La France a proposé à la Russie, par le biais des canaux confidentiels, d’établir un dialogue avec Moscou sur le conflit en Ukraine sans la présence de Kiev, a affirmé, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, jeudi 26 décembre, lors d’une conférence de presse en ligne devant des journalistes russes et étrangers.
« La France aurait tenté une approche secrète dans la résolution du conflit en Ukraine », a déclaré Sergueï Lavrov, dans une réponse à un journaliste français, affirmant que « nos collègues français se sont adressés à nous par des canaux confidentiels ».
« La France est le principal initiateur de l’envoi de troupes de soi-disant maintien de la paix en Ukraine […] Elle forme des unités de combat des forces armées ukrainiennes sur son territoire et déclare directement qu’il est nécessaire de continuer de pilonner la Russie », a-t-il noté avant d’ajouter que « Ce genre de comportement ambigu ne nous incite pas à prendre au sérieux ce qui se passe à l’initiative de nos collègues français ».
Par ailleurs, le chef de la diplomatie russe a déclaré que « ces messages allaient à l’encontre de la position officielle des Occidentaux qui ne veulent pas de dialogue sur l’Ukraine sans l’Ukraine ».
Lavrov a toutefois soutenu que « la Russie est prête à entendre ce que ses collègues français ont à dire sur la résolution du conflit ukrainien ».
Les propos de Lavrov interviennent quelques heures après l’annonce de la fin de la formation de pilotes et mécaniciens ukrainiens sur des Mirage 2000-5F. Promis à l’Ukraine par la France pour le premier trimestre de 2025, ces Mirage pourraient donc intervenir dans le conflit dès le mois de janvier.
« La Russie est prête à entendre Trump, mais pas avec des discours vides de sens »
Le ministre russe des Affaires étrangères a aussi souligné que la Russie était prête à engager des consultations avec l’administration du président élu américain Donald Trump pour résoudre le conflit en Ukraine, mais que « des discours vides de sens ne conviendraient pas à Moscou », a indiqué l’agence de presse russe Ria Novosti.
La Russie considère aussi qu’un cessez-le-feu ne « mènerait nulle part ». « Nous avons besoin d’accords juridiques définitifs qui fixeront toutes les conditions pour garantir la sécurité de la Fédération de Russie et les intérêts légitimes de sécurité de nos voisins, mais dans un contexte qui établira de manière juridique internationale les impossibilités de violer ces accords ».