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Comment Nasrallah a gravi les échelons pour devenir l'épine dorsale de l'Axe de la Résistance

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Par Maryam Qarehgozlou

Seyyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du mouvement de la Résistance libanaise Hezbollah, largement reconnu comme un leader héroïque et visionnaire au sein de l’Axe de la Résistance, a été assassiné le vendredi 27 septembre lors d’une attaque israélienne massive contre le Quartier général du mouvement dans la banlieue sud de Beyrouth, capitale libanaise.

Par des frappes aériennes massives, l’armée barbare israélienne a ciblé le quartier Haret Hreik, principal bastion du Hezbollah entraînant la destruction de plusieurs immeubles d’habitation et la mort de centaines de Libanais, dont des enfants. Les équipes de secours continuent de fouiller les décombres des six immeubles d’habitation.

Dans un communiqué publié samedi 28 septembre, le Hezbollah a confirmé le martyre de Nasrallah, le décrivant comme « un grand martyr, leader héroïque, courageux, sage, visionnaire et croyant », qui a rejoint « la caravane éternelle des martyrs de Karbala ».

« La direction du Hezbollah promet à ce martyr, le plus cher de nos martyrs, de poursuivre sa lutte contre l’ennemi, de soutenir Gaza et la Palestine, et de défendre le Liban et son peuple inébranlable et honorable », peut-on lire dans le communiqué.

Depuis la semaine dernière, dans le but d’éliminer les hauts dirigeants du Hezbollah, le régime sioniste a intensifié ses attaques contre le Liban, causant la mort de plus de 720 personnes, principalement des femmes et des enfants.

Un jour après le début du génocide perpétré par Israël contre le peuple de la bande de Gaza, le 7 octobre, le Hezbollah, ardent défenseur de la cause palestinienne, a commencé à attaquer les positions militaires israéliennes dans le nord par des frappes quasi quotidiennes, afin de soutenir son allié palestinien. L’armée sioniste a tué, lors de cette guerre, plus de 41 500 Palestiniens dans la bande de Gaza.

Étant l’un des premiers défenseurs de la bande de Gaza, le Hezbollah a lancé des roquettes, des missiles et des drones vers le nord de la Palestine occupée en réponse aux agressions israéliennes contre l’enclave assiégée.

L’engagement de Nasrallah dans la résistance contre l’agression israélienne et son soutien indéfectible à la cause palestinienne, jusqu’à son martyre prématuré, l’a élevé au rang de héros pour de nombreux groupes de l’Axe de la Résistance.

Un jeune homme avec de grandes ambitions

Né le 31 août 1960 dans une famille chiite modeste de la banlieue est de Beyrouth, Seyyed Hassan Nasrallah s’est déplacé ensuite, durant son enfance, vers le sud du Liban.

À l’âge de 16 ans et, en tant qu’étudiant en théologie motivé et fervent pratiquant de l’islam, il a commencé à étudier la théologie en 1975, au séminaire de l’Ayatollah Mohammed Baqer al-Sadr, éminent érudit musulman, à Najaf, en Irak, où ce dernier a reconnu les qualités et les mérites du jeune Nasrallah en déclarant : « Je sens en toi un esprit du leadership, tu es l’un des Ansar [disciples] du vénéré Mahdi [dernier des douze imams chiites]. »

De retour au Liban, il s’était engagé au sein du mouvement politique et militaire chiite Amal, mais face à l’inaction de ce mouvement face à l’invasion israélienne en 1982 il a quitté le groupe pour rejoindre le Hezbollah, en pleine ascension.

Haut commandant militaire du Hezbollah durant l’occupation israélienne du Liban dans les années 1980, Nasrallah a rapidement gravi les échelons de sorte qu’en 1985, il est devenu le chef adjoint régional au sein de la Résistance libanaise et a ensuite été promu directeur général, chargé d’exécuter les décisions du Conseil de la Choura, l’organe décisionnel du mouvement.

Au poste de directeur du Conseil de la Choura, il a assuré la mise en œuvre efficace des décisions et géré les opérations quotidiennes avec succès. Son sens stratégique et son leadership face à l’ennemi israélien lui ont valu le respect de ses camarades.

L’ascension de Nasrallah à ce poste illustre ses qualités de leader et son engagement envers les objectifs du groupe. Il était perçu comme un dirigeant fiable, compétent dans la gestion de situations politiques et militaires complexes.

Sa nomination en tant que chef exécutif a marqué un tournant dans sa carrière, le conduisant finalement au poste de secrétaire général du Hezbollah.

Seyyed Hassan Nasrallah (au centre) a rencontré Abbas al-Moussaoui (à droite) lors de son séjour à Najaf.

Successeur d’Abbas al-Moussaoui

Nasrallah a pris la tête du Hezbollah le 16 février 1992, après que le régime sioniste a assassiné à la même époque Seyyed Abbas al-Moussaoui, cofondateur et secrétaire général du Hezbollah.

Grâce à un fort soutien de la communauté chiite libanaise, Nasrallah a occupé ce poste jusqu’à son martyre et est devenu un acteur politique et militaire principal de la Résistance.

En procédant à un réexamen minutieux des stratégies et tactiques du groupe face aux évolutions politiques et militaires, le leader du Hezbollah a mené une série d’opérations efficaces contre les forces israéliennes dans le sud du Liban, ce qui a abouti en 2000 au retrait des forces israéliennes, une victoire significative pour le Hezbollah et la Résistance après deux décennies d’occupation du territoire libanais.

Nasrallah a été un acteur clé de cette victoire, tant sur le plan militaire que politique, en dirigeant avec succès les négociations avec le gouvernement libanais et d’autres acteurs régionaux.

En 2004, en tan que diplomate habile, le leader courageux du Hezbollah a orchestré un processus d’échange de prisonniers entre Israël et le Hezbollah, libérant ainsi des centaines de Libanais et Palestiniens. Cet échange a été également une affaire personnelle pour lui, car cela a rendu possible le retour de la dépouille de son fils, mort au combat en 1997. Cela a été un puissant symbole du dévouement de Nasrallah par rapport à la cause de la Résistance et de sa volonté de faire des sacrifices personnels pour le bien de son peuple.

Le leadership de Nasrallah durant la guerre de 33 jours en 2006 a encore accru sa stature en tant que « chef de la Résistance au Liban » et lui a valu un statut de héros dans le monde arabe. Face à une offensive israélienne massive terrestre et aérienne, le Hezbollah a pu tenir bon face et est sorti victorieux du conflit, ce qui a illustré son engagement et ses capacités militaires.

Nasrallah rencontre l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, Leader de la Révolution islamique, à Téhéran. (Photo : khamenei.ir)

Un homme aux alliances fortes

Acteur clé dans l’établissement d’alliances régionales en particulier avec l’Iran et la Syrie, Nasrallah a joué un rôle majeur dans la coordination des efforts de la Résistance contre Israël.

Fervent soutien de la Syrie et du président Bachar Assad durant la guerre civile de 2011, Nasrallah a mobilisé les combattants du Hezbollah aux côtés des forces gouvernementales syriennes pour lutter contre les groupes terroristes soutenus par les États-Unis et Israël, afin d’empêcher l’essor du fanatisme et du takfirisme dans la région.

Pour Nasrallah, le conflit en Syrie faisait partie d’une lutte plus vaste contre l’impérialisme occidental et l’expansionnisme israélien.

Le leader charismatique du Hezbollah était reconnu pour ses discours inspirant des millions de personnes dans le monde entier, notamment les Palestiniens, avec un message de résistance et d’autodétermination.

Malgré de nombreux attentats visant à l’éliminer, il est resté résolu dans son engagement pour la justice et la libération, jouant un rôle essentiel dans la défense de la souveraineté et de la dignité du Liban.

Lors de la guerre d’Israël contre Gaza déclenchée en octobre 2023, il a annoncé l’ouverture d’un « front au sud du Liban en soutien à la résistance palestinienne ».

Nasrallah incarnait longtemps l’Axe de la Résistance, et son héritage continuera d’inspirer les générations futures dans leur quête de justice et de liberté.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV