Le Sénat américain a ratifié à l'unanimité des voix (99 voix pour, aucune opposition) la prolongation, pour dix ans, des sanctions anti-iraniennes. La Loi dite Damato votée en 1996 qui prévoyait 20 ans de boycott contre l'Iran devait en effet expirer le premier janvier 2017. "Damato bis" (ISA) impose donc une nouvelle période de 10 ans de sanctions à l'Iran.
Quels sont les secteurs visés?
1- Les champs pétroliers iraniens sont les premières cibles de la Loi ISA car elle interdit tout investissement étranger pour leur développement.
2- Le secteur du raffinage n’est pas non plus épargné dans la mesure où ni investissement ni transaction ne sont autorisés conformément à la loi ISA.
3- Vient ensuite le secteur du transport du brut et d’autres produits pétrochimiques iraniens qui ne sort pas non plus indemne des sanctions restituées par la prolongation de la loi ISA.
4- La pétrochimie se trouve elle-aussi en ligne de mire car privée, selon ISA, d'investissements étrangers.
Le fait que le vote du sénat intervient à peine quarante huit heures après un accord entre les membres de l'OPEP qui autorise l'Iran à maintenir son plafond de production, tout en prévoyant une baisse de la production mondiale, mérite réflexion : Les Etats-Unis ont-ils cherché par ce vote à amoindrir les effets de cet accord qui illustre à n'en pas douter une belle victoire énergétique de l'Iran là où on l'attendait moins?
La diplomatie énergétique de l’Iran au sein de l'OPEP a barré la route au maximalisme énergétique saoudien et la synergie avec la Russie a fait le reste. Pour les analystes politiques, le vote unanime du sénat en faveur de nouvelles sanctions, vote qui selon la presse américaine sera cautionné par le président sortant Obama, ne peut être sans lien avec cette avancée majeure dans le secteur de l'énergie iranien surtout que "Damato bis" vise exclusivement le pétrole du pays.
Il va sans dire que les Etats-Unis, quelle que soit sa couleur dirigeante, est bien sensible à toute concrétisation réussie de l'alliance Iran/Russie. Reste à savoir quelle sera la nature de la réponse iranienne à cette décision qui trahit les termes de l'accord nucléaire signé avec les 5+1.