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Qu’est-ce que « Jaish Al-Adl » et qu’est-ce qui en fait un groupe terroriste redouté ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par l’équipe du site Press TV

Le quartier général du groupe terroriste basé au Pakistan, « Jaish Al-Adl », a été bombardé mardi soir par un barrage de missiles, qui a détruit l’infrastructure terroriste du groupe.

L’opération militaire tant attendue contre le redoutable groupe terroriste basé dans la région frontalière du Pakistan – la province du Baloutchistan, au sud-ouest du Pakistan – a suscité un débat intense sur les réseaux sociaux à propos du groupe terroriste, de ses activités et de ses origines.

Nous essayons d’expliquer le passé et le présent du groupe terroriste « Jaish Al-Adl », qui a été impliqué dans de nombreuses attaques terroristes sur le sol iranien, notamment en décembre, lorsque 11 policiers ont été tués dans le sud-est de la province du Sistan-Baloutchistan.

Qu’est-ce que Jaish Al-Adl et qui sont ses dirigeants ?

Le groupe terroriste a été fondé en 2012 par des membres de Jondallah, un autre groupe terroriste basé au Pakistan qui a été détruit par les agences de sécurité iraniennes et a cessé d'exister après la capture puis l'exécution de son chef Abdolmalek Rigi en juin 2010.

Rigi, le cerveau de plusieurs attaques terroristes meurtrières en Iran, a été arrêté en février 2010 alors qu'il effectuait un vol entre Dubaï et le Kirghizistan, puis exécuté à la prison d'Evin le 19 juin 2010.

Dans un communiqué de l'époque, la justice iranienne avait déclaré que le chef du groupe terroriste était « responsable du meurtre de 154 membres des forces de sécurité et d'autres innocents, depuis 2003 » et qu'il était « lié à des membres des services de renseignement étrangers ».

Le groupe terroriste « Jaish Al-Adl » prétend lutter pour « l’indépendance » de la province du Sistan-Baloutchistan et son mode opératoire cible les civils et les commissariats de police de la province pour fomenter le chaos et le désordre.

L'idéologie meurtrière du groupe se reflète dans son logo de couleur verte, représentant un fusil d'assaut.

La direction actuelle du groupe terroriste « Jaish Al-Adl » n’est pas connue publiquement, à l’exception de Salahuddin Farouqui et de son adjoint le mollah Omar Darakhshan, qui dirigeraient les activités militantes quotidiennes du groupe.

Farouqui est né en 1979 à Rask, dans la province du Sistan-Baloutchistan, et entretient de solides liens tribaux avec les groupes baloutches de la province pakistanaise du Baloutchistan.

Il a ouvertement exprimé son opposition au gouvernement iranien, s'est engagé à démembrer le pays et a soutenu sans vergogne l'agression israélienne et américaine contre la Syrie.

Darakhshan est le frère du mollah « Mauluk » Darakhshan, le séparatiste iranien baloutche assassiné et fondateur de Sipah-e-Rasoul Allah dans les années 1990, un allié clé des groupes anti-chiites basés au Pakistan.

Combien d’attentats a-t-il menés en Iran ?

Le groupe terroriste « Jaish Al-Adl » a été directement impliqué dans un certain nombre d’attaques meurtrières sur le sol de la République islamique d’Iran, principalement dans la province du Sistan-Baloutchistan, au sud-ouest du pays.

Le groupe a revendiqué toutes ces attaques via ses réseaux sociaux.

Plus récemment, ce groupe terroriste a revendiqué en décembre une attaque contre un commissariat de police, lors de laquelle 11 policiers ont été tombés en martyr.

L’une des premières attaques a eu lieu en août 2012, lorsque 10 membres du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) sont morts en martyr dans une attaque meurtrière.

En octobre 2013, le groupe terroriste a revendiqué une attaque qui a entraîné la mort en martyre de 14 gardes-frontières iraniens dans la ville de Saravan, dans la province du Sistan-Baloutchistan.

Quelques semaines plus tard, un procureur de la ville de Zabol et son chauffeur ont été assassiné lors d'une attaque ciblée. En novembre de la même année, le groupe a attaqué une patrouille de la police des frontières, tuant 14 personnes et en blessant 6 autres.

En février 2014, cinq policiers iraniens ont été enlevés par le groupe terroriste basé au Pakistan, ce qui a incité les autorités iraniennes à émettre de sévères avertissements au groupe ainsi qu'aux autorités pakistanaises.

En octobre de la même année, trois membres des forces de sécurité ont été tués dans la province du Sistan-Baloutchistan.

En avril 2015, huit gardes-frontières iraniens ont été tués dans une attaque transfrontalière perpétrée par le groupe terroriste basé au Pakistan, qui a été suivie quelques jours plus tard par une autre attaque, au cours de laquelle deux officiers du CGRI ont été tués.

En avril 2017, le groupe a revendiqué la responsabilité d'une embuscade, dans laquelle neuf gardes-frontières, qui patrouillaient à la frontière entre le Pakistan et l'Iran, ont perdu la vie.

En octobre 2018, le groupe terroriste a kidnappé 12 membres des forces de sécurité et les a emmenés au Pakistan, dont cinq ont été libérés un mois plus tard et quatre autres, en mars 2019.

En décembre 2019, le groupe terroriste « Jaish Al-Adl » a revendiqué un attentat suicide dans la ville portuaire de Chabahar, qui a tué deux policiers et en a blessé 40 autres.

En janvier et février 2019, une série d’attaques ont été signalées dans la province du Sistan-Baloutchistan, faisant de nombreuses victimes, tant civiles que militaires.

L’une des attaques les plus importantes est survenue le 13 février 2019, lorsqu’un attentat suicide contre un bus transportant des officiers du CGRI a fait au moins 27 martyrs, les dirigeants iraniens l’ayant fermement condamné.

Les dirigeants iraniens ont, à maintes reprises, exhorté les autorités pakistanaises à freiner les activités du groupe terroriste.

Quels sont ses liens avec d’autres groupes terroristes et avec l’Occident ?

Selon des sources de renseignement, le groupe reçoit le soutien financier et militaire du régime israélien ainsi que des États-Unis et d’autres pays occidentaux pour ses activités terroristes en Iran.

Il est intéressant de noter qu’il s’agit d’une organisation terroriste désignée aux États-Unis outre qu'au Japon, en Nouvelle-Zélande et en Iran. En Iran, il est connu sous le nom de « Jaish Al-Zulm » (le parti de l’injustice).

En 2008, l’ancien chef de l’armée pakistanaise Mirza Aslam Baig a révélé que les États-Unis soutenaient militairement et financièrement le Jondallah, l’organisation mère de « Jaish Al-Adl », pour déstabiliser l’Iran.

Il a déclaré que l’armée américaine formait les combattants de Jondallah pour attiser les troubles dans la région frontalière de l’Iran et « affecter les liens cordiaux entre l’Iran et son voisin le Pakistan ».

Il existe également des informations fiables sur le lien étroit du groupe avec le groupe terroriste Daech et Al-Qaïda, car ils partagent la même idéologie takfiriste et terroriste et qu’ils considèrent l’Iran comme le principal adversaire.

Dans une interview accordée au Midstone Centre en novembre 2023, le porte-parole du groupe terroriste « Jaish Al-Adl », Hossein Balouch, a refusé de commenter l’attaque du sanctuaire de Chah Cheragh en octobre 2023, revendiquée par le groupe terroriste Daesh.

« Nous ne voulons pas répondre à cette question pour le moment », a-t-il déclaré, soulignant l’alliance étroite du groupe avec Daesh et sa possible implication dans l’attaque ignoble.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV