Les sources israéliennes reviennent largement sur la démission du général Micheal Flynn et y voit "une catastrophe pour le Moyen-Orient" car l'ancien général avait pour mission de "coordonner les efforts russo-américains", "de couper l'aile à l'Iran dans la région" et de "lui ôter sa place de première puissance".
Debkafile, le site proche des services de renseignement de l'armée israélienne a fait publier un article intitulé "Action conjointe USA/Russie contre l'Iran". Selon le site, le titre constituerait l'intitulé d'un plan conçu par Micheal Flynn contre l'Iran, "un plan qui tombe à l'eau suite à sa démission".
"La démission de Flynn, à peine un mois après l'investiture de Donald Trump, a infligé un coup dur à la stratégie qu’il semblait vouloir suivre au Moyen-Orient. Flynn a été de loin l'architecte des plans de rapprochement des États-Unis avec la Russie de Poutine et ce, au dépens de l'Iran et de son alliance avec Moscou. En son absence la Maison Blanche n'a guère le choix que de lui trouver un successeur apte à accomplir les objectifs que Flynn s'était fixés et c'est loin d'être une mince affaire".
Et Debka ajoute: "Avant même que Trump se mette à la recherche d’un nouveau remplaçant de Flynn, il lui faudrait trouver un mécanisme pour" détendre les relations bien tendues entre les États-Unis et Poutine" car jusqu'ici "Flynn agissait en coulisse, sans attitrer l’attention pour détendre les liens entre les 2 pays".
Le site israélien reconnaît à moitié l'état de confusion totale qui règne en ce moment à la Maison Blanche, ce qui n’est pas dans l’intérêt d’Israël et poursuit: "Les contacts de Donald Trump avec la Russie sont sérieusement critiqués à la fois par les amis et les ennemis du président américain mais ce dernier ne cesse de défendre cette relation."
"Mais ni le président Trump ni le vice-président Pence ne sont en mesure de dire quel genre de promesses ils ont faites aux Russes et quel sort d'engagements ils ont pris à l’égard des Russes. Quoi qu'il en soit, celui qui succédera à Flynn devra reprendre tout depuis le début car il y a là un retour à la case départ".
Et le site finit son analyse en ces termes :"Le départ de Flynn a provoqué un séisme dévastateur au sein de l'administration Trump mais ces effets se propagent aussi en dehors de la Maison Blanche. La démission de Flynn constitue une catastrophe pour le Moyen-Orient car l'ancien général avait pour charge de couper les ailes à l'Iran et de lui ôter sa place de première puissance dans la région. Flynn a joué un rôle prépondérant dans les efforts de coordination qui ont eu lieu ces derniers temps entre le roi d'Arabie, Salmane, le roi Abdellah de Jordanie, le président Poutine, le président Erdogan, Netanyahu mais aussi avec le président égyptien Al Sissi. Ces coordinations allaient justement porter leurs fruits quand il s'est vu dans l'obligation de quitter son poste. L'une des concrétisations la plus flagrante aura été une vaste offensive contre les positions de l'armée syrienne dans le sud de la Syrie, à Deraa, dirigée par la force élite jordanienne, l'objectif étant de repousser l'armée syrienne, le Hezbollah et leurs alliés iraniens dans cette région qui se trouve aux portes d'Israël"
Mais les États-Unis sont-ils réellement à même d'influer sur les relations Iran/Russie?
En d'autres termes, et au-delà de la personne qui occupera la fonction de conseiller pour la sécurité nationale, Washington pourra-t-elle saper "l'alliance Moscou-Téhéran" formée puis renforcée en Syrie ?
Interrogé vendredi par RIA Novosti, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Riabkov a affirmé que les liens Moscou/Téhéran ne sont en rien inhérents au "contexte international" et que "l'Iran reste un partenaire fiable pour la Russie et ils comptent poursuivre leurs coopérations".
"Notre position de principe consiste à voir en Iran un partenaire fiable, constant dans ses positions, et un voisin. Les relations cordiales qui règnent de part et d'autre ne dépendent pas du contexte international. Dans de nombreux dossiers, nous coopérons avec les Iraniens de façon bilatérale et multilatérale. Nous entretenons avec les Iraniens un dialogue constructif dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, et notre coopération a été très bonne dans le cadre du dossier nucléaire et des dossiers qui lui sont liés ", a dit M. Riabkov qui a souligné "l'opacité" de la nouvelle administration américaine autour de nombreuses questions dont la relation avec l'Iran.