TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 23 décembre 2022

Zoom Afrique du 23 décembre 2022

Télécharger 📥

Les titres de la rédaction :

  • Ethiopian Airlines prévoit de dépasser son niveau pré-pandémique de trafic de passagers durant l’exercice 2022-2023
  • S&P dégrade la note souveraine du Ghana à « défaut sélectif », après la suspension du paiement de la dette extérieure
  • Niger : la production de riz paddy a augmenté de 17 % à 150 000 tonnes en 2022
  • Sénégal-Japon : vers le renforcement des relations bilatérales

Les analyses de la rédaction :

1. Gambie : une tentative de coup d’État avorté ? 

En Gambie, le gouvernement annonce qu’une tentative de coup d’État a eu lieu, ce mercredi. Plusieurs militaires sont impliqués, ainsi qu’un ancien ministre. 

Selon le gouvernement gambien, « sur la base de renseignements indiquant que certains soldats de l’armée gambienne complotaient pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du président Adama Barrow, le haut commandement a rapidement monté une opération militaire hier et a arrêté quatre soldats liés à cette supposée tentative de coup d’État ».

Les quatre soldats écroués ont été interrogés par la police militaire. Selon plusieurs sources proches du dossier, trois autres complices seraient également recherchés. Malgré les doutes entourant ces événements, le gouvernement gambien a invité « les citoyens, les résidents et les membres des corps diplomatique et consulaire à vaquer normalement à leurs occupations ; la situation est totalement sous contrôle et il n’y a pas lieu de paniquer ». De la panique, il y en a eu dans les rues de la capitale gambienne, où l’on parle beaucoup de cet événement. 

Mais pourquoi le gouvernement a-t-il communiqué quant à cette tentative supposée de putsch ? Selon des sources locales, dès mardi soir, les mouvements de soldats ont suscité certaines questions au sein de la population. Des mouvements de soldats autour du siège de la présidence ont alerté l’opinion publique. Il était donc dans l’intérêt du gouvernement, ce mercredi, de parler des événements de la veille, après des rumeurs de coups d’État. 

Outre des soldats, un ancien ministre a également été interrogé. Il est reproché à Momodou Sabally, ex-ministre des Affaires présidentielles de l’ancien président Jammeh, d’avoir suggéré dans une vidéo que le président Adama Barrow serait renversé avant les élections locales. Or, avec les événements qui se sont déroulés au Mali ou encore en Guinée et même au Burkina Faso, la méfiance est de mise. 

Avant Adama Barrow, Yahya Jammeh avait lui aussi subi une tentative de putsch. En décembre 2014, des assaillants avaient pris pour cible le palais présidentiel, dans la zone de Marina Parade, avant d’être repoussés. C’est un ex-capitaine, Lamin Sanneh, considéré comme un déserteur de l’armée, qui était aux commandes de la rébellion. 

De son côté, Adama Barrow doit subir la presse extérieure de son prédécesseur. Yahya Jammeh se verrait bien revenir un jour en Gambie. 

2. Le Burkina se rapproche de la Russie ! 

Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a déclaré que son pays qui s’est engagé ces derniers temps à diversifier ses partenariats, souhaitait avoir la Russie comme « allié » dans la lutte contre le terrorisme. 

« Nous souhaitons que la Russie soit un allié dans la lutte contre le terrorisme, comme tous nos partenaires. Nous savons que la Russie est une grande puissance et si la Russie veut, elle peut vraiment nous aider dans ce domaine », a déclaré le chef du gouvernement burkinabè lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision russe RT, dont la vidéo est largement partagée ce mercredi dans la presse locale et les médias sociaux burkinabè. 

Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a soutenu que la priorité des priorités au Burkina Faso c’est le domaine sécuritaire et que cela a été discuté avec les autorités russes lors de son séjour à Moscou. 

« Nous avons discuté de question. Mais au-delà du domaine sécuritaire, nous avons discuté d’autres domaines, car la question de la sécurité est conjoncturelle et nous espérons que d’ici quelque temps, nous allons régler ce problème. Mais au-delà de cela, il faut que nos relations se poursuivent car nous avons intérêt à gagner tous », a-t-il souligné. 

« Nous aimerions que les relations se renforcent davantage. Car la Russie est une grande nation », a-t-il répété. 

« Nous aimerions que la Russie reprenne la place qui lui revienne en tant que grande nation dans mon pays parce qu’il y a une histoire et une expérience de la Russie et nous aimerions qu’elle partage cela avec nous », a affirmé le Premier ministre burkinabè, se réjouissant de « l’ouverture » des personnalités russes rencontrées lors de son séjour. 

« Les autorités russes sont ouvertes et ce que nous aimerions c’est de renforcer les relations de coopération dans tous les domaines possibles entre la Russie et le Burkina Faso », a-t-il dit, ajoutant : « Nous souhaitons avoir plus de produits russes chez nous pour diversifier notre partenariat et ne pas être liés seulement aux Occidentaux. » 

Le chef du gouvernement burkinabè a promis que le Burkina Faso participera au forum Russie-Afrique prévu pour 2023. 

– Brouille diplomatique entre le Burkina Faso et le Ghana 

Confronté à une crise sécuritaire alimentée par des attaques terroristes depuis 2015, en plus des actions internes de reconquête du territoire, le Burkina Faso s’est également engagé à diversifier ses partenariats dans le domaine militaire afin d’intensifier la lutte contre le terrorisme. Un choix motivé, notamment, par le rejet grandissant des populations de la présence française sous toutes ses formes. 

C’est dans ce contexte que le président ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé, mardi dernier à Washington où il participait au sommet États-Unis — Afrique, que le Burkina Faso a fait appel aux services de la compagnie militaire privée russe, Wagner, pour lutter contre les groupes « terroristes » en contrepartie de l’exploitation d’une mine d’or dans le sud du pays. 
Ouagadougou avait vite réagi à cette sortie du Président ghanéen en convoquant l’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso, Boniface Gambila Adagbila, à une « audience urgente » vendredi, et en rappelant le même jour son ambassadeur à Accra, le général Pingrenoma Zagré pour « consultation ». 

L’Ambassadeur du Ghana avait déclaré vendredi que cette déclaration de son président ne visait pas à condamner le Burkina Faso, ni à semer le doute dans les esprits, mais l’intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires afin de susciter un grand intérêt à l’endroit du Burkina Faso, selon le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso. 

3. Mali : le racisme de l’ONU dénoncé !

Enfin une réaction allant à l’encontre des propos racistes et dénigrants des Occidentaux à l’encontre de l’Afrique. 

L’avocat Claude David Convisser, résident au Mali, a animé ce mardi 13 décembre 2022, une conférence de presse à l’hôtel Hanadi, pour dénoncer les propos et l’approche jugés racistes du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, sur la résolution des problèmes de terrorisme et de guerre dans le Sahel. 

Cité par L’Indépendant du 6 décembre 2022, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est attaqué, à plusieurs reprises, aux « changements de gouvernement anticonstitutionnels » en Afrique, qui, dit-il, « ne font pas partie du monde civilisé. » Et de conclure : « Il faut des opérations africaines solides d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme ». 
Mais l’avocat, Claude David Convisser, qui propose sa médiation dans la crise malienne n’est pas du même avis que Guterres. 
Si tout politicien peut critiquer un coup d’État militaire, de son avis, il est indigne du Secrétaire général de placer les personnes soumises à un coup en dehors du monde civilisé. 
« Parfois, un coup d’État est le seul moyen d’arrêter un gouvernement fatalement corrompu ou mauvais », a reconnu l’avocat. 
L’avocat invite le Secrétaire général de l’ONU à tirer toutes les conséquences de ses prises de position et à démissionner pour avoir prononcé à plusieurs reprises des paroles et préconisé une stratégie jugée raciste pour les pays du Sahel en proie à l’instabilité. Il déclare que placer les Africains en dehors du « monde civilisé » démontre une pensée raciste. 

Guterres est originaire du Portugal. En tant que socialiste, dit-il, il doit épouser les idéaux d’égalité et de fraternité entre les hommes. 
Pourtant, a-t-il rappelé, son pays a été le tout dernier à renoncer à ses colonies en Afrique. 
« Le Portugal l’a fait en 1975 pour mettre fin à soixante années consécutives de régime militaire, quinze ans après l’indépendance du Mali. Guterres peut-il nous dire qu’il a passé sa jeunesse dans un pays civilisé ? », s’est interrogé l’avocat. 
Avant d’ajouter que le colonialisme et la traite des esclaves sont des institutions que les puissances européennes ont introduites en Afrique. 
D’ailleurs l’avocat rappelle que 100 millions d’Africains ont péri dans la traite des esclaves. 
« L’esclavage était-il une entreprise civilisatrice ? La traite des esclaves a-t-elle été le don d’un monde civilisé ? », a continué de s’interroger le conférencier. 
De plus, cette année, a-t-il fait savoir, en raison du manque de leadership des États-Unis d’Amérique, les hommes vont émettre plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère que jamais, rapprochant ainsi le monde entier de l’enfer du réchauffement climatique. 

De plus, il déplore que les Africains soient ceux qui ont le moins contribué au réchauffement climatique, mais selon les Nations unies, ils en souffriront le plus. 
Les pays industrialisés se sont-ils comportés de manière « civilisée » en rejetant les effets de leur pollution sur les populations africaines ? 
Pour lui, la démocratie occidentale est en contradiction totale avec la culture africaine. « Mouammar Kadhafi a observé que la démocratie donne tout le pouvoir à une faction qui ne représente qu’une petite fraction du peuple », a-t-il précisé. 
De son propos, il ressort que l’histoire de l’Afrique regorge de grands rois et d’empires. L’empire du Mali était d’ailleurs le plus riche que le monde n’ait jamais connu. Pour lui, cela n’est pas arrivé par hasard, bien que le don d’or du Mali vienne de Dieu. 
« Je crois que l’extraordinaire équité et la justice qui caractérisent le peuple malien aujourd’hui sont des traces, un héritage, de votre grandeur et de votre Empire passés », a-t-il déclaré. 
De son avis, l’appel du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres pour une force robuste de l’Union africaine d’imposer la paix et de lutter contre le terrorisme est complètement erroné. 
« Aucun nombre de soldats supplémentaires ne pourra jamais gagner cette guerre asymétrique. Nulle part dans l’histoire, les Nations unies n’ont transformé une force d’intervention selon des critères raciaux spécifiques. Si les anciennes puissances coloniales européennes veulent maintenir votre pays en guerre et dans la pauvreté, qu’elles envoient leurs propres soldats mourir », s’est-il insurgé. 
Selon lui, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, ne devrait avoir aucun scrupule à dénoncer le racisme du Secrétaire général Guterres devant le Conseil de sécurité de l’ONU et dans les chambres de l’Assemblée générale. 
« Je demande au Secrétaire général Guterres de démissionner ou à l’Assemblée générale de le destituer », a-t-il conclu. 

Des voix s’élèvent, encore timidement certes, mais il serait grand temps que l’Afrique dénonce les propos et les comportements méprisants et racistes des hauts placés occidentaux. Le pire c’est qu’en Occident même, plus personne ne s’en rend compte au niveau de la population civile. Dénigrer l’Afrique est devenu un phénomène tellement normalisé que même lorsqu’un Africain élève la voix pour dénoncer des propos racistes dans les pays occidentaux, on le traite limite de « paranoïaque », ce qui est évidemment, pas une réaction de civilisé. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV