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Zoom Afrique du 16 mai 2023

Les titres de la rédaction :

  • Tanzanie : le programme de subvention des engrais a coûté 147 millions $ en 2022/2023
  • Près de la moitié des oléoducs en construction dans le monde sont en Afrique et au Moyen-Orient
  • Libye : l’usine de production d’éthylène de Ras Lanuf, de nouveau en service après plus de 10 ans d’interruption
  • Ghana : les achats d’or ont augmenté de 75 % les réserves de la Banque centrale à fin 2022

Les analyses de la rédaction :

Afrique du Sud reste “non-aligné” dans le conflit russo-ukrainien 

Le comité d'enquête de Russie va placer sur la liste des personnes recherchées plusieurs juges de la CPI ayant émis un mandat d’arrêt international contre le Président Vladimir Poutine. 

Le bras de fer entre Moscou et la Cour pénale internationale s’intensifie. Alors que l’instance avait émis un mandat d’arrêt international contre le président Vladimir Poutine, la justice russe s’apprête à répliquer en plaçant les juges responsables de cette décision sur la liste des personnes recherchées. C’est ce qu’a expliqué le président du comité Aleksandr Bastrykine. 

"Le comité d'enquête a très rapidement ouvert une affaire pénale contre le président et trois juges qui ont activement influencé l'adoption de cette décision. Nous allons bientôt les mettre sur la liste des personnes recherchées", a-t-il ainsi déclaré. 

Fin mars, Moscou avait déjà annoncé ouvrir une enquête pénale contre des magistrats de la CPI. 

Mi-mars, la CPI avait lancé un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine, l’accusant de "crime de guerre présumé de la déportation d'enfants" depuis l’Ukraine vers la Russie. Cette décision a d’ailleurs provoqué l’indignation de plusieurs pays, notamment de l’Afrique du Sud, qui doit accueillir le sommet des BRICS en août et aimerait voir le dirigeant russe participer aux débats. 

Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, avait même agité la menace d’un retrait de la CPI fin avril. En tant que membre de la CPI, le pays serait en effet tenu d’arrêter Vladimir Poutine si celui-ci se présentait sur son territoire. Pretoria explore désormais différentes pistes pour permettre à Vladimir Poutine de prendre part au sommet, envisageant par exemple un évènement mixte, à la fois en ligne et en présentiel. 

Le président sud-africain a déclaré dans la journée du lundi que la position "non alignée" de l’Afrique du Sud ne favorisait pas la Russie par rapport aux autres pays, et qu'elle ne cédera à aucune contrainte pour abandonner sa position. 

Dans sa lettre d'information hebdomadaire, Cyril Ramaphosa a déclaré qu'"avec le déclenchement du conflit russo-ukrainien, il y a eu une pression extraordinaire sur le pays pour qu'il abandonne sa position de pays non-aligné et prenne parti dans ce qui est en fait une compétition entre la Russie et l'Occident". 

Ramaphosa a déclaré que d'autres pays du continent africain ont subi des pressions similaires. 

Les commentaires du président sud-africain font suite aux affirmations faites la semaine dernière par l'ambassadeur américain en Afrique du Sud, Reuben Brigety, qui a déclaré aux journalistes que Washington était convaincu que l'Afrique du Sud avait fourni des armes à l'armée russe, alors que le pays prétend être neutre. 

Brigety a affirmé qu'un cargo russe, le Lady R, qui a accosté à la base navale de Simon's Town près du Cap, entre le 6 et le 8 décembre 2022, avait chargé des armes et des munitions à son bord alors qu'il repartait en Russie. 

Ramaphosa a déclaré que puisqu'il n'y a aucune preuve concrète à l'appui de ces allégations, le gouvernement lance une enquête indépendante, dirigée par un juge à la retraite, pour déterminer les faits. 

Le président sud-africain a déclaré que le point de vue de son pays sur le conflit actuel est que la communauté internationale doit travailler ensemble pour parvenir de toute urgence à une cessation des hostilités et pour empêcher de nouvelles pertes de vies humaines et le déplacement de civils en Ukraine. 

"Elle doit soutenir un dialogue significatif vers une paix durable, qui assure la sécurité et la stabilité de toutes les nations", a écrit le dirigeant. 

Ramaphosa a aussi déclaré que le conflit russo-ukrainien et les tensions qui le sous-tendent ne seront pas résolus par des moyens militaires, mais doivent être résolus politiquement. 

"L'Afrique du Sud estime que ce conflit doit être résolu par le dialogue", a-t-il affirmé, ajoutant que l’Afrique du Sud est déterminée, à la fois par la parole et par les actes, à maintenir sa position sur la résolution pacifique du conflit. 

"Guidés par les leçons de notre histoire, nous continuerons à résister aux appels, d'où qu'ils viennent, à abandonner notre politique étrangère indépendante et non alignée", a-t-il ajouté. 

Certains pays africains comme la Guinée ont pour leur part déclaré que Vladimir Poutine restait le bienvenu et pourrait se rendre sur leur territoire, malgré ce mandat d’arrêt international.

Le Burkina dans l’axe de la Résistance !

Sur invitation du Gouvernement vénézuélien, le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, a effectué, du 9 au 15 mai 2023, une visite d’amitié et de travail à Caracas, au Venezuela. Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations d’amitié et de coopération qui lient le Burkina Faso à la République Bolivarienne du Venezuela, conformément au Mémorandum d’entente relatif à l’établissement d’un mécanisme de Consultation entre le Burkina Faso et la République Bolivarienne du Venezuela, signé à New York, le 22 janvier 2010. 

Au cours de son séjour, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla a été reçu par les plus hautes autorités vénézuéliennes, notamment au palais présidentiel, par le président, Nicolas Maduro. Il a également échangé avec de nombreux ministres, sur les possibilités de coopération entre les deux pays, dans divers domaines, pour le bien-être des populations. 

Les échanges entre le chef du gouvernement burkinabé et les autorités vénézuéliennes ont porté sur la situation interne de chacun des deux pays et sur des questions bilatérales, régionales et internationales. 

Dans le cadre du dialogue politique, le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, a regretté les sanctions prises à l’encontre du Venezuela. Il a appelé la communauté internationale à les lever, car elles entravent le développement socio-économique de ce pays. Les premiers responsables vénézuéliens ont quant à eux, félicité le pays des hommes intègres, pour les efforts considérables qu’il ne cesse de consentir pour assurer la paix et la sécurité, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et de la mise en œuvre de politiques pour le bien-être du peuple burkinabé. 

En ce qui concerne les mécanismes de consultations bilatérales, les deux pays ont convenu de redynamiser la coopération, notamment dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’éducation, de la sécurité des citoyens, des mines, du pétrole, de la culture, du transport aérien, de la communication et de l’information, des questions électorales, des droits de l’homme, et de tous les secteurs d’intérêt majeur partagé. 

Dans le domaine de la coopération parlementaire, les deux parties ont souligné l’importance de renforcer les liens dans le cadre de la diplomatie parlementaire, réaffirmant la volonté d’aller de l’avant dans la formation du Groupe d’amitié parlementaire entre les deux organes législatifs nationaux, en tant que véritable manifestation de l’amitié et de la coopération entre les peuples. 

Sur les relations économiques, le Burkina Faso et le Venezuela ont convenu de la nécessité d’accroître les échanges économiques et d’explorer les opportunités commerciales offertes par les marchés respectifs, en particulier dans les domaines de l’énergie, des mines et de l’agriculture. Et comme perspectives, ils ont exprimé leur volonté d’avancer dans l’identification de projets de coopération dans les domaines de la santé, du pétrole et des mines, l’échange de bonnes pratiques dans l’agriculture et l’élevage, le développement de la formation universitaire et technique, l’augmentation des échanges culturels, ainsi que la signature du projet d’accord sur les services aériens, dans le but de promouvoir les échanges commerciaux entre les deux pays. 

La situation au Sahel a également occupé une bonne place dans les échanges avec les autorités vénézuéliennes. En effet, les deux pays ont exprimé leur profonde préoccupation quant à la situation et à la sécurité au Sahel, en particulier le terrorisme, l’extrémisme violent, le trafic de drogue et le crime organisé, la pauvreté et les menaces à la paix et à la stabilité. Ils ont appelé à contribuer à la paix dans cette sous-région et au-delà. Sur les questions relatives aux droits de l’homme, les deux Parties ont exprimé leur volonté de travailler ensemble pour les promouvoir et les défendre. Ils ont appelé les autres États à agir selon les principes stricts de non-sélectivité, d’impartialité et de non-politisation, conformément au respect de la non-intervention dans les affaires intérieures des États, ce qui sera propice à la paix et à la sécurité internationales. 

Le Venezuela et le Burkina Faso ont convenu aussi de travailler au soutien réciproque de leurs candidatures respectives dans les instances multilatérales. 

La ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabés de l’extérieur, Olivia Rouamba a eu des échanges, ce 12 mai 2023, avec la Présidente Business Council Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale de l’Alliance internationale BRICS, Sidonie Asseu. 

La ministre Rouamba a salué la présence à Ouagadougou de Mme Asseu qui s’est dite honorée par cet entretien de prise de contact dans la perspective d’une collaboration entre le Burkina Faso et l’Alliance internationale BRICS. 
À son hôte du jour, la cheffe de la diplomatie burkinabée a donné un aperçu du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PA-SD) qui est l’instrument opérationnel de programmation des priorités de la Transition. 

Aux termes des échanges, les deux parties ont marqué leur satisfaction. Elles ont convenu de la visite prochaine d’une délégation de l’Alliance internationale BRICS à Ouagadougou. Cette mission de haut niveau devrait permettre d’appréhender au mieux les réalités du Burkina Faso et dégager les secteurs prioritaires des différents départements ministériels. 

Notons que l’Alliance internationale BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est un conglomérat des cinq pays sus cités. Elle est basée à Moscou avec une Délégation siège Afrique basée à Dakar au Sénégal. 
L’Alliance BRICS intervient entre autres, dans les domaines de l’armement, de l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’environnement et l’industrialisation. 

Le Mali attaque l’ONU !

Le gouvernement de la Transition malienne a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire contre L’ONU. Bamako attaque la Mission d’établissement des faits du Bureau des droits de l’Homme des Nations Unies et ses présumés complices. 

Espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’État et complot militaire. Voilà ce que reproche Bamako à l’ONU. C’est dans un communiqué, en date du samedi 13 mai 2023, que le gouvernement malien annonce que l’ONU est visée par une enquête. Celle-ci concerne les événements de Moura du 27 au 31 mars 2022. Un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’Homme à cet effet, a été publié le vendredi 12 mai 2023. 

Dans son rapport, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a accusé l’armée malienne et des militaires étrangers d’avoir tué plus de 500 personnes. Les conclusions précisent que la grande majorité des personnes ont été sommairement exécutées, lors d’une opération militaire à Moura, dans la région de Mopti, située au centre du Mali. Les faits remontent à mars 2022. Conclusions que rejette formellement Bamako qui a lancé une contre-attaque. 

« À aucun moment, ni la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali, ni le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme ne lui ont adressé une demande d’autorisation pour prendre des images de Moura grâce à des satellites », a indiqué le Colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement malien. 

Pire, accuse l’officiel, l’ONU a fait usage de « satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l’insu des autorités maliennes ». Et d’accuser que « la Mission d’établissement des faits a effectué une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali ». Ce qui, selon lui, a poussé le gouvernement à « ouvrir immédiatement une enquête judiciaire contre la Mission d’établissement des faits et ses complices ». 

Selon Bamako, l’ONU et ses « complices » sont attaqués « pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, des crimes réprimés par le code pénal, ainsi que de complot militaire, un crime réprimé par le code de justice militaire, sans préjuger de la qualification des autorités judiciaires ». À la suite de ce rapport, les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada au Mali avaient exprimé leur profonde préoccupation. 

Une campagne de désinformation contre le Mali : 

La coopération efficace entre les forces armées maliennes (FAMa) et les instructeurs russes est enviée par les pays occidentaux, en particulier par Paris. L’ancienne métropole procéderait périodiquement à des intox dans le cadre de la campagne de désinformation contre les FAMa et leurs alliés. 

Ainsi, les FAMa et leurs alliés russes ont été une nouvelle fois la cible d’un réseau de désinformation. Sans fournir de preuves ou de photos de la scène, les trolls français auraient lancé une information sur l’explosion d’une grenade dans un bar Tam Tam à Ségou, dans le centre du Mali. Des messages sur Twitter racontent que les militaires russes feraient exploser une grenade dans un bar rempli de monde, tuant environ 5 personnes, dont un présentateur de Radio Ségou. 

Cependant, après quelques recherches et échanges avec des témoins de la scène, il apparaît clairement que les informations diffusées par le réseau de propagande ne sont rien d’autre qu’une provocation à l’encontre de la coopération entre le Mali et la Russie. Auparavant, le Parlement français a proposé d’inclure la Société militaire privée (PMC Wagner) russe dans les rangs des groupes terroristes. Ce coup d’éclat ferait partie d’une campagne visant à discréditer les éléments de cette Société. 

Des témoins sur place ont indiqué avoir vu des ressortissants français ce soir-là. Selon leurs déclarations, il s’agissait de contrebandiers. Le jour de l’incident, ils sont entrés dans le bar déjà un peu ivres et, après quelques verres, ils ont commencé à harceler les clients et à réclamer de l’argent. Après avoir été repoussé, l’un des contrebandiers a sorti une grenade et l’a jetée dans la foule de civils. 

« Leur comportement a été terrible, c’est comme s’ils étaient chez eux. Ce n’est pas la première fois qu’ils viennent ici », a expliqué un témoin de la scène. 

Il convient de noter que la gendarmerie locale a déjà ouvert une enquête sur l’explosion d’une grenade dans un lieu public. Les auteurs seront traduits en justice. Mais qui sera tenu responsable de la campagne visant à discréditer l’armée malienne et les instructeurs russes ? L’armée malienne fait un travail remarquable pour combattre les terroristes alors que la machine de propagande française l’accuse d’atrocités contre les civils. 

Une provocation similaire a été déjouée en RCA lorsque les forces de sécurité locales ont arrêté le mercenaire français Rémy Quignolot le 10 mai 2021. La police a confisqué à Juan Rémi Quignolot arrêté avec un arsenal impressionnant d’armes, de munitions et de moyens de communication, ce qui est clairement contraire à la légende de Quignolot, qui se faisait passer pour un journaliste. Selon une enquête du Département de police de la RCA, la mission principale de Juan Rémy Quignolot est d’assurer la formation, l’armement et la coordination de la CPC (Coalition des patriotes pour le changement), un groupe armé qui tente de déstabiliser le pays depuis la mi-décembre 2020. 

La campagne de déstabilisation et de discréditation contre l’armée malienne et la coopération entre les deux pays doit être arrêtée. Les relations entre la Fédération de Russie et le Mali qui piquent les yeux de Paris se développent malgré les manœuvres et les tentatives de déstabilisation entreprises par les ennemis de paix. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV