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Zoom Afrique du 28 septembre 2023

Zoom Afrique du 28 septembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Tanzanie : la Banque centrale lance des achats d’or auprès des mineurs locaux pour augmenter ses réserves
  • L’Aéroport Blaise Diagne de Dakar a enregistré 1 393 093 voyageurs au 1er semestre 2023
  • Nouvelle hausse des échanges commerciaux entre le Togo et la Chine : 2,3 milliards $, en hausse de 14 %
  • Le Cameroun veut profiter du conseil du 61e Commonwealth des TIC pour promouvoir son savoir-faire dans le numérique

Les analyses de la rédaction :

Sahel : la France accusée de soutenir le terrorisme 

 « Loin de lutter contre le terrorisme, les soldats français se mettent d’intelligence avec les terroristes. Ils les entraînent, les forment, les équipent pour que ce phénomène terroriste perdure et que Paris puisse continuer à exercer son influence et à jouer au pompier qui vient éteindre le feu, alors qu’eux-mêmes attisent ce feu ». 

Cette déclaration est de Namaiwa, membre du Mouvement pour la Promotion de la Citoyenneté Responsable au Niger. Le militant estime que les différentes opérations militaires de la France au Sahel ont été de véritables échecs. Il indique également que la France a plutôt attisé le feu terroriste sur le continent. 

Notons que cette accusation est l’une des raisons qui ont poussé le Burkina et le Mali à mettre à la porte les forces armées françaises. Le Colonel Assimi Goita avait d’ailleurs affirmé ce 21 septembre : « Après dix ans de présence des forces étrangères sur notre sol, nous avons compris que la logique était plutôt d’entretenir l’insécurité et de nous maintenir dans la dépendance. C’est la raison fondamentale pour laquelle le peuple malien a décidé de prendre en main sa sécurité. » 

Ce 24 septembre, le président français Emmanuel Macron avait annoncé le retrait de ses troupes au Niger et le rappel de son ambassadeur, maintenu en place contre la volonté des autorités nigériennes. Niamey de son côté avait salué un moment historique indiquant que les forces impérialistes et néo-colonialistes n’étaient plus les bienvenues sur son sol. 

Coup d’État déjoué au Burkina Faso ; le capitaine Ibrahim Traoré se prononce 

Après une nuit de manifestations dans plusieurs villes, le président burkinabé de la transition, la capitaine Ibrahim Traoré, a salué mercredi la mobilisation des Burkinabés durant la nuit de mardi pour dénoncer toute perspective de nouveau putsch dans le pays. 

Réagissant aux rumeurs faisant état d’une tentative de putsch, des milliers de personnes ont, en effet, manifesté durant la nuit de mardi dans plusieurs villes du pays. 

« Ensemble, nous nous sommes engagés pour la libération de notre Pays. Je rassure de ma détermination à conduire la Transition à bon port en dépit de l’adversité et des différentes manœuvres pour stopper notre marche inexorable vers une souveraineté assumée », a écrit le capitaine Ibrahim Traoré sur X (ancien twitter). 

« Ma conviction se forge à chaque pas franchi dans la reconquête de notre chère Patrie. MerciERCI à l’ensemble des Burkinabés qui assurent continuellement la vieille citoyenne, gage d’une réussite collective ! », a-t-il ajouté. 

Dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs milliers de partisans du président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, se sont rassemblés dans le centre de la capitale Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso (Ouest) et dans plusieurs autres villes de l’intérieur du pays. 

Ces manifestations ont été organisées en réaction aux rumeurs qui ont circulé durant les derniers jours concernant un nouveau coup d’État contre la Transition. 

Lundi, le gouvernement a suspendu « tous les supports de diffusion » du magazine « Jeune Afrique » (journal papier, site Internet) après la parution d’articles évoquant des tensions au sein de l’armée burkinabée. 

« Le gouvernement restera intraitable avec tout acteur médiatique qui mettra sa plume au service d’intérêts étrangers à ceux du peuple burkinabé. Il rassure les populations qu’il reste viscéralement attaché à la défense des intérêts vitaux de notre peuple et s’assume chaque fois que l’intérêt supérieur de la Nation le commandera », a déclaré le ministre de la Communication Jean Emmanuel Ouédraogo.

Niger : la France et ses opérations de déstabilisation clandestine 

Le bras de fer entre le Niger et la France se poursuit. Alors que le président français Emmanuel Macron a annoncé le retrait de ses troupes et de son ambassadeur du Niger, les analystes sur le continent estiment que cette décision du président français n’est qu’une farce et que la France veut juste reculer pour mieux sauter. 

Dans une émission sur le média mainstream français LCI, avec pour thème, « France au Niger, une fin piteuse ou courageuse », Vincent Crouzet, expert en Géopolitique et ancien membre du service secret français, a confirmé cette hypothèse des analystes en indiquant d’une manière voilée que la France mène des opérations de déstabilisation au Niger. Il a également affirmé ouvertement que la France pourrait profiter du retrait de ses troupes et de son ambassadeur pour continuer à déstabiliser clandestinement le Niger. 

Cette déclaration de Vincent Crouzet confirme également les accusations des pays du Sahel à l’égard de la France. À travers un communiqué, le gouvernement nigérien avait indiqué que la France en complicité avec trois pays de l’Afrique de l’Ouest notamment, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Benin planifient une intervention militaire au Niger. Lors de la 78e Assemblée générale de l’ONU, trois pays ont accusé la France de déstabilisation et de soutenir le terrorisme en Afrique. Face à ces accusations multiples, l’ONU est, comme à son habitude, restée muette. 

 L’annonce par Emmanuel Macron du départ des troupes françaises du Niger et du retour de son ambassadeur à Paris a déclenché des manifestations d’enthousiasme à Niamey. L’arrogance du président français, qui prétendait depuis deux mois ignorer les injonctions des nouvelles Autorités nigériennes, n’a fait qu’exacerber le ressentiment de la population et de la jeunesse contre l’ancienne puissance coloniale. 

Les militaires dirigés par le général Tiani ont renversé le 26 juillet dernier le président Mohamed Bazoum, grand ami de la France. Macron avait aussitôt déclaré qu’il ne reconnaissait pas les nouvelles autorités du pays et ne recevrait de consignes que de Mohamed Bazoum. Et tout ceci juste pour gagner du temps, car dans le même temps, il activait les dirigeants des pays africains alliés de la France, comme la Côte d’Ivoire, pour que la Cedeao, l’organisation régionale, prenne des mesures en vue d’une intervention militaire et déclenche des sanctions économiques contre le Niger. Son intransigeance vis-à-vis du nouveau gouvernement nigérien avait pour but de pousser la ­Cedeao à passer des paroles aux actes, et de la mobilisation à l’opération militaire. 

Cette attitude s’est soldée par un fiasco. Le président du Nigeria, Bola Tinubu, dirigeant actuel de la Cedeao, initialement chaud partisan de l’intervention militaire, s’est rapidement calmé devant la levée de boucliers que cette perspective déclenchait dans son propre pays. D’autres pays voisins du Niger, comme l’Algérie et le Tchad, se sont déclarés opposés à toute aventure militaire. Dans le camp des grandes puissances, les États-Unis ont pris langue avec les nouvelles autorités que la France boudait et tentent aujourd’hui de faire accepter par la Cedeao un compromis avec celles-ci. Au sein même de l’Union européenne, la France s’est retrouvée totalement isolée. 

Ce bras de fer déclenché par Emmanuel Macron aura finalement eu pour seul effet d’accroître les souffrances de la population nigérienne. Les sanctions économiques imposées par la Cedeao, qui restent aujourd’hui encore en application, ont des conséquences dramatiques. Les prix des produits de base explosent, quand ceux-ci ne disparaissent pas purement et simplement de la circulation. Les médicaments font défaut. L’électricité, en provenance du Nigeria, est quasiment coupée. Contrairement à ce que pensaient sans doute les dirigeants français dans leurs calculs criminels, ce blocus n’a pas dressé la population contre les nouvelles Autorités nigériennes, mais a aggravé son hostilité à la présence française. 

Cet échec cuisant subi au Niger, après ceux intervenus au Mali et au Burkina Faso, ne changera certainement rien à la politique des dirigeants de l’impérialisme français. Après avoir dit une fois de plus qu’il n’y avait plus de Françafrique, Macron n’a rien eu de plus pressé que de montrer comment il allait persister dans la même voie. Il a affirmé contre toute évidence que l’opération Barkhane avait été un succès alors que, pendant les huit ans qu’elle a duré, le terrorisme s’est répandu du seul Mali à tous les pays de la région. Il a dit que la France continuerait à travailler avec les pays qui en font la demande, ce qui veut dire en premier lieu avec ceux où l’armée française possède des bases, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Gabon ou le Tchad. Il a même laissé entendre que le Niger regretterait la présence des troupes françaises, alors que sa population descend dans la rue pour applaudir leur départ. 

Cette politique de présence militaire ne prendra pas fin avec le départ des troupes françaises du Niger, pas plus que le pillage de l’Afrique par les trusts capitalistes français. Comment s’étonner si elle continue de susciter une haine farouche ? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV