Le chef de la diplomatie européenne alerte des conséquences humanitaires d'une offensive sur Rafah, le dernier refuge des déplacés de la guerre dans la bande de Gaza.
Quatre mois après le début de la guerre d'Israël contre la bande de Gaza, les forces militaires du régime ont intensifié leurs frappes aériennes sur l'extrême sud de Gaza, où plus de la moitié des 2,4 millions d'habitants du territoire ont été déplacées de force.
Au moins trois enfants figuraient parmi les huit personnes tuées vendredi matin dans les attaques militaires contre des maisons à Rafah, selon le Croissant-Rouge palestinien. Cinq des personnes tuées appartenaient à une même famille.
« Cela aurait des conséquences catastrophiques, aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse et un bilan civil insupportable », a écrit Josep Borrell sur X. « 1,4 million de Palestiniens se trouvent actuellement à Rafah, sans endroit sûr où aller, confrontés à la famine », a-t-il poursuivi.
Plus tôt, Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé à son armée de lui soumettre un « plan combiné » d'« évacuation » des civils de Rafah et de « destruction » du Hamas dans ce dernier refuge des déplacés dans la bande de Gaza, ont annoncé vendredi 9 février ses services.
Philippe Lazzarini, le chef de l'UNRWA, a déclaré vendredi qu'une offensive sur Rafah serait une « recette pour un désastre » étant donné que 1,4 million de personnes y ont trouvé refuge.
« Vous avez 1,4 millions d'habitants, des dizaines de kilomètres de personnes vivant dans les rues dans des abris de fortune en plastique... et vous essayez d'imaginer une offensive militaire au milieu de ces personnes complètement exposées et vulnérables, c'est la recette du désastre. Toute opération militaire à grande échelle contre cette population ne peut que conduire à une tragédie supplémentaire sans fin. »
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a également déclaré vendredi dans un message sur X qu’une incursion israélienne à Rafah « augmenterait de façon exponentielle ce qui est déjà un cauchemar humanitaire avec des conséquences régionales incalculables ».
L'UNICEF, l'agence des Nations Unies pour l'enfance, a précisé que plus de 600 000 enfants et leurs familles ont été déplacées vers Rafah.
Depuis le début de la guerre contre Gaza le 7 octobre 2023, 1,9 million de personnes – 85% de la population de Gaza – ont été déplacées à l'intérieur du territoire. Les attaques israéliennes ont tué près de 28 000 personnes, selon le ministère de la Santé de Gaza.
