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Les groupes des droits de l'homme appellent à la fermeture du camp de Guantanamo

L'un des cent premiers prisonniers de Guantanamo escorté le 17 janvier 2022. ©AFP

L’affaire Guantanamo refait surface. Des groupes de défense des droits de l’homme renouvellent leurs appels à la fermeture de la tristement célèbre prison. 

Près de 160 groupes de défense des droits internationaux ont appelé les États-Unis à fermer leur centre de détention à Guantanamo Bay, à Cuba.

Les groupes de défense des droits de l’homme, dont Oxfam America et le Council on American-Islamic Relations, ont lancé ce plaidoyer dans une lettre adressée mercredi 11 janvier au président américain Joe Biden, à l’occasion du 21e anniversaire de l’ouverture de la tristement célèbre prison militaire.

« La prison de Guantanamo continue de causer des dommages croissants et profonds aux hommes vieillissants et à de plus en plus malades qui y sont toujours détenus indéfiniment, la plupart sans inculpation et aucun n’ayant bénéficié d’un procès équitable; cela a également dévasté leurs familles et leurs communautés », ont-ils déclaré.

Ils ont en outre affirmé que le centre de détention controversé alimentait « le sectarisme, les stéréotypes et la stigmatisation », ajoutant qu’en illustrant ces divisions sociales, Guantanamo « risquait de faciliter des violations supplémentaires des droits ».

L’American Civil Liberties Union (ACLU) a également décrit la prison à Cuba comme un « symbole mondial d’injustice, d’abus et de mépris de l’État de droit ».

« Guantanamo continue d’imposer des coûts énormes à la fois à nos valeurs et à nos ressources. Il est grand temps que cet épisode honteux de l’histoire américaine se termine », a déclaré le groupe de défense des droits à but non lucratif.

Le 11 janvier marque le 21e anniversaire de l’ouverture de Guantanamo, communément appelé « Gitmo ». La prison fonctionne toujours comme un vestige de la « guerre contre le terrorisme » américaine qui a commencé après les attentats du 11 septembre 2001, malgré les promesses faites par la Maison Blanche de fermer la geôle.

Le camp de Guantanamo est devenu synonyme d’abus de prisonniers par les États-Unis dans les premières années de la soi-disant guerre contre le terrorisme, gagnant une notoriété mondiale pour l’utilisation généralisée de la torture et d’autres méthodes de violation des droits de l’homme qui y ont été effectuées.

De nombreux détenus ont été soumis à des sévices psychologiques et physiques — y compris le simulacre de noyade (ou le waterboarding), les coups, l’exposition à des bruits assourdissants et la privation de sommeil et de nourriture — dans le cadre de leur « interrogatoire renforcé », dont les récits ont été progressivement fuités à l’extérieur de la prison par quelques avocats qui ont visité la prison ainsi que les détenus qui ont depuis été libérés.

Il ne reste que 35 prisonniers dans la maison de détention, contre près de 680 qu’il détenait à son apogée en 2003. La plupart y languissent sans inculpation, et les procédures pour leur libération ont été retardées pendant des années dans l’état provisoire.

Il convient de rappeler que les promesses de Washington de fermer la prison remontent au premier mandat de l’ancien président Barack Obama qui avait fait de la fermeture de Guantanamo l’une de ses principales priorités.

Pour se faire, il a publié un décret exécutif dès après son arrivée au pouvoir en 2010, mais en vain : en raison d’une vive protestation du Congrès, il n’a pas réussi à atteindre cet objectif même à la fin de son deuxième mandat jusqu’à ce que son successeur, Donald Trump, ait annulé l’ordre.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV