Le ministre libanais des Télécommunications, Boutros Harb, a annoncé la saisie d’installations secrètes très importantes et très sophistiquées, indique L’Orient le Jour.
Il a présenté des photos montrant le matériel saisi, notamment des tours de télécommunication, des antennes paraboliques de 3 mètres, des récepteurs et d’autres installations de grande ampleur.
Ce réseau couvrait tout le territoire. Il semble avoir été installé par une puissance étrangère pour échapper à la surveillance de l’État. Il constituait un très grave danger pour la sécurité du Liban.
Il semble que le donneur d’ordre soit Israël, mais des personnalités françaises, chypriotes et turques sont impliquées. Hagop Antranik et Imad Lahoud sont accusés d’avoir installé un réseau de câbles optiques pour relier les différentes stations. Des enquêtes ont été ouvertes par la Justice et par l’armée.
Le gouvernement libanais a entamé sa réunion jeudi à 11 heures au Grand Sérail. Avant d'entrer en séance, les ministres ont affirmé leur volonté de régler le litige autour de la Sécurité de l’État.
« Le dossier des Télécoms va s'imposer de lui-même », a déclaré le ministre de la Culture Rony Araïji. « Si la question de la Sécurité de l’État ne sera pas abordée lors de la séance, je me retirerai », a pour sa part indiqué le ministre de l’Économie Alain Hakim.
Le ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan a quant à lui affirmé qu'il est en faveur de l'application de la loi en ce qui concerne la Sécurité de l’État.
Le ministre du Tourisme, Michel Pharaon a affirmé que la Sécurité de l’État subit un blocus inacceptable. Il s'est également dit surpris de voir que le directeur de ce service n'ait pas été convoqué aux réunions consacrées à la sécurité.
Enfin, le ministre des Télécoms Boutros Harb a fait savoir qu'il abordera lors de la séance le scandale de l’Internet.
Parallèlement, des sources sécuritaires citées par l'agence al-Markaziya ont indiqué que l'exécution d'un plan consistant à démanteler la fourniture illégale d'accès à Internet au Liban-Sud a déjà commencé, les FSI s'étant attelées à ratisser tous les bureaux de distribution d'Internet, depuis Saïda jusqu'à Nabatiyé.
Selon ces sources, le Hezbollah a commencé de son côté à collecter les informations pertinentes à ce sujet.
Même si les autorités ne l'ont pas encore crié sur les toits, la distribution illégale de services d'Internet se ferait, depuis plusieurs mois déjà, à partir de réseaux en provenance de Haïfa, dans le nord des territoires palestiniens, et de Chypre, et qui seraient perméables à une surveillance par le régime israélien.
Mais le scandale ne s'arrête pas là. L'affaire prend une ampleur encore plus grave lorsque l'on sait que ces réseaux ont été utilisés par des services de sécurité libanais et par d'autres administrations officielles qui ont été séduits par les prix extrêmement réduits offerts sur le marché, assure une source informée.
« Il s'agit d'une information d'une extrême gravité », a confirmé le ministre des Télécoms, Boutros Harb, dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, soulignant que les responsables politiques ne réalisent pas encore le sérieux de cette affaire.
Le ministre explique qu'à l'origine, ce sont des fournisseurs d'Internet légaux qui ont eu écho de ces sociétés clandestines et ont déposé une plainte auprès du ministère, qui a ouvert l'enquête.