Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Mali : la panique à bord chez Barkhane !
Comment se fait-il qu’alors que le Mali a complètement rompu avec la force Barkhane remettant en cause les accords militaires signés avec la France, ce pays soit toujours le théâtre des opérations inopinées des forces d’occupation françaises ?
La question se pose d’autant plus que le Mali vient d’annonce son retrait de G5 Sahel et que sur cette base, il n’y a donc ni d’accord militaire valable entre Paris et Bamako ni non plus, un cadre soi-disant régional qui impliquerait les Famas, au côté de Barkhane pour des opérations conjointes.
Lisons ce qu’en dit Opex360 à ce sujet :
« Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations “d’espionnage” et de “subversion” lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement. Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur “réarticulation” au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] ».
Mais cet argument est-il valable ?
Bien sur que non, car les coopérations militaires entre le Mali et la France ayant été rompu cette convention ne s’applique pas. Alors pourquoi cette obstination française à poursuivre les opérations militaires dans des régions où Barkhane a été même forcé de remettre ses bases militaires à l’état malien, il n’y a qu’une réponse : la France est inquiète.
Alors que la France s’est littéralement fait mettre à la porte du Mali, car le pays ne pouvait plus voir un seul soldat français, considéré comme des occupants, elle semble avoir décidé de mettre en œuvre de nouveaux plans, premièrement afin de sauver la tête de ses effectifs « terroristes » basés partout au Mali depuis plus de 8 ans et deuxièmement afin de réduire l’humiliation qu’elle a subit devant toute l’Afrique.
En effet ce chef jihadiste, que les forces françaises auraient traqué a tout pour être un agent français que Barkhane a peur de perdre, maintenant que les Famas agissent indépendamment de la France ratissant le terrain d’une région à l’autre, en quête des terroristes qui, tous des recrues des services secrets franco-otanien n’ont fait pendant toutes ces années qu’appliquer les plans de déstabilisation franco-occidentaux. De son côte, le Mali ne reste pas les bras croisés et commence à retirer ses soldats du G5 Sahel. C’est le chef d’état-major des armées du Mali qui en a donné l’ordre mardi 14 juin. Dans un document classé confidentiel, le général Oumar Diarra met fin à l’engagement des soldats maliens affectés au poste de commandement du G5 à Bamako, au fuseau ouest à Nema en Mauritanie, et au fuseau centre à Niamey au Niger. Au total, près de 1 400 hommes, sur les 5 000 que compte la force conjointe du G5. Des dispositions ont par ailleurs été prises pour le rapatriement des militaires maliens en poste dans les pays voisins. Quant à ceux basés à Bamako, ils seront réaffectés dans leurs services d’origine dès le 1er juillet, dans deux semaines.
Il y a quelques jours également, l’armée française a dû quitter officiellement les bases militaire de Ménaka, dans le nord-est du Mali, et a remis les clés aux forces armées maliennes. Quoi qu’il en soit, les prétendues opérations d’élimination des chefs terroristes au Mali n’ont plus de crédibilité pour les Maliens. Les plans français sont tous dévoilés aux yeux du peuple et du gouvernement, d’où l’accélération du retrait de Barkhane de ce pays sahélien.
Depuis plusieurs mois maintenant, les exactions de la France contre le Mali, et même contre plusieurs autres pays d’Afrique, sont mises au grand jour, et le rôle trouble de Paris ne trompe plus personne au Mali.
Bénin : prochaine cible US
Depuis que l’axe USA-OTAN a trouvé au Niger un centre de commandement d’actions terroristes contre les populations du Sahel, on entend de plus en plus parler de la côte dans le discours occidental.
C’est le cas de l’américain Gonzales qui vient de mettre en garde, les autorités béninoises et le président Talon contre les défis sécuritaires qui pourraient se présenter au pays surtout dans la région du nord limitrophe du Niger. Au fait, tous les actes terroristes ciblant de façon croissante le Bénin viennent du Niger et c’est là que l’Amérique et ses acolytes occidentaux prétendent se baser pour lutter contre terrorisme.
« Le sous-secrétaire d’État adjoint, chargé de l’Afrique de l’Ouest au département d’État américain, Michael Gonzales a achevé mardi un séjour de 72 heures à Cotonou. L’occasion d’évoquer les défis sécuritaires auxquels le Bénin fait face alors que le pays est secoué par les groupes terroristes dans le nord du pays, mais aussi de parler démocratie, quelques mois avant les élections législatives prévues pour janvier 2023.
“Défis sécuritaires, démocratisation des élections législatives”, ce sont les deux mots clés des propos de Gonzales.
N’est-ce pas une manière détournée de menacer le Bénin dont les liens avec l’axe de l’Est y compris avec la Russie sont de plus en plus étroits ? Très probable dans la mesure où le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, et son homologue béninois Aurélien Agbénonci, ont échangé le 4 juin 2022, des télégrammes de félicitations à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux nations.
Dans son message, Sergueï Lavrov a “hautement apprécié le niveau des relations traditionnellement amicales entre la Russie et le Bénin, fondées sur les principes du respect mutuel et de la proximité des approches des questions d’actualité de l’agenda international et régional”. La partie russe a exprimé sa volonté à poursuivre le travail commun visant à renforcer la coopération bilatérale et maintenir le développement durable sur le continent africain.
L’attitude des Américains est d’autant plus répréhensible que les USA ont décidé de mettre sous pression le Bénin pour ses politiques indépendantes en réduisant de manière significative l’enveloppe affectée au financement de projet béninois.
On se rappelle qu’en décembre 2021, le Bénin avait fait l’objet de plusieurs attaques terroristes. Ayant des frontières assez importantes avec le Burkina, le Niger et le Nigeria, une infiltration au Bénin pourrait ouvrir la voie à plus de déstabilisation dans ces pays africains.
Le chef du DSGE avait d’ailleurs mis en garde début 2022 contre la violence terroriste qui, selon lui, arriverait à la côte depuis le Sahel.
Mais il ne faut pas oublier le deuxième mot clé des propos du chargé de l’Afrique de l’Ouest au département d’État américain : les élections. Les élections ont toujours été pour l’axe occidental un outil de manipulation et de déstabilisation.
“Michael Gonzales a rencontré, mardi, le président du parti Les démocrates, Eric Houndete. Pour l’opposant, le diplomate était dans une démarche d’écoute et de collecte d’informations. ‘Par rapport aux législatives prochaines nous avons formulé des préoccupations tendant à rendre crédibles les élections. Que notre pays recouvre son identité de pays de démocratie. Il n’a pas pu se prononcer, il a estimé que dans une démocratie que tout le monde ait la chance de participer à une élection’.
Tout ceci est d’autant plus important quand on sait que le président Talon dont ses talents économiques ne sont plus un secret et qu’à ce stade particulier devrait faire montrer d’un talent militaire.
La panique se fait ressentir en Occident, d’ailleurs les manœuvres de déstabilisation ou tentatives d’assassinat de dirigeants se sont multipliées ces derniers mois, mais se sont toutes soldées par un échec.
Tout porte à croire que d’ici des semaines à venir, le Bénin connaîtra des attaques terroristes, ce qui devrait le conduire à raffermir ses liens avec les pays du Sahel contre l’occupation occidentale.
RCA : Touadera dérange qui ?
Une nouvelle coalition de la société civile voit le jour en Centrafrique : le Groupe d’action des organisations de la société civile pour la défense de la constitution du 30 mars 2016, ou G-16. Elle compte mobiliser contre le projet de réforme constitutionnelle des partisans du président Faustin-Archange Touadera qui permettrait à celui-ci de briguer un troisième mandat. Mais à qui nuit un troisième mandat de Touadera ?
Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.