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Zoom Afrique du 17 septembre 2023

Zoom Afrique du 17 septembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Angola : accord Sonangol et Azule Energy pour promouvoir la décarbonatation de l’industrie pétrolière
  • Ghana : Asante va lancer l’exploitation d’un nouveau gisement à sa mine d’or Bibiani
  • Côte d’Ivoire : les travaux du réseau BRT d’Abidjan démarreront en janvier 2024
  • BRVM : déjà plus de 585,2 milliards de FCFA de dividendes nets annoncés pour l’année 2022, mais...

Les analyses de la rédaction :

Niger : la France prise en otage ? Ou plutôt le contraire pendant des décennies ?

Le président français Emmanuel Macron a déclaré vendredi que l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, était pris en « otage » à l’intérieur de l’ambassade par les militaires au pouvoir et ne se nourrissait plus que de « rations militaires ».

La France ne veut pas accepter la réalité et remue donc ciel et terre afin de ne pas admettre leur défaite.

« Au Niger, au moment où je vous parle, nous avons un ambassadeur et des membres diplomatiques qui sont pris en otage littéralement à l’ambassade de France », a déclaré vendredi 15 septembre le chef de l’État français lors d’un déplacement à Semur-en-Auxois, dans le centre-est de la France. « On empêche de livrer la nourriture. Il mange avec des rations militaires », a ajouté Emmanuel Macron, dans une allusion aux militaires qui ont renversé le président. L’ambassadeur Sylvain Itté n’a « plus la possibilité de sortir, il est persona non grata et on refuse qu’il puisse s’alimenter », a-t-il martelé.

En effet, l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté a été sommé, par les militaires au pouvoir, de quitter le Niger dans un délai de 48 heures. Un ultimatum, lancé le 27 août, auquel la France a refusé de se conformer, incitant son représentant à ne pas quitter le sol nigérien et rejetant catégoriquement les diktats d’un pouvoir qu’elle juge illégitime pour fonder une telle requête.

D’une part, les autorités militaires nigériennes campent sur leur position, brandissant la menace que « les services de police sont instruits afin de procéder à l’expulsion du représentant de Paris à Niamey », exigeant également le départ des 1500 soldats tricolores du pays.

Être expulsé du Niger, signifie une défaite multidimensionnelle pour la France.

Le Niger est le septième producteur mondial d’uranium, responsable d’environ 5 % de la production mondiale de ce matériau nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires. L’essentiel de l’uranium nigérien est extrait par la société française Orano, dont l’État français est le principal actionnaire. Paris a donc un intérêt immédiat et très important dans l’économie du Niger, en particulier dans les mines à ciel ouvert d’Arlit, dans le nord-ouest du pays. Orano est également directement impliqué dans le développement d’une nouvelle mine à Imouraren, qui contiendrait l’une des plus grandes réserves d’uranium au monde.

Il est clair que les récents développements ont pris la France complètement au dépourvu, 60 ans d’exploitation impitoyable de l’Afrique de l’Ouest semblant s’effondrer en l’espace de quelques années seulement. Mujtaba Rahman, directeur général pour l’Europe de la société de conseil Eurasia Group, est même allé jusqu’à qualifier les développements anticoloniaux au Niger, qui ont suivi les changements antérieurs au Burkina Faso et au Mali, de « théorie des dominos pour le XXIe siècle ».

RCA/France : Touadera ne vend pas la souveraineté du pays

En partance à Cuba pour un sommet international puis à New York pour l’assemblée générale des Nations unies, le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a fait une halte à Paris. Il a été reçu mercredi à l’Élysée par son homologue français Emmanuel Macron.

Selon RFI, la question de Wagner en Centrafrique a été abordée lors de la rencontre Macron-Touadéra.

« Le communiqué rendu public par l’Élysée à l’issue de cette rencontre est plutôt laconique. Il assure que les deux personnalités ont échangé notamment sur l’état de la relation commune, mais aussi sur la transition en cours au Gabon, avant de convenir “de continuer à œuvrer ensemble pour la souveraineté, la stabilité et la conduite du dialogue positif et inclusif en Centrafrique », lit-on sur RFI.

Albert Yaloke Mokpeme reconnaît qu’ils ont senti ‘une volonté réelle de la France de reprendre une coopération franche et sincère’ entre les deux pays. Faustin-Archange Touadéra a quant à lui insisté dans sa réponse sur la souveraineté de la Centrafrique.

Touadéra a alors expliqué à son homologue français qu’il traite ‘avec le pouvoir russe dans le cadre d’un accord de défense et de formation entre États’, avant d’ajouter que le reste ‘n’était pas son affaire’, selon toujours le porte-parole présidentiel centrafricain.

En effet, Touadera ne vend pas la souveraineté de son pays, retrouvée depuis quelques années grâce à ses efforts d’ailleurs, pour une simple reprise de relations avec la France.

À travers de diverses occasions, le président Touadera a réitéré son engagement ferme de faire de la République centrafricaine ‘un pays sécurisé et sans groupes armés’ et a saisi l’opportunité pour renouveler son appel ‘aux autres leaders des groupes armés d’abandonner la voie de la violence, de la destruction, en s’inscrivant fermement dans le processus global de paix en cours’ en RCA.

La sécurité est l’un des objectifs principaux du président Touadera afin d’assurer la paix et le développement du pays. Les projets mis en place pour reformer les FACA afin qu’ils assurent la sécurité du pays au niveau interne, la mise en place d’une cour pénale spéciale, un changement de partenariat, tout cela dans le but de pouvoir faire redécoller le pays, sont constamment critiqués dans les médias mainstream, car ce sont des prises de décision qui certes bénéficie à la Centrafrique et au peuple centrafricain, mais nuise aux intérêts de la France.

Pour rappel, l’accord de paix (APPR-RCA) a été signé le 6 février 2019 à Bangui, la capitale centrafricaine, entre le gouvernement et les 14 groupes armés actifs dans le pays, à la suite des pourparlers menés à Khartoum au Soudan sous l’égide des partenaires de la RCA, dont l’Union africaine et les Nations Unies.

Burkina Faso : l’attaché de défense français sommé de quitter le territoire dans un délai de deux semaines

Le Burkina Faso a annoncé vendredi, l’expulsion de l’attaché de défense près l’ambassade de France à Ouagadougou pour ‘activités subversives’ de même que la fermeture de la mission militaire burkinabée à Paris, à compter du jeudi 14 septembre 2023.

Dans un courrier confidentiel adressé à la diplomatie française, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabés de l’Extérieur du Burkina Faso a déclaré que ‘Le gouvernement du Burkina Faso a décidé à compter du jeudi 14 septembre 2023, de retirer l’agrément de Monsieur Emmanuel Pasquier, attaché de défense près l’ambassade de France au Burkina Faso pour activités subversives’.

La diplomatie burkinabée a ajouté que ‘Monsieur Emmanuel Pasquier, de même que le personnel du bureau militaire français ont un délai de deux semaines pour quitter le territoire burkinabé’, peut-on lire dans ce courrier.

Par ailleurs, le ministère en charge des Affaires étrangères du Burkina Faso a annoncé ‘la fermeture de la mission militaire burkinabée à Paris à compter du jeudi 14 septembre’.

Luc Michel, géopoliticien, revient sur le sujet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV