expédié ses unités de reconnaissance et de génie dans le nord de la Syrie, ajoute le journal.
Le déploiement de ces nouvelles forces en Syrie ferait partie, selon Izvestia, d’un plan visant à renforcer la présence militaire turque dans la région de Manbij qui serait très probablement dans les jours à venir le théâtre de règlements de compte « politiques et diplomatiques » à grande échelle.
Les médias kurdes, eux aussi, ont diffusé des images sur les agissements des forces américaines à Manbij.
D'autre part, le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis, vient d'annoncer que des forces militaires américaines ont été déployées à Manbij afin de ne pas permettre aux forces syriennes ni à l'armée turque de s'emparer de la ville.
Le journal revient ensuite sur les propos d'Ivan Konovalov, directeur du centre stratégique russe, pour qui "un dialogue tripartite entre Moscou, Washington et Ankara pourrait aider à calmer la tension".
Ce dernier croit pourtant que les affrontements vont finalement éclater dans le nord de la Syrie et ce, malgré les pourparlers tripartites qualifiant de très compliquée la situation à Manbij.
Le Président turc, Recep Tayyib Erdogan cherche ces derniers temps à redorer son blason à l'intérieur de son pays avec sa lutte contre les Kurdes syrien, précise l'éditorialiste du journal russe.
La Russie et les États-Unis ont explicitement annoncé qu'ils ne permettront pas à la Turquie de s’emparer de Manbij, une prise de position considérée par les Turcs comme "un couteau dans le dos" pour reprendre les mots du quotidien russe et non attendu de la part des alliés dont et notamment les Américains.
Citant le directeur du centre stratégique russe qui prévoit de très grands marchandages politiques dans le nord de la Syrie, le journal conclut que les États-Unis et la Turquie vont vers une confrontation "sérieuse" vu les intérêts qui sont en jeu.