En Turquie, les opposants au gouvernement tirent la sonnette d’alarme quant à la décision d’Ankara de licencier des centaines de magistrats, craignant que cela ne porte atteinte à l’indépendance du système judiciaire.
Un projet de loi prévoyant de réduire le nombre de juges à la Cour de cassation au Conseil d’Etat a ravivé la colère des opposants au gouvernement turc qui craignent un coup dur à l’indépendance de l’appareil judiciaire de la Turquie.
L’objectif annoncé du gouvernement turc est d’éliminer les partisans de Fethullah Gülen auprès de l’appareil judiciaire mais les opposants pensent qu’il s’agit d’un effort d’Erdogan d’intimider et de réprimer ses détracteurs.
Depuis la montée en puissance de Recep Tayyip Erdogan, les responsables de l’appareil judiciaire ont composé plus de 2.000 dossiers contre ceux ayant offensé Erdogan.
Le nouveau projet de loi prévoit de réduire le nombre de juges à la Cour de cassation et au Conseil d’État après avoir, au préalable, consacré la démission d’office de tous les magistrats.
Recep Tayyip Erdogan sera ensuite capable de redésigner un grand nombre des magistrats. Les opposants au gouvernement critiquent une tentative d’élargir les prérogatives du président turc.
« Cette réforme vise à mettre fin aux difficultés qui existent dans le système judiciaire. Elle est également réclamée par des investisseurs turcs. La procédure de la justice est lente en Turquie et cela s’est transformé en un problème majeur pour la société commerciale. Nous avons une procédure judiciaire avec deux millions de dossiers et nous devons accélérer le rythme », affirme le vice-Premier ministre turc.