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Force Qods à la Turquie : "les militaires turcs sont à notre portée, cessez de jouer avec le feu"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le tir des missiles Qiam et Fateh 313 contre la base US à al-Anbar, le 8 janvier 2020. ©AFP

Dans la nuit de samedi à dimanche le 28 février, l'état-major de l'armée turque et donc de l'OTAN a cru bon de s'en prendre au QG de la Résistance au sud d'Idlib. Outre les officiers syriens qui s'y trouvaient, plusieurs combattants du Hezbollah libanais ont été pris pour cible.

Citée par Al-Manar, la Résistance confirme la mort de 8 de ses combattants dans le raid turc. Tout au long de la journée de samedi, l'armée d'occupation turque a continué à pilonner les QG de l'armée syrienne et les positions du Hezbollah en parfaite coordination avec Israël qui depuis sa plus récente déculottée à Damas, où ses missiles de croisière ont été interceptés à 99% par la DCA syrienne, a pris les commandes de l'armée turque pour viser la Résistance. Seulement, la dérive turque commence à bien faire. 

L'Iran vient de lancer un ultimatum à l'Etat turc pour mettre immédiatement fin au jeu dangereux qu'il a commencé: le Commandement des conseillers militaires iraniens en poste en Syrie a ainsi dénoncé « la poursuite des tirs d’artillerie de l’armée turque contre les positions des forces iraniennes et pro-iraniennes », appelant la Turquie à « opter pour une attitude rationnelle » à Idlib.

Cité par la chaîne Al-Mayadeen, le Centre de Commandement iranien à Damas, qui depuis le début de la guerre ne s'est jamais exprimé de façon si directe, a publié, aujourd'hui dimanche à l’aube, un communiqué qui dénonce la poursuite du « bombardement » de ses positions.

« Depuis samedi matin, nous avons ordonné à nos forces de ne pas viser les soldats turques à Idlib afin de leur préserver la vie, bien qu'ils se trouvent à notre portée. Nos troupes se gardent bien donc de viser les soldats turcs, mais l'armée turque continue de mener des tirs d’artillerie sur nos positions et nos bases », affirme d'un ton bien intrigué, le communiqué.

Le Centre de Commandement iranien en Syrie appelle ainsi la Turquie à « agir rationnellement » et « dans le sens des intérêts des nations syrienne et turque ».

« Encore une fois, nous insistons sur le fait que les fils de la nation turque qui servent l’armée de ce pays sont à portée de nos forces à Idlib. Nos troupes sont parfaitement en mesure de riposter aux bombardements de leurs positions par la Turquie, mais elles se sont retenues en obéissant aux ordres de la hiérarchie », ajoute le texte qui s'adresse ensuite au peuple turc : « Nous les invitons (les Turcs) à faire pression sur leurs commandants de leur armée et leurs dirigeants politiques pour qu'ils se retiennent et évitent une effusion de sang dans les rangs des soldats turcs et ce, sur le sol syrien », souligne le communiqué.

« En dépit du difficile concours de circonstances, nous nous tiendrons aux côtés du gouvernement, du peuple et de l'armée syriens pour en finir avec le terrorisme et ce, jusqu'à la libération totale et le nettoyage complet du territoire syrien. Nous appelons donc toutes les parties à réfléchir et à comprendre le grand danger que créera la poursuite de l'hostilité et des attaques contre la Syrie », indique le Commandement. 

Samedi, le président turc avait lancé un appel à la Russie, « pour qu'elle se dégage de la Syrie » et laisse, « les troupes turcs en finir avec le régime Assad ». Les observateurs politiques voient à travers le communiqué de la Force Qods du CGRI, un ultimatum sans précédent à la Turquie qui fait en ce moment le jeu des États-Unis et d'Israël.

« La situation est évidemment difficile puisque l'Iran a pour principe de ne pas verser le sang des soldats musulmans, surtout des soldats turcs, pays voisin et partenaire. Mais Ankara s'est engagé sur une voie parfaitement irrationnelle qui pourrait conduire au pire. En effet la Force Qods a des centaines de missiles braqués sur les troupes turques et leurs mercenaires, propre à faire un Aïn al-Asad bis pour l'armée turque et ses alliés de l'OTAN. Erdogan a tout intérêt à ne pas aller trop loin », estime un expert joint par PressTv. 

Au moins 34 soldats turcs ont été tués et une trentaine blessés, à Idlib, en Syrie, lors d’une frappe aérienne menée par les avions de combat syriens. Le ministère russe de la Défense a indiqué que « les forces syriennes ont bombardé dans la région d'Idlib près de la ville de Bihon, les forces turques présentes à côté des terroristes qui n’auraient tout simplement pas dû se trouver là ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV