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Zoom Afrique du 21 novembre 2023

Zoom Afrique du 21 novembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Un nouveau parc solaire en République centrafricaine élargit l’accès à l’énergie
  • Tanzanie : Dar es-Salaam abrite désormais une plateforme en ligne pour les ventes aux enchères de thé
  • Industrie culturelle : le tout premier incubateur de projets du Cameroun en gestation
  • Togo : avis d’appel d’offres international pour la réalisation du projet routier Aléhéridè-Kpaza-Tchamberi

Les analyses de la rédaction :

1. BRICS : réunion d’urgence pour discuter de la situation à Gaza 

Les pays des BRICS vont tenir un sommet extraordinaire mardi, pour discuter de la situation au Moyen-Orient, y compris dans la bande de Gaza, a indiqué le bureau du président sud-africain dans un communiqué.  

« Les dirigeants des pays BRICS – Brésil, Russie, Inde et Chine – se réuniront, sous la présidence sud-africaine, pour une réunion virtuelle d’urgence, invitant les dirigeants des nouveaux pays BRICS – Arabie saoudite, Argentine, Égypte, Éthiopie, L’Iran et les Émirats arabes unis », indique le communiqué. 

Après le discours d’ouverture de Ramaphosa, les représentants des membres des BRICS et des États invités « feront des déclarations au nom de leurs pays sur la crise humanitaire actuelle à Gaza ce 21 novembre ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sera présent à la réunion. Il est prévu que les participants à l’événement adopteront une déclaration commune. 

Il faut noter que tous les dirigeants des pays participeront effectivement à cette réunion virtuelle y compris le président russe Vladimir Poutine. 

La mobilisation ne se limite pas aux Brics et à l’Afrique du Sud. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, organise également une réunion à Moscou pour discuter de la situation à Gaza avec les ministres des Affaires étrangères des membres de la ligue arabe et de l’organisation de la coopération islamique. 

De plus, le président de l’Union africaine, Azali Assoumani, a condamné la riposte de l’entité sioniste à Gaza, la qualifiant d’inexcusable au vu des victimes civiles. La communauté internationale se mobilise pour mettre fin à la tragédie en cours. 

Pendant que ces appels à la justice se multiplient, l’armée sioniste continue ses frappes au nord de Gaza. Les bombardements israéliens ont touché des zones civiles, faisant de nombreuses victimes, y compris des enfants. Le secrétaire général de l’ONU a noté que le nombre d’enfants tués à Gaza en quelques semaines est le plus élevé en une année depuis 2017-2018. 

L’horreur se poursuit, mais la mobilisation internationale pour la justice et la paix reste forte. L’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Iran, la Russie et d’autres acteurs mondiaux se dressent contre l’impunité et l’immunité dont bénéficie l’occupant sioniste. Le monde regarde Gaza, et il exige que justice soit rendue. 

L’occupation sioniste de la Palestine a trop duré, et la souffrance du peuple palestinien a atteint des niveaux inacceptables. La mobilisation internationale actuelle envoie un message clair : le monde dit « assez ». Il est temps de mettre fin à l’impunité et de poursuivre les responsables de ces crimes odieux devant la justice internationale. La quête de la paix et de la justice pour la Palestine doit être soutenue et défendue par tous ceux qui croient en un monde meilleur. 

2. Mali : Aminata Traore sans langue de bois 

Aminata Traoré, ancienne ministre de la Culture et du Tourisme au Mali, altermondialiste, ex-membre du jury du Tribunal Russell sur la Palestine, essayiste, militante des droits humains… Une femme qui n’a pas sa langue en poche et qui dénonce, inlassablement, depuis des années, l’injustice infligée aux pays africains par le colonialisme et le néo-colonialisme libéral mondialisé. 

Reçue le jeudi 19 octobre 2023 par Wallonie-Bruxelles International, avec Pierre Galand, premier secrétaire général d’Oxfam, ex-président du CNCD, ex-professeur à l’ULB sur la coopération au développement, elle rencontrait un grand groupe de jeunes étudiants en coopération qui se sont régalés d’un langage clair, sans compromissions. 

Pauvre, le Mali ? 

On a donné de nous l’image d’un pays pauvre, enclavé, incapable de protéger ses frontières des migrants. Vu de Paris : un pays d’origine des sans-papiers, ce problème qui obsède la classe politique des pays occidentaux, car celui qui vient de là n’est pas un de nos semblables, voyez la théorie du « grand remplacement »… Avant, avec une carte d’identité, on pouvait voyager et on rencontrait la fraternité, la sororité. Maintenant, chaque voyage est un cauchemar : « que viens-tu faire chez nous ? », on sent cette image de l’Afrique et ses peuples considérés comme inférieurs. Or, la coopération au développement est inscrite dans ce registre-là. Nous avions cru en l’indépendance, on nous a imposé la Françafrique, la monnaie CFA, les accords commerciaux et militaires selon les intérêts de la France. Depuis le début, il s’agit d’une guerre économique, une exploitation de nos matières premières, un endettement forcé. Nous avions cru en ces objectifs imposés par les Occidentaux. Dans l’imaginaire populaire, il fallait devenir comme l’autre, le civilisé, le possédant et nous exportions notre coton, notre or sans décider nous-mêmes quel produit exporter ni à quel prix. Cela a provoqué un développement inégalitaire, oubliant des pans entiers de la société. Pauvres, quantité de jeunes partent ailleurs. Et d’autres pauvres viennent chez nous : chaque année, j’organise « Migrances », un accueil de subsahariens chassés du Maroc… 

La guerre contre les terroristes ? 

La France a prétendu que le Mali était attaqué et qu’un califat allait s’installer ; le président Macron affirme que le Mali et le Niger n’existeront plus sans l’aide militaire. Or, personne n’a appelé la France et son artillerie lourde contre quelques centaines de terroristes maliens. Ce sont des jeunes, sans boulot, sans interlocuteurs. On leur offre 100 € et ils partent en guerre contre le Mali… Changeons donc de paradigme de développement, créons des emplois décents, améliorons le système éducatif et de santé. Cela freinera bien plus l’émigration et les kalachnikovs pour tuer l’autre ! 

Il faut en finir avec la relation entre dominants et dominés, avec cette oligarchie internationale et donc ce capitalisme qui s’est imposé en Afrique depuis l’esclavage. L’industrie en Europe est basée sur l’exploitation des richesses coloniales. L’extrême-droitisation des opinions et des partis politiques renforce l’opposition à cet autre qui va nous « envahir ». 

J’ai connu la génération des « hommes debout » qui ont conquis nos indépendances et dont beaucoup furent assassinés par les puissances coloniales. Il n’y a pas que des dictateurs corrompus chez nous. Et d’ailleurs d’où vient cette corruption sinon de la marchandisation du monde à l’échelle de la planète. Ainsi, on ne permet pas à l’électorat de comprendre le jeu politique ni de choisir le modèle de développement qui lui convient. C’est le grand capital qui décide des lois et l’élu plie ou dégage. Partout, l’Afrique est piégée dans une illusion de démocratie représentative ; il nous faut gérer dans l’intérêt des pays eux-mêmes. Voilà pourquoi la rue crie « Dégage la France » et « Vive Poutine ». Les Maliens sont dans la misère et voient des soldats français qui mènent un beau train de vie. Cela les exaspère. Trop c’est trop ! 

Les Touaregs, l’uranium et le plastique 

Après que la Libye a été déstabilisée par la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, la partie nord du Mali où se trouvent les Touaregs a été considérée par la France comme un pays d’Africains blancs qui ne veulent pas être dominés par les Noirs. C’est aussi une zone très riche en uranium qui assure la sécurité énergétique de la France. On comprend ainsi pourquoi le Niger est un enjeu stratégique pour la France ! 

L’enjeu stratégique africain, selon Aminata Traoré est de miser sur les ressources africaines : le coton exporté ne doit plus nous revenir sous forme de faux tissus africains fabriqués en Europe. Les jarres artisanales, si belles, sont remplacées par du plastique importé. Les calebasses qui poussent partout et qui sont si jolies sont évincées par de la vaisselle importée. L’Africain aliéné pense sa modernité en fonction des produits des autres. Il nous faut créer un autre imaginaire. La diaspora peut faire changer cela : aimer l’Afrique c’est consommer africain ; il faut que les Africains puissent vivre de leur travail. 

3. Mali-Kidal : découverte d’un charnier par les FAMAs 

L’armée malienne a annoncé, le 18 novembre 2023, avoir découvert un charnier à Kidal dans le nord-ouest du pays. Cette révélation intervient quelques jours seulement après la reprise en main de la ville de Kidal. Cette découverte macabre, précise le communiqué, a été faite le 16 novembre, par les Forces armées du Mali. 

Le Pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la Criminalité transnationale organisée a annoncé aujourd’hui l’ouverture d’une enquête suite à la découverte d’un charnier à Kidal, lors des opérations de sécurisation menées par les Forces de Défense et de Sécurité maliennes. Cette annonce fait suite au communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) daté du jeudi 16 novembre 2023, qui a révélé la macabre découverte lors des opérations de sécurisation en cours. 

Selon le Procureur de la République, Amadou Bocar TOURE, les faits révélés sont d’une gravité exceptionnelle, pouvant constituer des infractions présumées d’actes de terrorisme, ainsi que des violations des droits humains, notamment des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. 

Dans un communiqué diffusé à la presse, le Procureur a assuré la population, aussi bien nationale qu’internationale, que des mesures immédiates ont été prises pour ouvrir une enquête approfondie. L’objectif de cette enquête est de faire toute la lumière sur les circonstances entourant le charnier, d’identifier les auteurs, coauteurs et complices, et de les traduire en justice. 

Le Procureur Toure a déclaré : « Nous sommes déterminés à faire toute la lumière sur ces actes odieux. Aucun effort ne sera ménagé pour identifier les responsables de cette atrocité et les traduire en justice. La collaboration de la population est cruciale dans cette démarche, et nous en appelons à tous les citoyens pour fournir toute information utile à nos services en lien avec les autres services compétents de l’État. » 

Le Pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée s’engage à tenir l’opinion publique informée des avancées de l’enquête en temps opportun. La transparence et la justice sont les principes qui guideront cette enquête visant à rendre des comptes pour ces actes horribles. 

Cette affaire souligne une fois de plus la nécessité de renforcer les efforts nationaux et internationaux dans la lutte contre le terrorisme et les crimes transnationaux, tout en garantissant le respect des droits humains fondamentaux. 

En cette période sombre, les Forces armées maliennes continuent de travailler sans relâche pour rétablir la paix et la sécurité dans la région de Kidal et dans l’ensemble du pays. La découverte de ce charnier rappelle la nécessité pressante d’une coopération internationale renforcée pour lutter contre le terrorisme et garantir la stabilité dans la région du Sahel. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV