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Les analyses de la rédaction :
1. L’Afrique : vers une libération définitive des influences occidentales ?
Aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique se trouve à un carrefour historique où elle peut affirmer sa souveraineté et sa liberté face aux influences occidentales. Depuis des décennies, les intérêts européens et américains sur le continent ont souvent été perçus comme axés sur l’exploitation des ressources stratégiques, freinant le développement autonome des nations africaines. Le temps semble venu de porter un coup final à ces influences, un message fort soutenu par les tenants du panafricanisme et de l’avènement d’un monde multipolaire.
Les récentes secousses politiques dans le monde occidental, telles que l’élection de Donald Trump aux États-Unis, ont ouvert des failles dans lesquelles les acteurs africains peuvent s’engager pour se défaire d’une emprise historique. L’indifférence marquée de Trump pour l’Afrique témoigne d’une vision américaine centrée sur des intérêts propres, peu favorable à une coopération véritable. Toutefois, même sous l’administration Trump, les services de renseignement américains n’ont cessé d’œuvrer à contrer le rapprochement des pays africains avec leurs alliés en Eurasie.
Cependant, aujourd’hui, une dynamique mondiale différente prend forme. La Chine, la Russie et, plus récemment, l’Iran se présentent comme des partenaires clés pour de nombreux pays africains, offrant des opportunités dans des domaines aussi variés que l’infrastructure, l’industrie, l’éducation, ou encore la sécurité. Contrairement aux anciennes puissances coloniales, qui ont souvent privilégié la division et la déstabilisation pour maintenir leur contrôle, ces puissances multipolaires proposent des modèles de coopération gagnant-gagnant.
Pékin et Moscou, suivis par Téhéran, démontrent leur volonté de travailler main dans la main avec les nations africaines, non pour en tirer des avantages unilatéraux, mais pour instaurer un partenariat fondé sur le respect mutuel et l’égalité. La Chine investit massivement en infrastructures, la Russie soutient les nations africaines dans le domaine militaire et sécuritaire, tandis que l’Iran joue un rôle croissant en matière de technologie, d’industrie et de formation. L’Iran, sous embargo occidental depuis des décennies, a développé une expérience unique de résilience économique et industrielle, expérience qu’il partage désormais avec des pays africains, favorisant un développement durable et autonome.
Ces trois pays créent une synergie qui soutient activement l’essor de l’Afrique en offrant des alternatives concrètes au modèle de dépendance hérité de la période coloniale. Ce soutien va bien au-delà des simples intérêts économiques, reflétant une stratégie globale d’entraide pour bâtir un nouvel ordre mondial où l’Afrique peut tracer sa propre voie.
Face à cette montée en puissance de l’Eurasie et du Moyen-Orient, ni les États-Unis ni l’Europe ne semblent en mesure de ralentir ce processus. L’Occident collectif, affaibli par des troubles internes et en proie à des tensions, voit ses positions vaciller. Des États africains de plus en plus confiants et déterminés à trouver leurs propres partenaires leur montrent la porte de sortie.
Le moment est donc opportun pour l’Afrique d’affirmer son indépendance. Soutenu par une jeunesse panafricaine militante et une société civile mobilisée, le continent a toutes les cartes en main pour se libérer des derniers vestiges du néocolonialisme occidental.
Les conditions sont désormais réunies pour porter un coup véritablement décisif aux intérêts des régimes européistes et occidentaux. Cet affaiblissement des positions occidentales permettra de renforcer le monde multipolaire auquel aspirent de nombreuses nations africaines, et placera le continent au cœur de cette nouvelle ère d’équilibre des puissances. Le monde de demain sera multipolaire, et l’Afrique, avec le soutien actif de la Chine, de la Russie et de l’Iran, y tiendra un rôle clé, en tant qu’acteur majeur et partenaire à part entière.
2. Centrafrique : la MINUSCA sous le feu des critiques des habitants
Le 6 novembre 2024, un vaste rassemblement citoyen a eu lieu à Zémio, dans le sud de la République centrafricaine, pour exprimer une opposition croissante à la présence de la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine). Des milliers de Centrafricains ont convergé vers une base de la mission onusienne, réclamant le retrait de ce contingent et dénonçant des actions perçues comme visant à ternir l’image des Forces armées centrafricaines (FACA) et de leurs alliés locaux.
Les manifestants ont défilé avec des pancartes en soutien aux FACA, dénonçant la MINUSCA pour des allégations de complicités avec des groupes armés et des accusations de comportements scandaleux, notamment des violences sexuelles commises sur des mineurs, des vols de ressources locales comme les diamants par certains contingents, et des cas de conduite irresponsable ayant entraîné la mort d’enfants. Cet événement citoyen visait à alerter les autorités nationales, ainsi que la cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, sur des comportements jugés inacceptables de la part de certains éléments de la mission.
À l’issue de la marche, un mémorandum a été lu publiquement et adressé aux dirigeants centrafricains ainsi qu’à Madame Rugwabiza. Ce document accuse le contingent de l’ONU de soutenir des factions armées, notamment celles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), ce qui serait, selon les manifestants, une manœuvre pour discréditer les FACA et leurs alliés. Le texte demande le retrait complet de l’ONU de la préfecture du Haut-Mbomou et un soutien accru aux forces nationales pour assurer la sécurité de la région.
Les critiques à l’encontre de la MINUSCA sont récurrentes, avec des accusations graves d’association avec des groupes armés. En plus des accusations d’agressions sexuelles et de pillages, certains membres de la MINUSCA auraient été impliqués dans des incidents mortels en écrasant des enfants sur la route avec des véhicules blindés. Ces allégations, couplées à des soupçons d’exploitation des ressources naturelles du pays par des contingents étrangers, exacerbent le ressentiment des Centrafricains envers la mission de l’ONU, perçue comme une force d’occupation peu respectueuse des aspirations locales.
Face aux accusations, la porte-parole de la MINUSCA, Florence Marchal, a défendu la mission en dénonçant une « campagne de dénigrement » et en rappelant que l’ONU reste engagée dans sa mission de stabilisation de la République centrafricaine. Cependant, malgré cet engagement affiché, de nombreux Centrafricains estiment que les résultats sont largement insuffisants pour justifier la présence d’une mission coûteuse et controversée, en place depuis 2014 sans avoir réussi à ramener la paix.
La frustration de la population centrafricaine semble désormais atteindre un point de rupture, et la demande de retrait de la MINUSCA pourrait bien trouver un écho croissant si les autorités internationales ne prennent pas au sérieux ces accusations et l’appel au respect de la souveraineté du pays.
3. Niger : une décision courageuse des autorités face au manque de transparence des ONG
Le mardi 12 novembre 2024, le ministre d’État nigérien de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire a pris une mesure significative en mettant fin aux autorisations d’exercice de l’ONG française Agence d’Aide à la Coopération et au Développement (ACTED) et de l’ONG nigérienne Action pour le bien-être (APBE). Cette décision, bien que sans explications officielles, marque un tournant dans la politique de surveillance des ONG au Niger, visant à protéger les intérêts souverains du pays et à renforcer la sécurité nationale.
Les ONG, notamment occidentales, sont souvent saluées pour leurs interventions humanitaires et de développement dans les régions fragilisées du monde. Toutefois, leur présence suscite des interrogations quant à leurs motivations réelles et à leur impact sur la souveraineté des États africains. Au Niger, la question de la transparence de ces organisations et des activités qu’elles mènent est devenue centrale dans un contexte géopolitique tendu et marqué par des enjeux de sécurité accrus.
Depuis sa création en 1993, ACTED opère dans des zones sensibles du Niger, comme Tillabéry et Diffa, des régions frappées par des crises sécuritaires liées aux terrorismes. Bien qu’elle ait apporté une aide précieuse à plus d’un million de bénéficiaires, l’ONG n’a pas échappé aux soupçons. En avril 2021, le gouverneur de Diffa avait déjà suspendu temporairement les activités d’ACTED en raison de « connexions douteuses et subversives » et d’un présumé « affairisme » au sein de l’organisation. Ces antécédents ont probablement influencé la récente décision des autorités.
Quant à l’APBE, une ONG locale fondée en 2009, elle est investie dans des programmes de santé publique et de sécurité alimentaire pour les communautés locales. Cependant, l’absence d’explications quant aux raisons de la suspension laisse entendre que même les organisations nationales doivent aujourd’hui se conformer à des normes de transparence et de responsabilité accrues pour garantir leur légitimité.
Le retrait de l’autorisation d’ACTED et de l’APBE symbolise la volonté du Niger de reprendre le contrôle sur son territoire, ses ressources et ses citoyens. Cette décision vise à mettre fin à toute ingérence étrangère et à garantir que les organisations présentes sur le sol nigérien opèrent dans le respect des intérêts nationaux. En mettant en place un cadre de surveillance plus rigoureux, les autorités entendent encadrer les activités des ONG pour éviter qu’elles ne dévient de leur mandat humanitaire ou ne servent d’autres intérêts.
Les critiques contre les ONG vont au-delà de la simple question de transparence financière. Dans plusieurs cas, ces organisations semblent évoluer dans un flou juridique, échappant aux contrôles étatiques et agissant parfois comme des relais d’influence étrangère. En Afrique, et particulièrement au Niger, où les enjeux géopolitiques sont exacerbés par la proximité des zones de conflit, cette situation ne peut plus être ignorée.
En outre, les exigences internationales en matière de gestion des ressources par les États africains ne sont pas toujours appliquées aux ONG elles-mêmes, ce qui pose une question d’équité. Si les autorités nigériennes sont tenues de justifier chaque sou dépensé, il est légitime de demander la même rigueur aux organisations qui se targuent de servir les populations locales. Ce manque de symétrie entre l’exigence de transparence des États et celle des ONG renforce l’opacité et le manque de confiance envers ces dernières.
La décision des autorités nigériennes de révoquer l’autorisation d’ACTED et de l’APBE doit être saluée comme un acte de souveraineté. Dans un contexte africain où les ONG, en particulier occidentales, sont de plus en plus remises en question pour leur manque de transparence et leur possible ingérence, le Niger envoie un message fort. La sécurité nationale et l’intégrité du pays sont des priorités qui ne peuvent être compromises, et les organisations, locales ou internationales, doivent se plier aux exigences de transparence et de respect des intérêts souverains.