La Turquie a accueilli, jeudi 9 mars, une réunion, avec pour thème la partition de l’Irak, à laquelle avaient pris part des personnalités pro-saoudiennes en Irak.
Une réunion quasi secrète a eu lieu, jeudi 9 mars, à Istanbul, en Turquie, en présence de personnalités politiques irakiennes. Un certain nombre de figures de la confession sunnite y assistaient.
Cette réunion avait à l'ordre du jour un éventail de sujets dont la mise en place d’une région autonome sunnite, l’indépendance du Kurdistan irakien et la dissolution des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi).
Le quotidien libanais al-Akhbar s’est référé aux sources qui souhaitaient garder l’anonymat, pour dire que cette réunion controversée a été organisée par les parties saoudienne, qatarie et turque.
« Des personnalités politiques saoudiennes, qataries et turques, dont l’attaché militaire de l’ambassade du Qatar en Turquie, avaient participé à cette réunion », indiquent les mêmes sources.
On peut mentionner parmi d'autres l’émissaire spécial du président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri, l’ancien ministre irakien de la Défense Khaled al-Obeidi, récemment destitué, l’ancien ministre irakien des Finances Rafi al-Issawi, le secrétaire général du Parti islamique irakien Ayad al-Samarrai, le président du Parti Muttahidun Oussama Al-Nujaifi et le secrétaire général de l’Association des oulémas musulmans Harith al-Dhari.
La réunion s’est déroulée en deux parties: la première a eu lieu dans un bâtiment public de la Turquie et la deuxième s’est tenue à l’Hôtel Marriott, à Istanbul.
Les participants ont réussi, à l’issue de cette réunion, à récapituler trois sujets : une demande, faite par Washington, au sujet de la dissolution des Hachd al-Chaabi, la formation d’une région autonome sunnite et le droit des Kurdes irakiens à l’autodétermination .
Une pétition contre les participants à la réunion d’Istanbul a circulé.
Au sein du Parlement irakien, un grand nombre de députés semblent en colère à cause de la tenue d’une telle réunion en Turquie.
Ahmed al-Joubouri, qui représente le plus important bloc parlementaire sunnite en Irak, affirme avoir collecté, jusqu’ici, 34 signatures dans le cadre d’une pétition condamnant la participation de figures irakiennes à cette réunion controversée.
Lors d’un point de presse, Ahmed al-Joubouri a demandé des explications au Premier ministre Haïder al-Abadi et au ministre des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari, les demandant comment un pays comme la Turquie se permet d’accueillir une telle réunion.
De son côté, Mohammed al-Sahioud, député du bloc parlementaire de l’État de droit, affilié à Nouri al-Maliki a réclamé la traduction en justice des personnalités qui ont participé à la réunion d’Istanbul.
Selon le quotidien al-Akhbar, en marge de cette réunion, le secrétaire général de l’Association des oulémas musulmans Harith al-Dhari a rencontré Hakan Fidan, chef du service de renseignement turc.