L’écrivain syrien Mohammad Nader al-Amri voit à travers les tentatives des États-Unis de créer un « front ethno-confessionnel » contre l’Iran, une manœuvre destinée à prolonger la guerre en Syrie.
Selon l’auteur, les pourparlers de Genève 4 ont été un échec cuisant pour Riyad et ses alliés, car « l’Arabie saoudite n’est pas parvenue à satisfaire les exigences de ses mercenaires takfiristes en guerre contre l’État et l’armée syriens, surtout en ce qui concerne la période de transition politique ».
L’Arabie saoudite a fini par céder sur ce point très sensible, en acceptant que la déclaration de Genève 1 soit remplacée par la résolution 2254, qui n’exige plus le départ d’Assad.
Pour l’auteur, « à Genève 4, les grandes puissances ont littéralement refusé d’apporter leur soutien aux groupes d’opposition proches de Riyad, qui ne sont pas parvenus à s’imposer comme uniques représentants de l’opposition anti-Assad ».
L’auteur se réjouit par ailleurs d’une clause consacrée à la lutte contre le terrorisme, qui vient de s’ajouter à l’ordre du jour des pourparlers de Genève 4, « un terrain qui pourrait servir de base à des coopérations politiques à venir ». Pour l’auteur, « de Genève 1 à Genève 4, la donne a complètement changé : alors qu’aux pourparlers de Genève 1, Iraniens et Russes n’avaient aucun rôle à jouer et que tout se déroulait sous les auspices des Américains, les pourparlers d’aujourd’hui ne pourraient avoir lieu sans une présence directe des Iraniens et des Russes ».
L’expert syrien a mis en garde par ailleurs contre le projet soigneusement suivi par les Américains et leurs alliés, qui consiste à « reformer le Moyen-Orient d’après les divisions ethno-confessionnelles » : « Les pays de la région qui sciemment ou inconsciemment participent à ce terrifiant projet sont l’Arabie saoudite, Israël, la Jordanie et les Émirats arabes unis. Les semaines à venir pourront aussi nous réserver de nouvelles surprises, comme un virage opéré par la Turquie dans le nord de la Syrie et une intensification des combats dans cette région. Une chose est sûre : la Syrie se dirige vers davantage de combats. »