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Zoom Afrique du 20 août 2023

Zoom Afrique du 20 août 2023

Les titres de la rédaction :

  • Cameroun : accord de financement de 130,4 milliards FCFA avec Chartered Bank pour l’axe Ebolowa-Akom II-Kribi
  • RDC : le cuivre de Kamoa-Kakula sera exporté via le corridor de Lobito en Angola cette année
  • L’autorité ghanéenne du cinéma et des gestionnaires de salles nigérians créent un sommet africain du 7e art
  • Côte d’Ivoire : l’exécutif lance la construction d’une rizerie à Odienné

Les analyses de la rédaction :

Niger : l’axe USA-OTAN remue ciel et terre :

La force de la Cédéao est « prête à intervenir » au Niger dès que les dirigeants des pays ouest-africains en donneront l’ordre, a déclaré un responsable, à l’issue de la deuxième journée de réunion des chefs d’état-major au Ghana. L’organisation a également annoncé une « possible » mission diplomatique samedi au Niger.

Les États-Unis préparent des plans pour évacuer deux bases de drones et de lutte contre le terrorisme au Niger si cela s’avère nécessaire, a déclaré le commandant de l’US Air Force pour l’Afrique.

Le ton est donc lancé, la Cédéao veut la guerre.

Cette déclaration de guerre pourrait coûter très cher à l’axe US-OTAN qui se cache derrière les décisions de la Cédéao.

Désormais tous les analystes sont d’avis que la France a tout perdu au Sahel et que ce genre de mises en garde ne sert à rien.

L’ancienne ministre autrichienne des Affaires étrangères, Karin Kneissl, a affirmé que la Françafrique était terminée après que la France a perdu le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où les dirigeants se sont tournés vers la Russie, la Chine et la Turquie. Kneissl, qui était en poste de 2017 à 2019, a déclaré que les pays africains avaient plus d’opportunités sur le continent et pouvaient choisir avec qui coopérer. « La France perd peu à peu pied dans les pays africains : ils ont été expulsés du Mali, ils ont été expulsés du Burkina Faso. Maintenant, le Niger veut fermer les bases militaires françaises dans le pays. Pour la France, je pense que c’est la fin officielle de la politique de Françafrique, puisque les nouvelles autorités peuvent choisir », a-t-elle déclaré. La Françafrique est la sphère d’influence de la France sur les anciennes colonies françaises et belges d’Afrique subsaharienne. L’influence a cependant rapidement diminué ces dernières années. La République centrafricaine (RCA), le Mali, le Burkina Faso et maintenant le Niger, tous d’anciennes colonies françaises, ont rompu leurs liens avec le pays européen et se sont rapprochés de la Russie.

En pleine tension entre la Cédéao et le Niger, les deux alliés indéfectibles du Niger son également prêt à soutenir ce pays en cas d’une intervention militaire.

Le Mali et le Burkina Faso « traduisent en acte concret leurs engagements contenus dans leur communiqué conjoint » et ont « déployé des avions de combat et des hélicoptères pour répondre à toute forme d’agression contre le Niger », informe la RTN -télévision d’État nigérienne- à travers un reportage diffusé ce 18 août 2023. Les deux pays ont décidé de « mutualiser leurs forces » à travers le « déploiement de vecteurs aériens ». De plus, des officiers d’état-major du Mali et du Burkina Faso se sont réunis à Niamey. Un plan de riposte a été élaboré pour faire face à l’éventuelle intervention militaire de la CEDEAO.

Une alliance sans précédente est prête à faire face à toutes menaces. La Cédéao devra se tenir prête à faire face à cet axe. Les jours à venir son décisif.

Le processus de la décolonisation au Mali se poursuit :

La Minusma a annoncé jeudi le départ des Casques bleus du camp de Goundam, dans la région de Tombouctou, dans le cadre de son engagement à se retirer complètement du Mali d’ici à la fin de l’année.

L’ONU a annoncé jeudi 17 août le retrait de ses Casques bleus d’un troisième camp du Mali, conformément à son plan de départ complet de ce pays du Sahel au 31 décembre 2023. « La Mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali (Minusma) confirme qu’un convoi transportant des Casques bleus et du matériel depuis son camp dans la ville de Goundam, dans la région de Tombouctou, dans le cadre du processus de retrait, est arrivé sans incident à la ville de Tombouctou mercredi », selon un communiqué au siège de l’ONU à New York.

En fait le Mali ne s’est pas arrêté à un simple retrait de quelques milliers de soldats de l’ONU de ce pays et poursuit avec persévérance le retrait total de tout élément étranger.

Le bras de fer Mali/France se renforce d’autant plus que les évolutions au Niger ont persuadé davantage les autorités maliennes de mettre de plus en plus de pressions contre leur ancien colonisateur.

C’est dans un contexte de vives tensions bilatérales que la France en premier, et le Mali ont suspendu la délivrance de visas à leurs ressortissants respectifs par leurs services diplomatiques à Bamako et à Paris.

En effet, les autorités de la transition malienne ont réagi par une mesure de réciprocité à la décision de Paris de suspendre la délivrance des visas aux ressortissants maliens.

« Mais s’ils disent qu’ils ne donnent pas de visas à nos ressortissants et que c’est fermé, nous aussi nous disons que notre consulat est fermé pour vos gens et c’est une question de respect », a justifié Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères.

 D’un autre côté, dans un communiqué publié dimanche soir, l’armée malienne (Fama) affirme que « dans le cadre du processus de rétrocession des emprises de la Minusma », elle a « pris possession du camp de Ber ce dimanche 13 août aux environs de 8h30 (heure locale et GMT) après de nombreux incidents ayant émaillé le mouvement de (ses) unités ». Sur le chemin menant à Ber pour récupérer le camp, elle rapporte dans ce communiqué divers incidents avec « les GAT » (groupes armés terroristes) dont « une tentative d’incursion dans le dispositif et des tirs de harcèlement » contre ses troupes vendredi et d’autres « affrontements » ayant fait au total « six morts et quatre blessés » dans ses rangs.

Le Mali a été le pionnier de la lutte anticoloniale et mené son combat parfaitement bien. Le nom du Mali sera marqué dans l’histoire, en tant que le leader de la lutte anti-néocoloniale...

Le terrorisme en Afrique : l’arme actuelle de l’OTAN pour attaquer la Russie :

par Lucas Leiroz

Il existe un continuum d’événements depuis l’intervention russe en Syrie et le coup d’État en Ukraine, qui culmine avec le détournement actuel des armes de l’OTAN vers les terroristes en Afrique.

En 2014, suite aux politiques de dé-russification mises en place par le Maïdan, une guerre civile a éclaté dans ce qui était alors l’est de l’Ukraine – qui fait aujourd’hui partie de la Fédération de Russie – aboutissant à la séparation de Donetsk et de Lougansk. Dans ce conflit civil, plusieurs militants salafistes se sont alliés aux forces ukrainiennes, comme l’ont rapporté les services de renseignement russes et comme l’ont admis les agences de presse occidentales et les autorités européennes.

L’objectif était alors de tenter d’amener la Russie à concentrer ses efforts sur le Donbass et de l’empêcher de lancer une intervention d’envergure en Syrie. Mais le plan a échoué. La Russie est restée inerte en Ukraine jusqu’en 2022, puis est intervenue efficacement en Syrie en 2015, annihilant Daecj et le réduisant à quelques milices sans grande puissance de feu.

Vaincus en Syrie, les terroristes de Daech se sont dispersés dans diverses régions et l’Afrique a été l’une des destinations les plus souvent choisies. Territoire riche en ressources naturelles, avec plusieurs pays en proie au chaos institutionnel et une politique de sécurité faible, le continent africain est devenu la cible des milices extrémistes.

Le temps a passé et certaines choses ont changé sur la scène africaine. Les États locaux ont commencé à comprendre que pour stopper le terrorisme, ils devaient investir dans la même stratégie que les Syriens : la coopération militaire avec la Russie. Depuis 2018, le groupe Wagner opère régulièrement en Afrique, à la fois pour combattre directement et pour former les forces locales. Ces activités se sont intensifiées ces dernières années et ont ouvert l’horizon du contre-terrorisme africain.

Cette prise de conscience a stimulé la coopération au-delà de la sphère militaire, atteignant un biais politique pertinent. À partir du Mali, une série de révolutions pro-russes et anti-françaises ont commencé à émerger en Afrique, principalement dans la région extrêmement stratégique du Sahel – une bande horizontale de 700 km de largeur, reliant l’Atlantique à l’océan Indien et le Sahara à la savane, désignée par les experts comme le « Heartland » de l’Afrique.

Jusqu’à présent, pour l’Occident, la présence militaire de la Russie en Afrique, bien que malveillante, n’était pas d’une grande importance stratégique, l’OTAN s’attachant à alimenter les conflits ailleurs. Le lancement de l’opération militaire spéciale l’année dernière a toutefois allumé une nouvelle balise stratégique pour l’Occident en Afrique.

En ce sens, en plus de fomenter la violence en Eurasie, l’Occident encourage désormais l’émergence de guerres par procuration contre la Russie dans le Sahel africain, où il s’attend également à une plus grande participation de la France, puisque Paris contrôlait la région jusqu’à ce que les gouvernements locaux demandent l’aide de la Russie.

L’Afrique est la nouvelle cible. C’est ce qu’a dénoncé M. Traore, le président du Burkina Faso, dans son discours en Russie. L’OTAN fournit des terroristes africains pour faire éclore des guerres par procuration au Sahel. Preuve de ce que j’ai dit en avril dernier, les dérives de l’armement de l’OTAN ne sont pas seulement le résultat de la corruption ukrainienne, mais d’une volonté délibérée de l’OTAN d’armer les terroristes sur d’autres flancs.

En fin de compte, une fois de plus, l’Occident s’appuie sur le terrorisme pour attaquer la Russie. Et cela ne tend pas à avoir des résultats différents de ceux observés jusqu’à présent, mais il est dommage de savoir que tant que tout ne sera pas résolu militairement, de nombreuses vies africaines seront sacrifiées.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV