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Différentes interprétations du retrait russe de Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Rencontre du président syrien Bachar al-Assad (G) avec le président russe Vladimir Poutine (D) au Kremlin, le 20 octobre 2015 ©AFP

Les Occidentaux et les différents acteurs du Moyen-Orient n'ont pas nécessairement une interprétation unique de la décision du président Poutine de retirer ses forces militaires de Syrie.

Le président Vladimir Poutine a surpris le monde en septembre 2015, quand il a chargé les forces militaires russes d'intervenir en Syrie. La surprise a été aussi grande quand la semaine dernière il a annoncé qu'il retirait partiellement ces forces de Syrie, estime Mark Katz, professeur des sciences politiques à l'Université George Mason aux Etats-Unis.

Dans une note intitulée "Interpréter le mouvement de surprise de Poutine en Syrie", Mark Katz a écrit que la réaction de l'Occident a été, comme d'habitude, d'essayer de découvrir les raisons cachées d'une déclaration ou d'une action du président russe. Cette fois-ci, les observateurs estime que le retrait russe de Syrie permettrait à Moscou d'éviter de se perdre en Syrie dans des combats sans fin et interminables, tout en donnant ce message au président syrien Bachar al-Assad que le soutien russe ne serait pas illimité. Ainsi, ces observateurs estiment que Poutine voulait dire à Assad qu'il vaut mieux qu'il coopère avec le plan de paix soutenu par le Kremlin.

En outre, la décision de Vladimir Poutine pourrait faciliter aussi la réduction des tensions dans les relations entre Moscou et l'Occident, et l'allégement des sanctions occidentales dont la Russie fait l'objet depuis le début de la crise en Ukraine. Et enfin, les analystes occidentaux estime que Vladmir Poutine voulait soulager l'opinion publique russe en affirmant que la Syrie ne deviendrait pas "un autre Afghanistan".

L'annonce d'un retrait partiel (sinon totale) pourrait contenir tous ces messages. Des forces russes de la Syrie peut avancer tous ces objectifs. Mais est-ce qu'il faut vraiment donné tant de crédit à cette manœuvre du président Poutine ?

Imaginons que le président Obama appelle au téléphone le Premier ministre irakien Haider al-Abadi pour l'informer qu'il allait retirer la moitié des forces de la coalition internationale censée combattre Daech en Irak. Devrons-nous y voir nécessairement une décision intelligente. Cependant, quant il s'agit du président Poutine, les choses sont vues sous un autre angle et les analystes occidentaux tendent à y voir une intelligence extrême et un calcul crédible.

Mark Katz estime que ce n'est pourtant pas nécessairement l'avis de tout le monde au Moyen-Orient, où l'annonce du retrait partiel de Syrie a été également vue comme un signe de la baisse de l'engagement russe vis-à-vis du gouvernement du président Bachar al-Assad.

L'auteur pense que les responsables iraniens tentent d'avoir une vision positive à l'égard de la politique de Moscou, mais que Téhéran et ses alliés auraient craint que la Russie Moscou va jusqu'à demander à Assad de démissionner.

En outre, le Washington Post a cité le 16 mars un responsables du mouvement libanais Hezbollah, sous couvert de l'anonymat, qui avait noté que le retrait russe risquerait de faire le Hezbollah payer le prix de la décision de Poutine.

En outre, certains milieux disent que le président israélien Reuven Rivlin qui a voyagé récemment à Moscou, a demandé aux autorités russes l'assurance que le retrait russe ne renforcerait pas la position de l'Iran et du Hezbollah en Syrie, pays où les Israéliens pensent que la présence russe aurait un effet modérateur.

D'après l'article du Washington Post, ce qui semble être plus inquiétant c'est que le Front al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda, serait en train de préparer une offensive général en Syrie. Cela intervient alors que le ministre saoudien des Affaires étrangères, Dael al-Jubeir dont le pays est soupçonné d'avoir des liens proches avec des groupes comme le Front al-Nosra, a déclaré sans hésiter que le retrait russe est "une étape très positive" pour la région.

Ces deux prises de position du Front al-Nosra et du ministre saoudien des Affaires étrangères, montrent que les adversaires régionaux du gouvernement de Damas, le retrait russe est vu comme une occasion pour gagner des points soit sur le champ de bataille soit à la table des négociations (ou peut-être les deux). 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV