Les dirigeants de six agences des Nations Unies ont lancé un avertissement sévère concernant la situation à Gaza et demandé un retour immédiat au cessez-le-feu dans le territoire palestinien, sur fond d'une grave crise humanitaire.
Les dirigeants du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), du Programme alimentaire mondial (PAM), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont publié lundi un communiqué conjoint concernant la crise humanitaire en cours à Gaza.
Dans leur communiqué auquel s’est enjoint le secrétaire général adjoint des Nations Unies et le Directeur exécutif du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), Jorge Moreira da Silva, les agences onusiennes ont mis en garde contre de graves pénuries d'aide et la faim depuis la reprise de l'agression israélienne le 18 mars.
Elles ont averti que depuis plus d'un mois, aucun produit commercial ou humanitaire n'est entré à Gaza, puisque le régime israélien a bloqué l'entrée des camions d'aide.
« Depuis plus d'un mois, aucune fourniture commerciale ou humanitaire n'est entrée dans la bande de Gaza, où plus de 2,1 millions de personnes sont piégées par des bombardements continus et des pénuries graves », relève le texte. En même temps, l'aide essentielle, notamment la nourriture, les médicaments, le carburant et du matériel d'abri, continue de s'entasser aux points de passage, incapable d'atteindre les populations dans le besoin, ajoute-t-il.
Citant des informations récentes, les agences ont indiqué que plus de 1 000 enfants ont été tués ou blessés durant la première semaine suivant la rupture du cessez-le-feu, ce qui constitue le bilan hebdomadaire le plus lourd pour les enfants dans la bande de Gaza au cours de l'année écoulée.
La déclaration souligne également que les nouveaux ordres d'évacuation israéliens ont déplacé des centaines de milliers de Palestiniens, dont beaucoup n'ont aucun endroit sûr où aller.
« Nous sommes témoins d'actes de guerre dans la bande de Gaza qui témoignent d'un mépris total pour la vie humaine », déplore la déclaration.
Israël a unilatéralement mis fin à l'accord de cessez-le-feu de Gaza et repris sa guerre génocidaire contre la population de Gaza le 18 mars, menant une vague d'agressions contre toute la bande de Gaza et tuant des centaines de Palestiniens, dont plus de 100 enfants.
Depuis le régime a tué 1 391 personnes et en a blessé et 3 434 autres, conformément aux dernières données du ministère de la Santé à Gaza.
« Personne n'est en sécurité. Au moins 408 travailleurs humanitaires, dont plus de 280 de l'UNRWA, ont été tués depuis octobre 2023 », ont indiqué les agences.
« Alors que le blocus israélien renforcé sur Gaza perdure depuis deux mois, nous appelons les dirigeants mondiaux à agir – avec fermeté, urgence et détermination – pour garantir le respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire », ont-elles ponctué.
Parallèlement, le Croissant-Rouge palestinien a appelé à une enquête internationale indépendante sur les circonstances du meurtre délibéré de 15 ambulanciers et membres du personnel humanitaire d'urgence lors d'une attaque menée par les forces israéliennes à Gaza en mars.
Lundi, lors d'une conférence de presse à Ramallah, le président du Croissant-Rouge palestinien, Younis al-Khatib, a exigé des sanctions pour le régime israélien à cause de ses crimes de guerre, notant que le simple fait d'évoquer le droit international et la Convention de Genève ne suffisait pas.
M. Khatib a déclaré qu'une commission d'enquête internationale indépendante devait « établir les faits et traduire les responsables en justice ».