Le gouvernement turc a fermé le quotidien Zaman qui figure parmi les quotidiens à grand-tirage de l’opposition.
En mars dernier, le gouvernement turc a mis sous tutelle la rédaction d’Ankara du quotidien Zaman. Cet événement a été émaillé des heurts et des violences entre policiers d’une part et journalistes et reporters de l’autre.
La saisie de Zaman a donné lieu à une vague de protestations populaires.
CNN Turk rapporte que l'agence Cihan, le journal Zaman et la chaîne de télévision Küre TV, placés sous tutelle judiciaire, seront fermés à partir du 15 mai prochain sur décision de l'administrateur chargé de leur direction.
Le rédacteur en chef de Zaman, Abdulhamit Bilici, a été renvoyé après la saisie du quotidien qui s’est transformé, ensuite, en un quotidien pro-gouvernemental dès la publication de sa première édition.
Un grand nombre de journalistes et de reporters ont été licenciés et le tirage du quotidien, dépassant les 650.000 exemplaires avant la saisie, a accusé une chute libre au lendemain de sa réouverture.
Les détracteurs du gouvernement turc et les lecteurs du quotidien Zaman sont, à maintes reprises, descendus dans la rue mais ils ont été, à chaque fois, réprimés à coup de gaz lacrymogène et de balle en caoutchouc.
Dans la foulée, le président Recep Tayyip Erdogan et son gouvernement sont critiqués de toutes parts pour pression qu’ils font sur les médias.
Beaucoup sont des journalistes et des militants sociaux turcs qui ont fait récemment l’objet d’une plainte et de la poursuite judiciaire, en Turquie et à l’étranger, pour avoir critiqué Erdogan.
Par ailleurs, deux journalistes turcs ont été appréhendés pour avoir révélé des informations sur le trafic d'armes vers la Syrie.
A rappeler que l'entrée en Turquie de journalistes est souvent interdite par crainte qu’ils n’aient accès à des réalités du pays.