L'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara a fait couler beaucoup d'encre. Les observateurs politiques se sont focalisés sur ce meurtre infâme. Parmi d'autres, l'analyste du Washington Post a considéré cet attentat terroriste comme l'œuvre d'une dissension au sein du parti au pouvoir en Turquie en ce qui concerne la position à adopter envers la Syrie.
Selon le Washington Post, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui était l'un des principaux chefs d'État à insister sur le départ d'Assad du poste de président, s'est rapproché, ces derniers mois, de Moscou afin de parvenir à une issue politique permettant le retrait des terroristes de l'est d'Alep.
La coopération Moscou/Ankara ne signifie pas, toutefois, que la totalité du gouvernement et des responsables turcs soutiennent l'approche actuelle d'Erdogan, poursuit le Washington Post. Les vastes manifestations organisées devant les immeubles diplomatiques de la Russie ainsi que l'assassinat de l'ambassadeur russe à Ankara en disent long.
Le journal américain a ainsi argué : "Erdogan, qui se trouve aux prises avec un problème géopolitique, et qui s'est relativement éloigné des pays européens et des États-Unis après le coup d'État avorté de l'armée, se voit obligé d'entrer en négociation et de faire un compromis avec Moscou sur l'affaire du meurtre de l'ambassadeur russe."
Or, le président russe, Vladimir Poutine, qui, selon le Washington Post, prend plus que jamais en considération cette position de faiblesse d'Erdogan, affirmerait dans ses déclarations officielles vouloir poursuivre les relations russo-turques, tout en pensant, en privé, qu'Erdogan devrait payer pour le meurtre de son ambassadeur.
Comme la meilleure porte de sortie à cette tension, le Washington Post avance l'idée d'imputer cet attentat à Fethullah Gülen et à son organisation ; le gouvernement turc pourrait ainsi exiger des États-Unis qu'ils remettent cet homme à Ankara.