Même en cas de refus de la nouvelle administration américaine de soutenir les « opposants » en Syrie, le Qatar continuera de fournir des armes à ces groupes, c’est-ce qu’a annoncé le ministre qatari des Affaires étrangères.
Cheikh Mohamed bin Abderrahmane Al-Thani a tenu ses propos, samedi 26 novembre, en réaction aux récentes déclarations de Donald Trump qui avait dit implicitement qu’il s’opposait au soutien de Washington aux groupes terroristes opposés au gouvernement de Damas.
Trump a également laissé entendre qu’il appuierait la Russie dans ses combats contre les terroristes de Daech en Syrie. Le président Bachar al-Assad avait affirmé, le mois dernier, qu’en cas de décision de Trump de vouloir lutter contre les terroristes, il pourrait devenir « l’allié naturel » de Damas.
Dans un discours en mars 2015, Trump avait dit que l’approche américaine consistant à se livrer à une lutte simultanée contre Daech et Bachar al-Assad était une sorte de folie et de sottise.
« On ne peut pas combattre en même temps deux groupes qui s’affrontent. Vous devez choisir l’un d’entre eux comme ennemi », avait-t-il noté.
Sans écarter la nécessité d’un soutien de Washington à Doha, le ministre qatari des Affaires étrangères a poursuivi : « Le changement d’approche des Américains en Syrie ne veut pas dire que nous changerons de position envers Damas. Doha ne reviendra pas sur sa décision. Notre position est basée sur nos principes, nos valeurs et notre évaluation de la situation en Syrie ».
Il a rappelé que son pays n’avait fourni aucun lance-roquettes à tir épaulé aux terroristes et que si les forces syriennes parvenaient à contrôler l'Est d’Alep, «les groupes terroristes auraient la capacité de la reprendre». Ces déclarations cadrent mal avec la situation sur le terrain où l'étau se resserre de jour en jour autour des terroristes repliés dans l'Est d'Alep.
Les propos du ministre qatari des Affaires étrangères sont tenus quelques jours après la diffusion des informations selon lesquelles Donald Trump aurait déjà pris en main «la gestion de la guerre américaine en Syrie et en Irak» . Selon Debkafile, site proche des milieux des renseignements de l'armée israélienne qui cite ses sources à Washington, « le président élu aurait déjà pris le commandement des opérations américaines en Syrie et en Irak sur fond d'intenses consultations».
A en croire Debka, «Trump aurait consulté outre le général Flynn, son conseiller, Nicolaï Patruchev, le président du Conseil nationale de la Russie, Erdogan, le Président turc ainsi que le roi Abdellah de Jordanie. Le nouveau commandement des opérations américaines en Syrie et en Irak se fera en étroite coopération avec la Turquie, la Jordanie et l'Irak et les pays arabes du golfe Persique».