Que ce soit à Alep ou à Mossoul, les takfiristes recourent à des pratiques inhumaines et utilisent des civils comme boucliers humains pour réduire les risques de victimes dans leurs rangs. Mais pourquoi l’Occident condamne-t-il cette pratique en Irak et refuse-t-il de le faire en Syrie ?
Les pays occidentaux combattent Daech à Mossoul, mais ferment les yeux sur la mainmise du Front al-Nosra (rebaptisé Fatah al-Cham) à Alep-Est, a affirmé, jeudi 10 novembre, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
« Le Conseil de sécurité a récemment condamné l'utilisation par Daech de boucliers humains à Mossoul et a exigé que cette pratique soit arrêtée », a-t-il indiqué. « Nous avons attiré l'attention de nos collègues sur le fait que la situation à Alep-Est est tout à fait identique, sauf que ce n'est pas Daech, mais le Front al-Nosra qui contrôle tous les groupes d'opposition et tient cette partie de la ville », a fait remarquer le ministre russe.
Selon l'ONU, les terroristes ont acheminé 1 600 personnes d'Hamman al-Alil à Tal Afar (aux alentours de Mossoul) dans l'intention de les utiliser comme boucliers humains, et leur ont dit qu'elles pourraient être conduites en Syrie.
La situation à Alep n'en est pas pour autant moins catastrophique. Près de 200 000 civils sont devenus otages des takfiristes du Front al-Nosra et de groupes sous sa tutelle dans cette ville. Comme en témoigne l'armée syrienne, les terroristes ont placé des civils directement sur la ligne de front. De fait, les forces gouvernementales ont dû suspendre le travail de leurs tireurs d'élite et de leurs mortiers.
« Les partenaires occidentaux ne s'empressent pas de hausser le ton contre cette pratique totalement inhumaine et cela laisse penser que l'Occident est prêt à combattre Daech, mais couvrent toujours le Front al-Nosra », a conclu M. Lavrov.
Source: Sputnik