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Zoom Afrique du 10 janvier 2024

Zoom Afrique du 10 janvier 2024

Les titres de la rédaction :

  • Niger : la justice annonce la libération provisoire de Salem Bazoum, fils du président déchu
  • Sénégal : la valeur des importations de riz a augmenté de 32 % à près de 578 millions $ en 2022
  • Angola : le gouvernement a approuvé 2 projets routiers pour interconnecter le Centre et le Sud
  • Nigeria : la Red Line, 2ème tronçon du train urbain de Lagos, sera inaugurée en février 2024

Les analyses de la rédaction :

1. BRICS: en route vers la dédollarisation  

L’alliance des BRICS, qui regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, accélère ses efforts de dédollarisation visant à éliminer le rôle dominant du dollar américain dans le système financier mondial. Après avoir accueilli dix nouveaux membres en août 2023, l’alliance a fait des progrès significatifs dans le commerce des monnaies locales et le développement d’une monnaie des BRICS pour contester la position traditionnelle du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale. 

La Russie et la Chine, qui sont les membres fondateurs des BRICS, ont été à l’origine de plusieurs initiatives visant à promouvoir l’utilisation des monnaies locales dans le commerce bilatéral et ont signé de nombreux accords pour développer leurs liens commerciaux. Selon le Premier ministre russe Mikhail Mishustin, le chiffre d’affaires commercial entre les deux pays a atteint 200 milliards de dollars, dépassant ainsi les attentes. 

Le dollar américain, quant à lui, connaît un déclin de 20 ans par rapport aux principales devises en raison des efforts des BRICS pour réduire leur dépendance au système financier dominé par le dollar américain. L’intérêt croissant d’au moins 16 autres pays à rejoindre les BRICS et à abandonner le dollar américain ne fait qu’exacerber l’affaiblissement du système financier et du contrôle du dollar américain. 

En 2023, les membres des BRICS ont discuté de la possibilité de créer une nouvelle monnaie, qui pourrait être lancée dès 2024. Cette initiative, ainsi que d’autres efforts de dédollarisation, nuiront sans aucun doute au dollar américain. Le développement d’une monnaie des BRICS est considéré comme une étape importante vers la réduction de la domination mondiale du dollar américain et l’éloignement du sentiment international à son égard. Il reste à voir si l’alliance des BRICS peut entièrement éliminer le système financier en dollars américains d’ici 2024 sans rencontrer d’obstacles importants. 

En outre, bien que les nations des BRICS aient fait des progrès considérables, il faudra déployer des efforts importants pour remplacer le dollar américain par la monnaie qu’elles proposent. Néanmoins, l’alliance des BRICS pourrait servir de voix influente pour les pays en développement, en recueillant des soutiens pour la mise en place d’un nouveau système monétaire. Si davantage de pays rejoignent les BRICS et acceptent de commercer dans les monnaies des BRICS ou dans des monnaies locales, le dollar américain pourrait être fortement menacé. À ce stade, cependant, le travail restant à accomplir par les BRICS pour atteindre leurs objectifs demeure considérable. 

2. Mali: les bénéfices de l’or rentrent dans les caisses de l’État 

Bien que le Mali obtienne une faible partie des bénéfices de l’exploitation de l’or, des milliards sont tombés dans les caisses de l’État. Ces chiffres ont été révélés grâce à l’initiative pour la transparence des industries extractives qui a tenu la première session de son comité de pilotage ordinaire au titre de l’année 2024. 

L’ouverture des travaux a été présidée par le chef de cabinet Yacouba Kébé, représentant le ministre des Mines. En 2021, selon Boureima Cissé, le secrétaire permanent par intérim de l’Itie, le secteur minier a rapporté près de 500 milliards de FCFA au budget de l’État. 

Dans les régions de Kayes et Sikasso, le secteur minier a rapporté près de 9 milliards au budget des collectivités. À l’Itie, les grandes lignes du plan de travail 2024 sont, entre autres, les activités ordinaires, les nouvelles orientations données par les autorités du pays. 

« Nous avons l’obligation de tenir en compte tout ce qui est activité de publication, la lutte contre la corruption. Et le nouveau Code minier se focalise beaucoup sur des priorités comme la lutte contre la corruption dans le secteur minier et les questions liées au développement économique », a affirmé le secrétaire permanent par intérim. 

Le conseil d’administration de l’Itie internationale a annoncé une évaluation ciblée couvrant cinq exigences. Il s’agit notamment de l’engagement du gouvernement (exigence 1.1), l’engagement de la société civile (exigence 1.3), de l’octroi des licences (exigence 2.2), de la gestion des licences (exigence 2.3) et de la divulgation des contrats (exigence 2.4). 

À cet égard, le chef de cabinet du ministère des Mines a assuré que le secrétariat permanent du Mali travaille avec professionnalisme pour faciliter les consultations menées par le Secrétariat international avec les parties intervenant tout au long de cette évaluation ciblée. 

Tout le monde s’accorde sur le fait que le secteur est aujourd’hui au cœur des priorités des autorités de la Transition. Le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, rappelait dans son allocution de Nouvel An que les réformes de 2023, avec l’adoption du code minier et de la loi sur le contenu local, ouvrent la voie à d’énormes opportunités de développement endogène et à d’importantes ressources budgétaires. 
Pour Yacouba Kébé, la conduite efficace de ces réformes devra s’accompagner d’une totale transparence afin que notre peuple constate la contribution des ressources minières au développement du Mali. 

Selon le représentant du ministre des Mines, participant à cette vision, le gouvernement reste pleinement engagé dans la poursuite de la mise en œuvre de l’Itie en vue de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance dans les industries extractives. « Ce secteur doit être un moteur de croissance et de développement de notre pays afin de réduire la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie des populations maliennes. Pour ce faire, il nous faut mettre en place des mécanismes de transparence et de bonne gouvernance », a expliqué Yacouba Kébé. 

C’est tout le sens de la disposition prise dans le nouveau code minier de 2023 qui exige de tout détenteur ou postulant à un titre minier de respecter les principes et règles de l’Itie, a-t-il dit. Le chef de cabinet a ajouté que ces normes Itie sont un parfait indicateur de l’engagement de l’ensemble des acteurs à travailler pour un secteur minier dense et respectueux des principes d’une gouvernance vertueuse. Cela en cohérence avec la volonté de lutte contre la corruption des autorités de la Transition. 

3. Mali: le M5 dénonce l’Accord d’Alger 

Le comité stratégique du mouvement du 5 juin – rassemblement des forces patriotiques (m5-rfp) a appelé l’État à dénoncer l’accord pour la paix signé en 2015. En cause, il estime que le document a montré ses limites d’apporter « ni la paix, ni la réconciliation encore moins la stabilité de notre pays ». Cette proposition fait suite à la décision du président de la transition d’ouvrir le dialogue inter-maliens. 

Capitalisant les avancées réalisées dans le cadre du processus de paix, et tirant les enseignements des défis qui demeurent, le président Assimi GOITA lors de son adresse du Nouvel An a affirmé avoir pris « l’option de privilégier l’appropriation nationale du processus de paix, en donnant toutes ses chances à un dialogue direct inter-maliens pour la paix et la réconciliation, afin d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires ». 
Cependant, a précisé le président de la transition, « l’unicité, la laïcité, et l’intégrité du territoire ne feront pas partie des sujets de discussions » de ce dialogue longtemps souhaité par des Maliens. 
Cette option est saluée par le Mouvement de contestation du régime de feu Ibrahim Boubacar KEITA qui, lors de sa réunion du jeudi dernier, a encouragé le gouvernement à demander instamment aux autorités de la Transition de dénoncer l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger. 
Selon le M5, malgré les concessions faites et les efforts consentis, l’Accord signé en 2015, après plus de 8 ans de mise en œuvre, « n’a pu apporter ni la Paix ni la Réconciliation encore moins la Stabilité de notre pays », en concluant que le document a montré toutes ses limites. L’impasse de sa mise en œuvre était unanimement partagée par l’ensemble des parties prenantes, soutient-il. 
« Dès lors il appartient au peuple malien, souverain, de se libérer d’un tel fardeau et d’envisager d’autres pistes pour réaliser l’union nationale qui devrait parachever l’unité territoriale conquise de haute lutte après le retour de Kidal dans la République », a indiqué le comité stratégique dans son communiqué. 
À cet effet, le M5 encourage les initiatives de dialogue inter-maliens annoncé par le président Assimi GOITA, tout en proposant l’abandon pur et simple de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali alors que la confiance est interrompue entre des parties signataires. 
Également, le Mouvement de contestation a invité le gouvernement de la Transition à faire face à l’assistance aux populations maliennes de toute urgence sur toute l’étendue du territoire national, à leur sécurité et au retour des réfugiés, des déplacés et des services sociaux de base. 
Déjà dans le cadre de ce dialogue inter-maliens, les gouverneurs de régions, sur instruction du ministre de l’Administration territoriale, ont tenu, vendredi dernier, dans leur circonscription respective des rencontres d’échanges avec les légitimités traditionnelles. 
Objectif de ces rencontres est : informer les légitimités traditionnelles de la nouvelle dynamique insufflée par les autorités de la Transition au processus de paix dans notre pays. Mais aussi, profiter de la même occasion pour recueillir leurs bénédictions pour la paix et la stabilité au Mali. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV