Le Premier ministre turc Binali Yildirim a adressé des signaux d'apaisement en direction de plusieurs pays voisins de la Turquie dans un entretien avec la presse paru vendredi.
"Israël, la Syrie, la Russie, l'Egypte : il ne peut pas y avoir d'inimitié permanente entre ces pays qui bordent la Méditerranée ou la mer Noire", a déclaré M. Yildirim dans une interview publiée par le quotidien turc Hürriyet.
La Turquie a longtemps mené une diplomatie suivant le principe "Zéro problème avec les voisins".
Concernant la Russie, "il n'est pas bon de rester coincés à cause d'un seul événement. Il n'y a pas d'hostilité entre nos peuples. Il est possible de revenir aux jours anciens et même de porter les relations plus loin encore", a souligné M. Yildirim, cité par Hürriyet.
"Nous ne sommes pas encore arrivés à un résultat. Mais je ne pense pas que cela durera encore très longtemps", a déclaré M. Yildirim pour ce qui est des pourparlers menés avec Israël.
Sur le dossier syrien, la Turquie demande depuis le début de la guerre en 2011 le départ de Bachar al-Assad et reproche à Washington de soutenir le groupe PYD, affilié à l'organisation kurde PKK, pour combattre Daech.
Soulignant qu'Ankara n'accepterait pas le "fait accompli", M. Yildirim a réaffirmé : "L'intégrité territoriale de la Syrie est importante pour nous."
Pour rappel, la Turquie, membre clé de l'OTAN, a entretenu des relations tendues avec l'Egypte, la Russie, Israël et la Syrie.
Selon certains experts, Ahmed Davutoglu, l'ancien Premier ministre truc, a donné carte blanche à Yildirim pour qu'il mène une diplomatie suivant le principe "Zéro problème avec les voisins".
Les relations entre la Turquie et Israël se sont détériorées le 31 mai 2010 lorsque les commandos du régime israélien ont attaqué la flottille de Gaza (Mavi-Marmara) dans les eaux internationales en Méditerranée, tuant 10 militants turcs.
Plus tard, la Turquie a fixé des conditions pour l'amélioration de ses relations avec Israël, dont la levée du blocus sur la bande de Gaza.
Les relations russo-turques se sont quant à elles nettement détériorées depuis le mardi 24 novembre 2015, jour où la Turquie a abattu un avion russe Su-24 à proximité des frontières turco-syriennes.
S'agissant de la crise syrienne, Ankara soutient les postions des Etats-Unis et de l'Occident et souhaite le renversement du président syrien légitime, Bachar al-Assad.