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Pourquoi le partenariat de sécurité Iran-Bolivie ébranle les Américains et les sionistes ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Sdenka Saavedra Alfaro 

Dans une vision multilatérale qui prend en considération le progrès et l'indépendance des peuples d'Amérique latine et construit un front commun contre l'hégémonie américaine, l'Iran et la Bolivie ont décidé de renforcer leur partenariat, notamment dans le domaine de la sécurité.

Le 20 juillet 2023, la Bolivie et la République islamique d'Iran ont signé un protocole d'accord sur la coopération en matière de défense et de sécurité, qui pourrait être un modèle à suivre pour tous les pays d'Amérique latine.

Le protocole d'accord a été signé par le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Mohammad Reza Ashtiani et son homologue bolivien Edmundo Novillo Aguilar, à Téhéran.

Le ministre iranien de la Défense a déclaré que les pays d'Amérique latine occupent une place particulière dans la politique étrangère de la République islamique et a apporté un soutien total à ce pays enclavé situé au centre de l'Amérique latine.

La visite d'Aguilar à Téhéran est intervenue après la tournée réussie du président iranien dans trois pays d'Amérique latine qui a soulevé de nombreux sourcils aux États-Unis qui considèrent l'Amérique latine comme leur « arrière-cour ».

Le renforcement des liens de sécurité entre l’Iran et la Bolivie a aggravé les craintes concernant l’« infiltration » de l’Iran dans cette « arrière-cour » des États-Unis. 

L’Institute for the Study of War, un think tank américain néoconservateur qui met en garde depuis des années contre l’influence croissante de l’Iran en Amérique latine, a dit dans un rapport que l’Iran avait l’intention de vendre des drones à la Bolivie dans le cadre de l’accord de sécurité, ce qui a été également rapporté par de nombreux autres médias.

Un jour après la signature du protocole d'accord, l'Argentine a envoyé une note à l'ambassade de Bolivie demandant des informations « sur la portée des discussions et les éventuels accords conclus ».

Même les législateurs de l'opposition bolivienne ont cherché des informations concernant le protocole d'accord de défense et de sécurité signé entre Novillo et Ashtiani le 20 juillet.

La Délégation des Associations Argentines Israéliennes (DAIA), une organisation faîtière de la communauté juive argentine, a trouvé le moment opportun pour renouveler les attaques contre l'Iran et déclencher la vague d'iranophobie.

Elle a déjà accusé le mouvement de Résistance libanais Hezbollah et l'Iran pour l'attentat à la bombe de juillet 1994 contre un centre juif à Buenos Aires, qui a tué 85 personnes, mais elle n’a étayé aucune preuve.

Ces lobbies pro-israéliens en Amérique latine ainsi qu'aux États-Unis ont recouru à divers moyens pour persuader la communauté internationale d'exercer des pressions sur l'Iran et lui imposer des sanctions qui paralysent tous les secteurs économiques.

Maintenant, ils sont déterminés à placer la Bolivie également sur leur liste noire pour sa coopération en matière de sécurité avec la République islamique, comme ils l'ont fait avec le Venezuela, Cuba et le Nicaragua pour différentes raisons.

La République islamique d'Iran, conformément à sa politique de soutien aux nations opprimées, a fait tout son possible pour aider les pays d'Amérique latine, en envoyant des pétroliers au Venezuela, en établissant des hôpitaux en Bolivie, en fournissant du pétrole, de l'énergie, des produits agricoles et du bétail au Nicaragua, ou en aidant Cuba dans la pêche, la biotechnologie et les ressources en eau.

Ces pays sont souvent classés dans l’« Axe du Mal » ou qualifiés de dictatures, précisément parce qu'ils refusent de se soumettre à l'hégémonie et au bellicisme de l'Amérique.

La consolidation des relations bilatérales entre la Bolivie et l'Iran dure depuis plus de 16 ans, et cela a ébranlé les forces de droite, le lobby sioniste et la Maison Blanche.

Ils comprennent parfaitement que la République islamique est aujourd'hui une puissance régionale et un rempart contre les forces terroristes en Asie occidentale, une cheville ouvrière de l'Axe de la Résistance. Contrairement aux États-Unis ou à leurs alliés, il ne procède pas à des coups d'État ou à des invasions, mais aide et soutient des pays indépendants.

L'histoire témoigne de la façon dont les États-Unis ont déstabilisé le monde, de l'Asie de l’Ouest à l'Asie du Sud, de l'Afrique à l'Amérique latine, par des invasions, des coups d'État et des interventions militaires unilatérales.

Prenons par exemple le coup d'État au Panama en 1989, l'invasion de l'Afghanistan en 2001, l'invasion de l'Irak en 2003, le renversement du gouvernement d'Haïti en 2004, le coup d'État manqué contre le Venezuela en 2020 et le soutien au coup d'État en Bolivie et récemment au Pérou.

Lorsque l'on prendra conscience de la barbarie criminelle des ennemis des nations libres, la résistance de ces nations se poursuivra et se renforcera.

C'est exactement ce que fait la Bolivie en exerçant sa souveraineté et en signant des pactes et des alliances avec des pays comme la République islamique. L'avenir appartient à ces pays, pas aux États-Unis ou à leurs alliés.

 

Sdenka Saavedra Alfaro est une journaliste et chercheuse bolivienne.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV