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Zoom Afrique du 8 août 2023

Zoom Afrique du 8 août 2023

Les titres de la rédaction :

  • La Tunisie veut faire passer sa surface cultivée en céréales à 1,2 million d’hectares d’ici 2035
  • Kenya : l’exécutif autorise l’importation de sucre en dehors du COMESA
  • Libye : la NOC annonce le succès d’opérations de forage réalisées sur le puits J3-NC101 du bassin de Murzuq
  • RDC : Ivanhoe veut augmenter la production de cuivre à Kamoa-Kakula grâce aux résidus miniers

Les analyses de la rédaction :

BRICS : Macron encore humilié 

Pretoria a invité les dirigeants de 67 pays d’Afrique et du “Sud global” et des représentants de 20 organisations différentes au sommet des BRICS qui se tiendra au mois d’août courant à Johanesbourg, a annoncé la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor. Le président français Emmanuel Macron n’en fait pas partie, a précisé Naledi Pandor. 

“Ainsi, le Président a invité (avec le soutien total des dirigeants des BRICS) 67 dirigeants de pays d’Afrique et du ‘Sud global’ à participer aux évènements consacrés aux contacts entre les BRICS et l’Afrique et aux dialogues ‘BRICS plus’. Pour l’heure, les confirmations ont été reçues d’au moins 34 pays”, a déclaré la cheffe de la diplomatie sud-africaine, relayée par l’agence de presse russe Sputnik. 

La ministre a ajouté que des invitations avaient été également adressées au secrétaire général de l’ONU et à des représentants d’autres organisations, précise encore l'agence russe. 

Interrogée sur la possibilité que le président français Emmanuel Macron puisse participer, après que ce dernier a manifesté son intérêt, Pandor a balayé cette éventualité, relève le site d’information français Mediapart. 

“C’est assez amusant”, a-t-elle dit. “Aucune invitation n’a lancée à cet égard”, rapporte Mediapart. 

Le 20 juin dernier, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait indiqué avoir fait connaître à Pretoria “la disponibilité et l’intérêt du président Macron” de prendre part au sommet des BRICS. 

“J’ai fait état à mon homologue Mme Pandor […] de la disponibilité du président et de son intérêt à poursuivre le dialogue que la France entretient avec les BRICS”, avait déclaré Colonna à la presse au terme d’une visite officielle en Afrique du Sud. La décision d’inviter Macron “doit être faite non pas par la France, mais par les BRICS et au premier rang d’entre eux l’Afrique du Sud, qui est la puissance invitante du sommet”, avait-elle précisé. 

Deux jours plus tard, soit le 22 juin, c’est au tour de Moscou d’aborder le sujet, sans pour autant nommer le président français. “Il est clair que les chefs d’État qui conduisent une politique aussi hostile et inacceptable à notre égard, qui sont si déterminés à isoler la Russie sur le plan international et adhèrent à la ligne de l’OTAN visant à nous infliger une défaite stratégique, n’ont pas leur place comme invités des BRICS”, avait déclaré, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par le quotidien Kommersant. 

“Certes, c’est l’hôte du sommet qui choisit les invités, mais tous les pays membres des BRICS doivent être consultés, et nous n’avons pas caché notre position à nos collègues d’Afrique du Sud. Nous escomptons que notre point de vue sera totalement pris en compte”, avait encore précisé Sergueï Riabkov. 

La participation du président russe Vladimir Poutine, contestée par plusieurs capitales occidentales notamment Paris, constituait un dilemme pour Pretoria qui, en tant que membre de la Cour pénale internationale (CPI), aurait dû appliquer le mandat d’arrêt international lancé à son encontre. Poutine ne participera pas au sommet des BRICS, a fini par annoncer la présidence sud-africaine le 19 juillet, mettant fin à plusieurs mois de spéculations sur le sujet. 

Les dirigeants du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se réuniront du 22 au 24 août à Johannesburg. La Russie sera représentée par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Vladimir Poutine y participera en visioconférence, indique Sputnik.

Burkina : l’aide au développement ne sert à rien !

Décidément, l’axe Paris-Ouagadougou ne fait que se dégrader de plus en plus. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, après les départs de l’ambassadeur français et de la force Sabre, de la capitale burkinabè, sur fond de dénonciation des accords militaires, la tension semblait quelque peu retombée entre les deux capitales au point que Paris, dit-on, s’apprêtait à nommer un nouvel ambassadeur à Ouaga. C’est sur ces entrefaites que la France, à la surprise générale, décide de suspendre son aide au développement et d’appui budgétaire au pays des Hommes intègres. La nouvelle, tel un couperet, est tombée le 6 août dernier, et ce, alors même que le Burkina Faso traverse une crise multidimensionnelle qui affecte durablement les différents secteurs de son économie. Pourquoi en est-on arrivé là ? Pourquoi Paris est-elle parvenue à prendre une telle mesure contre Ouagadougou qui, aujourd’hui plus qu’hier, a besoin du soutien de ses partenaires ? Les autorités françaises ont motivé leur décision par la situation qui prévaut au Niger, suite au coup d’État contre le président Mohamed Bazoum. 

Car, pendant que la France soutient la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans ses efforts visant à rétablir le président déchu dont la proximité avec Paris était connue de tous, Ouagadougou s’est jointe à Bamako, pour apporter son soutien aux nouvelles Autorités nigériennes, menaçant même de combattre aux côtés de Niamey en cas d’intervention militaire de l’organisation ouest-africaine. Il en découle donc que les autorités burkinabè paient pour leurs choix politique et diplomatique. Sans doute devraient-elles s’attendre à des mesures de représailles surtout qu’en plus, elles se sont rapprochées du maître du Kremlin actuellement en rupture de ban avec les Occidentaux et cela, à cause de l’opération militaire russe en Ukraine. Ouagadougou, pour tout dire, a vu venir les choses. Et maintenant qu’elle est mise devant le fait accompli, elle pourra s’assumer pleinement. C’est le prix à payer quand l’on fait le choix de rester souverain. En effet, dans le combat qu’elles mènent contre l’impérialisme, les autorités burkinabè auraient fait preuve de cohérence si, dans leur détermination à rompre avec l’ex-puissance coloniale, elles avaient pris les devants en renonçant publiquement à l’aide publique au développement et à l’appui budgétaire de la France. Elles ne l’ont pas fait jusqu’à ce que ce soit la France qui, pour une raison ou pour une autre, décide de les en priver. 

À présent, quelles peuvent en être les conséquences ? Quand on sait que l’aide publique au développement finance certains secteurs et zones délaissés à travers des prêts qui généralement portent un coup dur à l’économie du pays, le Burkina Faso pourra combler le vide laissé par la France surtout dans ce contexte où la priorité des priorités reste la reconquête du territoire national sous contrôle des groupes armés terroristes ?  

Il est vrai que les grandes nations se développent dans la douleur et l’adversité, le Burkina Faso n’a donc pas à s’offusquer. Il dispose désormais d’une belle opportunité pour tracer le chemin de son progrès et de son indépendance politique et socio-économique, et quitter ainsi la posture d’éternel assisté comme le font bien d’autres pays. Mais cela nécessitera une dose supplémentaire d’adversité. Toujours est-il qu’un tel sacrifice nécessite que les Burkinabè se mettent au travail et que les dirigeants mettent un point d’honneur à combattre certaines mauvaises pratiques, en l’occurrence les détournements et la corruption qui demeurent de véritables goulots d’étranglement pour le développement de l’Afrique. 

En effet, si, après une soixantaine d’années, l’aide publique au développement n’a pas contribué au développement de bien des pays africains, c’est en partie à cause que cette aide au développement n’est pas destinée au développement des pays africains.  

Car la plupart des partenaires récupèrent de la main gauche, ce qu’ils donnent avec la main droite. À preuve, dans bien des projets et programmes en Afrique, travaillent des experts européens, américains, etc., dont les salaires engloutissent très souvent, finalement une bonne partie de l’aide publique au développement. Tant et si bien que les résultats se font attendre sur le terrain. Ce qui fait dire à certains que les Occidentaux travaillent à maintenir l’Afrique dans l’indigence, la dépendance et la mouise afin de pouvoir continuer à mieux l’exploiter. 

Le Niger, la France et la CEDEAO... Paris au pied du mur

Après l’échec des prétextes fallacieux « démocratie », « liberté d’expression » et tutti quanti, on nous a inventé depuis peu le prétexte « lutte contre le terrorisme » qui n’est autre, comme les deux précédents, qu’une exécrable tromperie qui permet, en réalité, de pénétrer militairement et légalement un pays pour mieux le contrôler ! C’est comme les maladies virales : on crée des virus pour vous vendre le médicament. Ici, on érige des terroristes – souvent des autochtones, qu’ils arment et financent – dans les pays frondeurs qui refusent leur hégémonie, pour les déstabiliser afin de placer leurs pantins. Ou bien, comme en Afrique surtout subsaharienne où les enjeux économiques sont primordiaux, on les soutient sournoisement de façon à être perçus suffisamment dangereux afin de pousser les pays victimes à demander l’aide militaire extérieure. En Afrique, la France est dans cette stratégie. 

Dans les cas du Mali, du Burkina et maintenant du Niger, la France n’a fait que dans l’activisme, l’hypocrisie pour maintenir sous sa domination les richesses de ces pays. Elle n’a lutté contre le terrorisme que par le bavardage et la propagande soutenue par ses médias aux ordres ! Il suffit simplement de voir leurs réactions face aux évènements de l’actualité comme celles de leur ex- ministre, l’étourdi et incompétent L. Fabius, avec son « Enosra fait du bon boulot » ou la chaîne officielle France 24 qui a interviewé, le 6 mars 2023, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) Abou Obeida Youssef Al-Annabi, un chef terroriste qui assassine par égorgement et/ou attentat des milliers de civils et militaire en Afrique, ou encore cette France qui héberge, en les protégeant, des individus recherchés par la justice algérienne pour terrorisme comme les dirigeants de Rachad et du MAK. 

La France avec ses opérations « Barkhane » et « Serval » ou « Épervier » ne sont que des prétextes diaboliques pour pénétrer légalement un pays afin de contrôler ses richesses et si problème il y a, activer les terroristes comme épée Damoclès et si danger grave, fomenter des coups d’État (à ce sujet le Dr Bensaada a recensé 93 coups d’État – dont 53 réussis – qui se sont déroulé dans les pays CEDEAO depuis leur indépendance !) 

Dans les conditions actuelles des Africains, nous pensons – contrairement au matraquage médiatique occidental – que les « coups d’État » : 

– Sont salutaires et espérés s’ils visent à restaurer la souveraineté d’un État et sa dignité, la défense des intérêts d’une nation et l’éviction des corrompus et traîtres à leur peuple. 

– Sont à condamner s’ils visent à déchoir des gouvernants patriotes démocratiquement élus, qui rejettent l’hégémonie occidentale, qui n’entrent pas dans leur giron, qui refusent la prédation des richesses de leur pays par des multinationales véreuses ! 

C’est vrai, 62 ans de néocolonialisme marqué par la prédation des richesses des pays africains rendus pauvres avec des populations dans la misère qui fuient vers l’Europe, cela rend furieux et incite à la révolte, y compris armée ! 

Il y a une limite que les gouvernants français ne comprennent pas aveuglés par leur suffisance, leur arrogance et leur cupidité ! Même des pays européens ont reproché à la France ce funeste système monétaire « Franc CFA » (Franc des Colonies Françaises en Afrique) qui enrichit la France, appauvrit les Africains, et qui lui permet de leur faire du chantage. Cela doit être, peut-être, une valeur française des « droits de l’homme ». N’est-ce pas honteux ? 

Voici ce que dit le général Tiani : « Nous avons souvent localisé des terroristes, mais quand nous demandions pour les attaquer afin de les éliminer, le président Bazoum nous disait de demander d’abord la permission aux forces françaises. Mais nos soldats tombaient au front et la France ne faisait rien… Nous avons décidé de faire la même chose que le Mali et le Burkina Faso ». 

Le pantin déchu n’a pas trouvé meilleure réplique que de confirmer son allégeance à la France et l’Occident – qui veulent le maintenir président du Niger – en accordant une interview, depuis sa résidence « surveillée », au Washington Post par lequel il demande l’aide de la France et des USA pour le rétablir dans ses fonctions. 

Ce communiqué du ministère français des Affaires étrangères confirme l’activisme et les manigances de la France, dans ce sens. Étrange communiqué soutenant « l’initiative » de la CEDEAO avant même qu’elle ne décide de l’action à prendre ! 

« Les tensions montent entre la CEDEAO et les nouvelles Autorités nigériennes. Ce bloc ouest-africain, qui se dit prêt à intervenir manu militari pour faire échouer le coup de force au Niger, a reçu samedi le soutien de la France. Ainsi, Paris a annoncé appuyer «avec fermeté et détermination» les initiatives de la CEDEAO. «Il en va de l’avenir du Niger et de la stabilité de toute la région». 

Une CEDEAO à vocation économique qui veut aider militairement la France macroniste ! Macron veut que les Africains fassent la guerre à des Africains en les armant pour aller tuer leurs frères et se faire tuer, à la place des Français, pour les intérêts de la France ! 

La France a toujours la même stratégie pour continuer à garder le contrôle de ses pré-carrés. Mais visiblement, elle ne s’attendait pas à ce que les pays d’Afrique se soudent pour faire face au néocolonialisme. 

Effectivement, l’armée malienne a annoncé lundi l’envoi à Niamey par le Mali et le Burkina Faso d’une délégation officielle conjointe en « solidarité » avec le Niger, théâtre fin juillet d’un coup d’État militaire et sous la menace d’une intervention militaire ouest-africaine. 

« Le Burkina Faso et le Mali envoient une délégation à Niamey, conduite par le ministre malien » Abdoulaye Maïga, l’un des hommes forts de la junte malienne, a indiqué l’armée malienne sur les réseaux sociaux. « Objectif : témoigner de la solidarité des deux pays au peuple frère du Niger », a-t-elle ajouté. 

La délégation est attendue lundi au Niger, selon les Affaires étrangères nigériennes. 

L’annonce de cette visite intervient juste après l’expiration, dimanche à minuit, de l’ultimatum fixé par la Communauté économique des Etats ouest-africains (CEDEAO) aux militaires nigériens pour rétablir le président renversé Mohamed Bazoum. La CEDEAO a menacé de recourir à la force après l’expiration du délai. 

Le Mali et le Burkina Faso, où des militaires ont également pris le pouvoir par la force en 2020 et 2022, ont prévenu dans une déclaration commune qu’ils considéreraient une telle intervention comme une « déclaration de guerre ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV