TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 1er septembre 2022

Éthiopie: des drones iraniens à Addis-Abeba ?

Télécharger 📥

Actualité en Afrique :

  • ONU: la RDC affirme qu’elle est sous embargo et demande le soutien de l’UA
  • Le Cameroun et le Congo-Brazzaville procèdent à la démarcation physique de leur frontière
  • GERD : l'Ethiopie prête à négocier avec le Soudan et l'Egypte sous les auspices de l'UA (ambassadeur)
  • RDC : 18 morts et plus de 6000 déplacés après des affrontements inter ethniques dans le nord-ouest

Analyses de la rédaction :

Éthiopie: des drones iraniens à Addis-Abeba ?

Au nord de l’Éthiopie, les combats et les déstabilisations ont repris après cinq mois de trêve.

« Nous menons une guerre défensive" et "nous restons ouverts à toute négociation", a affirmé lors d'un "point presse" diffusé sur internet Getachew Reda, porte-parole des autorités rebelles du Tigré, accusant à nouveau le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed d'avoir rompu la trêve respectée depuis fin mars. Il a expliqué qu'après avoir d'abord "défendu (leurs) positions", les rebelles avaient désormais lancé une contre-offensive au-delà des frontières du Tigré », ceci est la version des médias occidentaux concernant la situation en Éthiopie, mais est-ce réellement le cas ?

Mais la réalité est que l’Occident ne se soucie pas des Éthiopiens, et ils ne parlent du peuple du Tigré que dans la mesure où cela sert leur récit vers la réalisation de leur mission mal intentionnée et caché. Jusqu’à présent, l’Éthiopie a tenu en échec les tentatives de déstabilisation venant de Washington et les États-Unis appellent également Israël à la rescousse, et le Mossad ne cache pas non plus ses intentions. Sous le prétexte « d’aider les juifs éthiopiens » vivant dans la région du Tigré, Israël compte lancer une opération militaire, avec des commandos pour ainsi venir en aide à des juifs éthiopiens au Tigré qui seraient en danger.

Dans ce cadre et via des attaques contre des infrastructures comme des hôpitaux,  l’Occident tente d’accuser le gouvernement éthiopien d’avoir ciblé des civils, alors que ce sont les pions occidentaux soutenant les rebelles du TPLF qui procèdent à de tels actes.

Toute cette trêve de cinq mois a elle aussi été un prétexte pour l’axe US-OTAN de réarmer cette rébellion née sous sa surveillance et donc de relancer les déstabilisations en Éthiopie.

Mais Abiy Ahmed, en homme intelligent qu’il a été jusqu’à présent, a lui aussi pris des initiatives et n’est pas resté les bras croisés et a entamé une visite de trois jours en Algérie, le pays qui joue actuellement un rôle clé dans la lutte anti-Israël et anticolonialiste dans le Sahara et en Afrique du Nord.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu lundi le Premier ministre de la République démocratique fédérale d’Ethiopie, Abiy Ahmed Ali, en audience lors de laquelle l’accent a été mis sur l’ouverture d’une ligne aérienne directe Alger-Addis-Abeba dans les plus brefs délais, rapporte l’APS selon un communiqué de la présidence de la République.

Il a été également «convenu de l’élargissement de la coopération économique à travers l’augmentation du volume d’échange des produits nationaux des deux pays, notamment dans les domaines de l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique, la formation, et l’enseignement supérieur et la recherche scientifique», conclut le communiqué.

Ce n’est pas tout, car le PM éthiopien a également un regard sur les autres acteurs clés de la résistance anti-occupation, et cet acteur est l’Iran.

Des informations font état du fait que durant ces dernier mois, les Émirats arabes unis, la Turquie et l'Iran ont discrètement remis certains de leurs derniers drones à Addis-Abeba... et cette remise a eu lieu malgré l'opposition du gouvernement américain.

Selon un article publié par New York Times, la livraison de drones iraniens à l’Éthiopie, a été l’une des raisons des détériorations des relations Washington/Addis-Abeba.

Un responsable américain a déclaré que les responsables de son pays à Addis-Abeba avaient demandé à Abiy d'arrêter les vols iraniens lors d'une réunion privée.

Tout ceci montre que  les coopérations gagnant-gagnant avec l’Iran et les autres pays du bloc de l’Est se multiplient et sont parfaitement bien accueillies par le continent africain.

Le détachement éthiopien de l’axe de l’Ouest s’amplifie et un rapprochement sans précédent avec l’Iran sème désormais la panique dans les milieux occidentaux.

RDC: le peuple exige l’expulsion de l'ONU

Pourquoi les Congolais après avoir tant souffert des ingérences occidentales exigent désormais l'expulsion des agents onusiens des puissances occidentale ? Et bien, car ce sont là des semeurs de la mort.

En effet, depuis le 25 juillet, des manifestants, qui accusent les Casques bleus d'inefficacité dans leur mission de neutralisation de groupes armés locaux et étrangers, ont détruit des installations de la mission de l'ONU en RDC (Monusco) à Goma et Butembo.

Dans un échange téléphonique avec Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, le président Félix Tshisekedi a rappelé que le retrait du Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion soutenue par le Rwanda, selon les autorités congolaises, "est une condition nécessaire à la baisse de la tension", a déclaré M. Muyaya.

Mais la question n’en est pas resté là puisque le 31 juillet dernier, des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et des soldats de l’ONU, un affrontement lors duquel, les soldats de l’ONU n’ont pas hésité de tirer sur la foule causant plusieurs morts parmi les civils.

Dans un communiqué Binetou Keita, la cheffe de la mission de l’ONU en RDC, a confirmé les arrestations et l'ouverture de l'enquête annoncée par le gouvernement.

Cet incident a été la goutte d’eau qui a fait déborder la vase et le peuple congolais exige désormais le retrait définitif de ces forces, et non pas un « redéploiement » des forces de l’ONU comme le disent les médias mainstream.

D’ailleurs et suite à ces manifestations, la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo a plié bagages dans la ville de Butembo, située dans l’Est congolais où des manifestations contre sa présence ont fait 36 morts dont 4 Casques bleus.

Les gens ne peuvent plus tolérer des violations constantes de la part de la Monusco.

En sanctionnant l’acheminement d’armes vers des pays africains dont la RDC ou la RCA, l’ONU trafique ces mêmes armes et les fait parvenir aux rebelles.

En fin de compte, ces rebelles équipés et soutenus par cet axe occidental, sont incités à s’entretuer et de déstabiliser l’état et la région.

De nombreux crimes de la Mission onusienne sur le territoire congolais, dont le viol, le meurtre de civils, les accidents mortels, la coopération avec les rebelles, et même l’éventuelle part à des affrontements sur le côté des éléments rebelles, font la mission de paix très impopulaire parmi la population locale.

Après tout ce qui précède, le souhait des congolais que la Monusco quitte le territoire de leur pays ne semble pas surprenant. Dans le même temps, la Monusco ne reconnaît jamais la culpabilité et la responsabilité de ses actes criminels.

Bénin: quand Patrice Talon a tord

Pourquoi le président Talon commet une erreur quand il parle des bienfaits du néolibéralisme? Le président béninois, Patrice Talon, était mardi 30 août l'invité de la Rencontre des entrepreneurs de France, l'université d'été du Medef, le syndicat patronal français. Lui-même ancien chef d'entreprise, celui que l'on surnommait le « roi du coton » en a profité pour vanter le modèle de développement et les atouts du Bénin pour les investisseurs étrangers. Et il a aussi prodigué ses conseils, très applaudi par les chefs des grandes entreprises français.

Mais ce modèle néolibéralisme a-t-il été un modèle de succès dans les autres pays africains ?

On peut avoir l’exemple du Sénégal, autrefois très proches des milieux occidentaux qui subit toujours les conséquences de ses échanges économiques.

L’euro est passé, depuis mardi 23 août, sous le seuil de la parité avec le billet vert, cotant 0,9901 dollar, soit son plus bas niveau depuis le 29 novembre 2002. Une situation qui n’est pas sans impacts négatifs sur les économies de l’Afrique subsaharienne, notamment celle sénégalaise, ont alerté les autorités financières.

Le changement de rapport de force entre les deux puissantes devises occidentales pourrait avoir un impact non négligeable sur des économies comme celle du Sénégal. La chute de l’euro par rapport au dollar devrait, par exemple, améliorer la compétitivité prix des biens exportés par le Sénégal, dans un contexte de hausse des cours des matières premières.

Toutefois, elle alourdirait la facture des importations. Et, toujours selon le document, le renchérissement de ces dernières impacterait négativement la balance commerciale et entraînerait un amenuisement des réserves de change communautaires (les réserves de change de la Bceao ont chuté de 6,6 mois d’importation de biens et services à 5,2 mois d’importation au premier semestre 2022) ainsi qu’une augmentation du niveau général des prix, par le canal de l’inflation importée.

Pire, « cette situation pourrait engendrer des crises alimentaires ». De plus, « un alourdissement de 13,5% du service de la dette libellé en dollar est attendu en un an, suite aux pertes de change ».

Le fait que des pays comme la RCA sont en quête de crypto monnaie et de monnaie virtuelle afin de se détacher du clan occidental aussi bien sur le plan politique qu’économique prouve à quel point il est important de se détacher de tout ce qui est lié au néolibéralisme et ceci, le président Talon devra le comprendre avant qu’il ne soit tard.

De plus en plus de pays africains tentent de suivre le chemin de la dé-dollarisation afin d’avoir une indépendance économique digne de ce nom.

Le fait que le président Bénin se vante du système économique actuel du pays est une très bonne chose, mais le fait de le faire lier au système bancaire et financier des multinationales connues pour le pillage de ressources africaines n’augure rien de bon.

L’Afrique est sur la voie de la décolonisation et ceci tous les gouverneurs devrait le comprendre.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV