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Aide à l'armement: le pape appelle les pays à ne pas "jouer un jeu avec l'Ukraine"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le pape François. ©Reuters

Le pape François a exprimé sa frustration à l’égard des pays qui « jouent un jeu » avec l’Ukraine en fournissant d’abord des armes, puis en envisageant de revenir sur leurs engagements.

« Il me semble que les intérêts dans cette guerre ne sont pas seulement ceux liés au problème russo-ukrainien, mais aussi à la vente d’armes, au commerce d’armes », a déclaré le pape François à bord de l’avion revenant d’un voyage vers la ville portuaire française de Marseille.

Il répondait à la question d’un journaliste qui lui demandait s’il était frustré que ses efforts pour ramener la paix n’aient pas abouti. Il a envoyé un émissaire, le cardinal italien Matteo Zuppi, à Kiev, Moscou, Washington et Pékin pour y rencontrer les dirigeants.

Le pape a déclaré au journaliste qu’il ressentait « une certaine frustration » et a ensuite commencé à parler au hasard du commerce des armes, de l’industrie militaire et de la guerre.

« Nous ne devons pas jouer un jeu... Nous devons les aider à résoudre les problèmes... Je vois maintenant que certains pays reculent, ne voulant pas donner d’armes [à l’Ukraine] », a-t-il déclaré.

Interrogé à ce sujet, le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a précisé que par ses commentaires, le pape François ne prenait pas position sur la question de savoir si les pays devaient continuer à fournir des armes à l’Ukraine ou cesser de les envoyer.

« C’était une réflexion sur les conséquences de l’industrie de l’armement : le pape, avec un paradoxe, disait que ceux qui trafiquent des armes ne paient jamais les conséquences de leurs choix, mais les laissent être payés par des gens, comme les Ukrainiens », a déclaré Bruni.

Entre-temps, le gouvernement américain a récemment confirmé que l’administration Biden avait encore envoyé plus de 100 milliards de dollars d’armes, de munitions et d’autres aides militaires à l’ancienne république soviétique pour les utiliser dans la guerre opposant la Russie et l’Ukraine.

Un certain nombre de pays, dont les États-Unis, subissent des pressions politiques internes pour arrêter ou réduire les dépenses liées aux armes envoyées en Ukraine.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, affirme que fournir une aide militaire et financière à l’Ukraine revient à mener une guerre directe contre la Russie.

Le ministre russe des Affaires étrangères a accusé l’Occident de « combattre directement » la Russie en Ukraine. « Nous l’appelons guerre hybride, mais ça ne change pas la réalité », a-t-il affirmé, samedi 23 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, évoquant l’aide financière, les armements et des « mercenaires » venus de pays occidentaux.

Toujours à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, Gustavo Petro, chef d’État colombien, a noté que Washington « ne disposait pas de 100 milliards de dollars à livrer aux pays pour les défendre contre les inondations, les tempêtes et les ouragans ».

« Mais ils ont cet argent en un jour pour que les Russes et les Ukrainiens s’entretuent. »

« Ils ont oublié qu’ils ont envahi l’Irak pour le pétrole », a ajouté le président colombien se disant épaté par l’hypocrisie de l’Occident sur l’Ukraine.

« Ils oublient que nos pays ont été envahis plusieurs fois par les mêmes qui parlent aujourd’hui de lutter contre les invasions », a martelé Gustavo Petro à la tribune de l’ONU.

Et le chef d’État colombien de souligner que l’Empire avait « contribué à cette guerre parce qu’elle lui convenait dans son “Game of Thrones” ».

Lors d’un débat au Conseil de sécurité consacré à la situation en Ukraine, mercredi 20 septembre 2023, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté tous les pays à éviter une nouvelle escalade du conflit et a rappelé qu’il n’y avait pas d’autre voie que celle du dialogue pour y mettre fin.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV