Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Burkina : de quoi a peur la France ?
Décidément, le fait que le peuple burkinabé continue de rejeter la colonisation et que le coup d’état de janvier 2022 n’ait pas apporté ses fruits, agace l’axe US-OTAN.
Le Figaro dit : « La police a dispersé vendredi 12 août à coups de gaz lacrymogènes des manifestants qui tentaient de se rassembler à Ouagadougou pour protester contre la présence de la France au Burkina Faso, a constaté un journaliste de l’AFP. Rassemblés par petits groupes au rond-point des Nations unies, au cœur de Ouagadougou, les manifestants, dont certains brandissant des drapeaux russes, ont tenté de marcher en direction de l’ambassade de France, avant d’être dispersés par la police. »
Mais pour qui prennent les médias français les Burkinabés ?! Cela fait plus de 7 mois que la France aidée par ses accointances locales a fait un coup d’État dans le strict objectif de faire sauter cet extraordinaire verrou qu’a été et qu’est toujours la force populaire antiterroriste. Cette force qui, appuyant l’armée nationale, avait agi comme une digue insurmontable contre l’infiltration des agents takfiristes dits jihadistes de l’Occident dans le nord du Burkina.
Or depuis ce coup d’État qui a placé les pions franco-occidentaux à la tête de l’armée, c’est cette carte que joue la France contre le peuple burkinabé, contre sa sécurité, contre son bien être, mais aussi contre ses liens avec ses voisins : Colonisant le Niger et le transformant en une base grandeur nature de l’OTAN, cet axe France/OTAN/USA veut en faire autant avec un Burkina dont le peuple est entré dans l’histoire comme étant le premier à avoir chassé un convoi militaire armé jusqu’aux dents à Kaya quitte a devenir un symbole pour les Nigériens voire même les Maliens…
Alors, dire que quelques groupes brandissant les drapeaux russes ont été empêchés de se manifester contre la France par la police, c’est franchement insulter l’opinion. Car le Burkina fait peur avec ou sans Kaboré, avec ou sans force populaire ; sinon comment comprendre cette honteuse lettre de l’ambassadeur français qui a tout fait pour passer la guerre de l’invasion du Burkina par l’armée française et Cie pour une « guerre civile d’origine endogène » !
Mais est-ce une guerre civile endogène cette multiplication des attaques terroristes depuis le coup d’État et la disparition des forces populaires de la scène de la sécurité nationale ? Voici les preuves du contraire : (ces preuves sont reprises d’une lettre envoyée par le journaliste « Daouda Emile OUEDRAOGO » à l’adresse de l’ambassadeur de France au Burkina Faso ».
Preuve 1 : le soutien de l’armée française au MSA en vivres et en armement
La première preuve vient de la contradiction dans les propos de l’ambassadeur de France au Faso. En effet, le 5 juillet, il dit que le terrorisme est un conflit endogène, une guerre civile avec à la clé, une partie de la population qui se rebelle contre l’Etat et cherche à le renverser. Le 14 juillet, il dit que « ce sont ces personnes abritées derrière un écran d’ordinateur qui contribuent… à la déstabilisation de ce pays. » Finalement, qui fait la guerre civile ? Et, qui sont ceux qui déstabilisent le pays ? De plus, les peulhs sont une communauté qui s’étend de la Guinée jusqu’en Centrafrique. Ils sont reconnus être des nomades. Or, celui qui bouge n’a pas le temps de faire la guerre. Quand Boko Haram a envahi le lac Tchad, il s’en est pris aux Peulhs. Ce qui montre qu’ils ont été victimes du terrorisme. Et, en 2017-2018, selon Thomas Dietrich du journal « Le Média » « la France a embauché des supplétifs touaregs dans sa lutte contre le terrorisme au Mali ; notamment, le MSA (Mouvement pour le Salut de l’Azawad). »
Preuve 2 : Qui finance le terrorisme ?
L’une des méthodes de lutte contre le terrorisme est le tarissement des sources de financement. Jean Luc Mélenchon a posé la question lors du débat sur les politiques de la France au Sahel devant Mme le ministre Parly de la Défense et le ministre des Affaires étrangères Jean Yves le Drian : Qui finance les djihadistes ?
Les sources classiques sont connues. Le GIABA en dénombre 11. Les plus connus sont les otages, le trafic de l’or, des hydrocarbures, les rapts de bétail, les trafics illicites. On le sait, les otages constituent la première source de financement. L’éditorialiste Mamadou Diouf disait il y a un an qu’il y a une sorte d’hypocrisie dans la lutte contre le terrorisme : « Les intermédiaires des groupes terroristes sont connus. Ils ont des représentants dans les banques européennes parce qu’il y a tout un système par lequel l’argent passe pour arriver chez les preneurs d’otages. »
Or, la France est, non seulement, la 2e puissance de l’UE, mais, elle est incontournable dans tous les rouages politico-économico-diplomatique de ce regroupement. Elle est le pays qui fabrique le franc CFA. Selon plusieurs spécialistes, les paiements des rançons se font en euros généralement. Mais, les combattants en Afrique de l’Ouest sont payés en FCFA.
Preuve 3 : Prendre le contrepied du conditionnement des esprits
Excellence M. l’ambassadeur, il n’y a pas de guerre civile au Sahel. À l’analyse des faits historiques, c’est la France qui prépare la guerre civile dans les pays du Sahel. Car, le Premier ministre malien Choguel Maïga l’a dit sans ambages : « C’est la France qui arme les djihadistes au Sahel. » : « C’est le gouvernement français qui a coupé le Mali en 2 pour créer un sanctuaire pour les terroristes pendant deux ans. »
Aujourd’hui, en criant aux loups alors qu’il n’y a pas de loups, vous voulez préparer les esprits à accepter le fait que les pays du Sahel seront les acteurs et les auteurs de la guerre civile que vous êtes en train de préparer comme vous l’avez fait en 1968 dans la guerre du Biafra, au Nigeria. Que s’est-il passé ? Au nom du pétrole, d’Elf et de la Françafrique, il fallait créer une situation qui allait choquer l’opinion publique française à l’image d’un génocide.
Au sein de la population, le sentiment anti-français est tout aussi grandissant que dans les autres pays du Sahel. La population sahélienne n’est plus décidée à rebrousser chemin, elle va avancer jusqu’à ce qu’elle obtienne le départ imminent des troupes d’occupation étrangères de son continent.
Mali : les sanctions brisées, l’économie fleurit
Autre victoire de taille remportée par le Mali dont on se réjouit ici au sein de l’axe de la Résistance…
Au fait en imposant l’un des pires embargos de toute l’histoire de l’Afrique au Mali, les pays occidentaux qui ont agi dans l’ombre de la CEDEAO ne doutaient pas un seul instant que l’État malien puisse les mettre au pas en moins de quelques semaines et ce, à l’aide de cette extraordinaire solidarité interafricaine qui fait si peu à l’Occident : la Mauritanie, la Guinée, le Togo, l’Algérie... entre autres n’ont pas laissé aux Occidentaux le plaisir de faire payer aux Maliens le prix de leur extraordinaire Résistance et le résultat de cette coalition interafricaine et anti-Occident qui s’est moquée de la CEDEAO aux ordres de l’ONU se manifeste aujourd’hui : voici ce que rapporte à ce sujet AfricaNews :
« Le Mali a annoncé vendredi avoir “réglé l’intégralité des impayés” de sa dette causés par les sanctions qui lui étaient imposées par les États ouest-africains, après deux coups d’État dans ce pays. Le pays ouest-africain n’a pu pendant les six mois qu’ont duré ces sanctions, entre janvier et juillet, “régler le service de la dette”, a indiqué le ministère de l’Économie et des Finances dans un communiqué.
L’État “a pris toutes les dispositions utiles pour régler les échéances impayées” après la levée le 3 juillet des sanctions de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), selon ce communiqué qui détaille “l’apurement par le Trésor public”.
Le ministère cite “une dette extérieure d’environ 85,1 milliards de FCFA” et la dette de marché émise par syndication (par le biais d’une opération montée avec plusieurs acteurs financiers) pour un montant de 66 milliards FCFA ».
En outre, un emprunt obligataire organisé le 9 août « a permis de régler le reliquat des impayés de la dette de marché émise par adjudication, soit 215 milliards de FCFA », en plus du paiement d’autres échéances à des investisseurs.
« L’État du Mali a l’honneur d’informer les opérateurs économiques et les partenaires techniques et financiers que l’intégralité des impayés de la dette du Mali a été réglée », indique le communiqué du ministère. »
Mais les succès n’en restent pas là : cette économie qui a réussi à se désendetter alors que l’Occident en voulait l’anéantissement enregistre une nette croissance économique : LE Mali a adopté une nouvelle stratégie de croissance pour la relance de l’économie malienne suite à la levée des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA.
Que ce soit sur le plan économique ou militaire, le Mali impressionne et avance.
Fin de relations France-Cameroun ?
Les Africains sont courroucés par le niveau de développement de leur continent en général, et par le niveau de développement des ex-colonies de la France en particulier. Nombreux pensent que depuis l’acquisition de leur indépendance, ces pays n’ont fait que s’enfoncer dans la pauvreté malgré les richesses de leurs sous-sols et la densité de leurs forets surexploités par la France qui détenait il y a encore quelque temps la priorité parmi les partenaires de ces pays.
« Lorsque je jette un regard sur le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Angola et bien d’autres qui n’ont pas été colonisés par la France, je me demande ce que les autres pays comme le Tchad, la Côte d’Ivoire, les deux Congo, la Centrafrique, le Cameroun, etc. ont fait à Dieu pour être colonisé par la France puisqu’elle a passé son temps à piller les richesses de ces pays au bénéfice de sa population », déclare un Camerounais rencontré non loin de la poste centrale de Yaoundé.
Pour lui, la France est à l’origine de la pauvreté dans laquelle baignent la majorité des pays africains.
Les Camerounais sont tellement remontés contre cette puissance coloniale que certains n’hésitent pas à demander son départ définitif des territoires africains. « Tous les présidents africains doivent suivre l’exemple du président du Mali qui a dit stop à la France en chassant les troupes françaises de son territoire et en multipliant les actions contre ce pays qui ne tient son existence que des richesses de l’Afrique ».
Parmi ces personnes, il y en a qui estiment néanmoins que l’Afrique est elle-même responsable du pétrin dans lequel elle se trouve, car elle a tous les moyens possibles de faire face à tout ce qui la maintient dans la pauvreté. Ces personnes rejettent entièrement la responsabilité sur les Africains eux-mêmes qui contribuent au maintien du continent dans le sous-développement. Par ailleurs, la question d’une monnaie africaine revient avec insistance dans toutes les interventions.