Les officiers français s’attellent depuis le 18 avril à former les unités armées kurdes "Asayesh" à manier tout type d'armes, de sorte à créer le noyau d'une véritable armée à venir.
Cette annonce a été faite au site pro-Hezbollah Al-Ahed par un haut officier français impliqué dans le dossier syrien, sous le couvert de l'anonymat.
"Les officiers français ont joué un rôle très prononcé dans la bataille qu'ont livrée les Kurdes l'an dernier à Kobané. Leur présence était visible partout et leur mission consistait à surveiller les positions de Daech, à transmettre des données au centre de commandement des opérations anti-Daech situé dans un village kurde de Syrie. Une fois ces données transmises, les avions de chasse américains frappaient les positions de Daech", dit l'officier cité par Al-Ahed, qui accuse la Turquie et son armée de permettre des centaines d'infiltrations de daechistes par mois à Kobané, lesquels pourraient faire tomber la ville si ce n'était le soutien des États-Unis aux Kurdes syriens.
"Washington prévoit de faire payer à Erdogan le moment venu ce soutien fâcheux et malvenu à Daech", poursuit l'officier qui dit disposer d'images prouvant le soutien des soldats turcs aux terroristes takfiristes.
Mais le soutien de Paris et de Washington aux Kurdes est-il anodin ? "La France vient d'autoriser l'ouverture à Paris d'un bureau de représentation pour les Kurdes de Syrie qui se revendiquent du parti démocratique, et c'est le puissant lobby pro-kurde qui serait à l'origine de cette initiative", souligne Al-Ahed.
Le site ajoute : "Le soutien aux Kurdes divise la classe dirigeante française, car le quai d'Orsay affirme ne reconnaître comme représentants des syriens que les opposants anti-Assad de Syrie, tandis que le ministère français de l'Intérieur capitalise tout sur les Kurdes ; et c'est d'ailleurs à lui que revient l'initiative d'ouvrir le bureau de représentation en question."
Les analystes politiques affirment que Paris cherche à repartir les rôles pour atteindre un double objectif : créer un État autonome kurde en Syrie comme celui qui existe dans le nord de l'Irak et continuer à soutenir l'opposition anti-Assad.
Le site Al-Ahed affirme : "Il va sans dire que la création d'un État kurde est un objectif qui paraît incontournable pour les Kurdes qui cherchent des règlements de compte à venir. Une carte attachée au mur dans le bureau de représentation des Kurdes de Syrie à Paris met en scène les régions qui devraient être incluses dans cet État kurde à naître : selon cette carte, le futur État kurde se situera dans le triangle qui existe entre la Syrie, l'Irak et la Turquie. Ce triangle s'étend d'une part de Tell Abyad et Kobané, de l'autre à Jerablus, Afrin et Raqqa."