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E-Press du 9 mars 2022

Des soldats de l'armée américaine rapatrient les restes de soldats de l'armée américaine.©NBC news

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Au sommaire :

1-Le pétrole russe sanctionné 

Le président des États-Unis, Joe Biden, a pris la décision d’imposer un embargo sur les importations américaines d’énergies fossiles en provenance de la Russie, dans le cadre des sanctions liées à l’offensive russe en Ukraine.

Le président Joe Biden a annoncé le 8 mars avoir ordonné un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz russes, afin d’alourdir les sanctions imposées à la Russie et « porter un nouveau coup puissant à [Vladimir] Poutine ».

Cette décision a été prise « en coordination étroite » avec les alliés des États-Unis, a-t-il précisé. « Nous ne contribuerons pas à subventionner la guerre de Poutine », a également lancé Joe Biden.

L’Europe s’est, pour l’instant, refusée à décréter un embargo sur les importations russes, qui assurent 40 % de ses besoins en gaz naturel et 30 % pour le pétrole. Les États-Unis sont, eux, exportateurs nets d’énergie, c’est-à-dire qu’ils produisent plus de pétrole et de gaz qu’ils n’en consomment, a rappelé Joe Biden.

« Nous pouvons prendre cette décision, alors que d’autres ne le peuvent pas », a-t-il expliqué. Le président étasunien a aussi assuré travailler en coordination avec l’Union européenne : « Mais nous travaillons étroitement avec l’Europe et nos partenaires pour mettre en place une stratégie de long terme afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l’énergie russe. » « Nous restons unis dans notre intention de maintenir une pression croissante sur Poutine et sa machine de guerre », a-t-il ajouté.

Le pétrole russe ne représente que 8 % des importations américaines et 4 % de la consommation de produits pétroliers aux États-Unis, qui n’importent pas de gaz russe.

Une décision qui ne fait pas l’unanimité en Occident

La Maison-Blanche avait, ces derniers jours, préparé les esprits à une annonce unilatérale, marquant pour la première fois une divergence entre Occidentaux sur les sanctions à infliger à la Russie, à l’instar de l’Allemagne. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, avait en effet affirmé le 7 mars qu’il n’était pas possible de se passer des énergies fossiles russes, « essentielles » pour la « vie quotidienne des citoyens » en Europe.

Initialement hésitant, notamment parce que cet embargo devrait encore accélérer l’inflation qui plombe son mandat depuis plusieurs mois, Joe Biden répond là à une demande forte du Congrès, dont plusieurs représentants le pressaient d’agir depuis plusieurs jours.

Les parlementaires américains avaient commencé à préparer un projet de loi soutenu par la majorité démocrate et l’opposition républicaine – une rareté dans un contexte d’extrême division politique aux États-Unis – pour interdire ces importations de pétrole et de gaz russes.

Source : RT

2-Le monde attend le pétrole iranien et vénézuélien

Les États-Unis et l’Union européenne ont « discuté très activement » de la possibilité d’interdire les importations de pétrole russe en réponse à l’opération militaire en Ukraine.

Mais alors que l’Europe n’a pas encore donné suite à cette proposition, Joe Biden rompt pour la première fois le front uni avec les Européens en matière de sanctions contre la Russie, et a annoncé mardi une interdiction des importations aux États-Unis de pétrole et de gaz russe.

« L’Europe s’est, pour l’instant, refusée à décréter un embargo sur les importations russes, qui assurent 40 % de ses besoins en gaz naturel et 30 % pour le pétrole. Les États-Unis sont, eux, exportateurs nets d’énergie, c’est-à-dire qu’ils produisent plus de pétrole et de gaz qu’ils n’en consomment », a rappelé Joe Biden. « Nous pouvons prendre cette décision, alors que d’autres ne le peuvent pas. Mais nous travaillons étroitement avec l’Europe et nos partenaires pour mettre en place une stratégie de long terme afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l’énergie russe. » « Nous restons unis dans notre intention de maintenir une pression croissante sur Poutine et sa machine de guerre », a ajouté le chef de l’État américain.

L’embargo américain sur le pétrole russe a fait grimper les prix du pétrole de 7 % par rapport à hier (lundi). En début de cotation hebdomadaire, le cours de l’or noir a franchi les 139 dollars le baril et s’est approché du record historique de 147,50 dollars atteint en juillet 2008.

La flambée des prix du pétrole est avant tout due aux inquiétudes des marchés mondiaux concernant les pénuries d’approvisionnement.

Cela survient à un moment où l’Iran et le G4 + 1 sont en phase finale des négociations pour relancer le PGAC. Elles pourraient aboutir à l’introduction de deux millions de barils de pétrole iranien dans les marchés mondiaux. Un retour en force qui pourrait largement contrôler les prix du pétrole, estiment des experts.

Par ailleurs, samedi 5 mars, une délégation de hauts fonctionnaires américains a rencontré le président vénézuélien, Nicolas Maduro. Soucieux de contenir la flambée du baril et d’isoler la Russie, Joe Biden envisagerait de lever partiellement les sanctions sur le pays.

Le président américain devrait passer aussi en Arabie saoudite pour convaincre les Saoudiens d’augmenter leur production de pétrole.

Source : IRNA

2-La Corse en ébullition

Une manifestation de Lycéen en soutien à Yvan Colonna, violemment agressé par un codétenu, a dégénéré à Ajaccio le 8 mars. Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre faisant deux blessés légers.

Plusieurs centaines de lycéens d’Ajaccio manifestaient le 8 mars devant la préfecture de région en soutien à Yvan Colonna, assassin du préfet Claude Erignac, des heurts entre manifestants et forces de l’ordre faisant deux blessés légers, selon le procureur.

Venus de trois lycées, les jeunes manifestants ont défilé dans les rues d’Ajaccio derrière une banderole où l’on pouvait lire en langue corse : « État français assassin », a constaté une journaliste de l’AFP. Ce slogan est le plus repris en Corse depuis qu’Yvan Colonna, incarcéré à Arles (Bouches-du-Rhône) pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, a été violemment agressé par un codétenu le 2 mars. Depuis, il est entre la vie et la mort, soigné dans un hôpital marseillais.

Les manifestants ont tenu un point presse devant le lycée Laetitia Bonaparte, soulignant : « Après la mobilisation initiée la semaine dernière par l’ensemble de la famille nationaliste, les syndicats étudiants et l’ensemble du peuple corse, nous ne pouvions pas, nous lycéens corses, ne pas apporter notre soutien fraternel à Yvan Colonna, prisonnier politique incarcéré depuis 2003, et à sa famille. » « La responsabilité de l’État est totale pour l’avoir laissé seul avec un radicalisé », a ajouté l’un des six jeunes qui ont pris la parole, appelant à la démission du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, également ancien avocat d’Yvan Colonna et demandant la libération « de tous les prisonniers politiques corses ». Devant la préfecture, des heurts ont ensuite éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre, a constaté une journaliste de l’AFP.

Deux mineurs blessés par des tirs de LBD

« On a deux jeunes mineurs, l’un âgé de 14 ans, qui ont été touchés par des tirs LBD [balles de défense]. Ils ont été hospitalisés pour des blessures légères », a indiqué à l’AFP le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe. « Il s’agit de tirs en réplique notamment à des jets de cocktails Molotov sur la préfecture », a-t-il ajouté. « Les autorités déplorent la situation et appellent à l’apaisement », a indiqué dans un communiqué la préfecture, précisant que « l’un des manifestants ayant lancé des cocktails Molotov a été touché au niveau du haut du torse » par un « tir de lanceur de bal de défense ».

La mobilisation lycéenne en soutien à Yvan Colonna a débuté le 7 mars, au lendemain d’une manifestation à Corte (Haute-Corse) qui a réuni 4 200 personnes selon les autorités, 15 000 selon les organisateurs.

Source : RT

3-Le F-35 en Allemagne, des remords déjà ?

Quelques jours avant le début de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, l’US Air Force avait annoncé le déploiement de chasseurs-bombardiers F-35A à Spangdahlem [Allemagne] afin de « renforcer l’état de préparation, améliorer la posture de défense collective de l’OTAN et accroître encore les capacités d’intégration aérienne avec les alliés et les nations partenaires ».

Depuis, six de ces appareils ont été redéployés sur le flanc oriental de l’OTAN, dont deux à Amari [Estonie] où ils viennent d’être rejoints par des F-35B de la Royal Air Force [RAF], pour lesquels il s’agit de la première participation à la mission Baltic Air Policing, conduite par l’OTAN au profit des États baltes, deux à Siauliai [Lituanie] et deux à Fetesti [Roumanie].

Ceux restés à Spangdahlem assurent des missions de surveillance en Pologne, au même titre, notamment, que les Rafale français [à raison de deux patrouilles quotidiennes, depuis la base aérienne de Mont-de-Marsan] et les Eurofighter EF-2000 allemands.

Or, le 5 mars, deux de ces F-35A envoyés au-dessus de la Pologne ont été contraint de se poser en urgence sur l’une des pistes de de l’aéroport Willy-Brandt de Berlin-Brandebourg [BER], après que le pilote de l’un d’entre eux a signalé une défaillance technique, alors qu’il survolait la région de Lausitz, située au sud de de la capitale allemande.

Une fois posés, les deux chasseurs-bombardiers américains ont été placés sous la surveillance de la « police militaire », a indiqué le quotidien « Der Tagesspiegel » qui n’est pas parvenu à obtenir davantage de précisions sur l’incident qui a affecté l’un des F-35A.

Au vu des images publiées sur les réseaux sociaux et par la presse allemande, il ne semble pas qu’une collision aviaire soit en cause.

Pour rappel, l’Allemagne pourrait décider prochainement d’acquérir des F-35A afin de permettre à ses forces aériennes [Luftwaffe] de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’OTAN.

Par ailleurs, le 2 mars, un F-16 de la 31e Escadre de chasse de l’US Air Force, également engagé dans les opérations de sécurisation de l’espace aérien des pays membres de l’OTAN, a atterri sur le ventre à Aviano [Italie], au retour d’une mission dans le sud-est de l’Europe. Aucun détail sur cet incident n’a depuis été donné.

Source : Opex360

4-Ukraine, une guerre formatée

Vu que le gouvernement ukrainien a annoncé le 3 mars qu’il allait recevoir 16 000 combattants volontaires de l’étranger, que le gouvernement étatsunien a lancé une campagne massive de recrutement de « contractuels » pour ses entreprises militaires privées, et que le gouvernement russe les a avertis que les mercenaires ne sont pas protégés par les conventions internationales, il est opportun de préciser les termes du point de vue du droit de la guerre.

En réalité les trois gouvernements parlent de trois réalités très distinctes, que les nouvelles pratiques guerrières étatsuniennes des dernières décennies ont contribué à confondre, y compris dans les études de doctrine militaire d’autres pays, directement ou indirectement influencés par le vocabulaire militaire étatsunien. Ces réflexions furent élevées jusqu’aux instances internationales (ONU), appelées à élaborer de nouvelles règles (prohibitions) mais sous l’empire de l’anglais approximatif, de l’influence doctrinale et de la confusion juridique étatsuniens, de sorte qu’aucun accord ne put en sortir.

Le mercenariat est vieux comme le monde. Du temps de la Cité-État, quand on ne pouvait entretenir en temps de paix des troupes permanentes, il se trouvait toujours quelques combattants professionnels (parfois regroupés en unités constituées) prêts à louer leurs services à l’État qui en aurait besoin, fût-il différent de leur propre souverain. Dans l’Europe moderne de quatre ou cinq cents États dotés d’armées de réserve à la disponibilité légale minimale, comme en France où le roi ne pouvait demander aux nobles plus de quarante jours de service militaire par an, on a institué des régiments permanents basés presque exclusivement sur le mercenariat, qu’il soit étranger ou national. Plus près de nous, l’institution du service militaire universel obligatoire par la Révolution française, en plus de permettre trois guerres mondiales (1794-1814, 1914-1918 et 1939-1945), marginalisa l’importance du mercenariat. Cependant, il reste toujours en ce XXIe siècle au moins deux célèbres corps composés de mercenaires, la Légion étrangère française et la Garde suisse vaticane. Et ce qui fait le mercenaire est qu’il prête volontairement ses services militaires, ce n’est pas son statut particulier ou le montant de sa solde, ainsi les volontaires étrangers qui en 2014 sont allés à Donetsk par conviction, bien que bénévolement, étaient des mercenaires dès qu’ils étaient incorporés et vêtus de l’uniforme et des signes distinctifs des forces régulières de cet État.

Un combattant régulier en uniforme ou signe distinctif d’une armée constituée était déjà protégé par les lois et coutumes de la guerre avant qu’elles ne fussent codifiées entre les puissances européennes par les multiples conventions sur le droit humanitaire et le droit de la guerre, convoquées par les empereurs de Russie depuis Alexandre 1er jusqu’à Nicolas II. Peu importe son statut militaire, qu’il soit fonctionnaire, contractuel, réserviste, conscrit ou mercenaire, être incorporé à une armée régulière lui assure la protection de prisonnier de guerre en cas de capture (à l’exception des criminels de guerre). D’autre part, bien que l’engagement comme mercenaire soit un acte individuel, quand un État organise l’envoi de ses citoyens pour les forces armées (ou irrégulières) d’un autre État, on considère qu’il lui envoie un détachement militaire et, le cas échéant, qu’il participe au conflit auquel sont destinés les mercenaires ainsi envoyés, comme on peut le déduire par exemple de la résolution 3314 de l’Assemblée générale des Nations unies.

Un corsaire est un participant privé, mais mandaté, aux opérations guerrières. La guerre de course est née elle aussi du coût de construction et d’entretien d’une flotte importante de bâtiments de guerre en temps de paix. En accordant à un navigateur une lettre de course, c’est-à-dire un mandat gouvernemental, un État engage un navire privé armé, mais plus légèrement qu’un bâtiment de guerre, et lui demande de participer à la guerre, généralement contre la flotte commerciale ennemie, en se payant sur la vente de ses prises. Bien que le corsaire reste sous statut privé, il est soumis aux lois de la guerre, notamment en matière de traitement de ses prisonniers (qui sont généralement des civils), et vu qu’il agit en dehors d’un encadrement hiérarchique il est soumis à divers contrôles judiciaires au retour à son port. L’État qui a accordé une lettre de course reste responsable, devant les États tiers, des actes de ses corsaires. Bien que plusieurs pays européens aient déclaré simultanément, il y a un siècle et demi, renoncer à cette pratique, certaines puissances aujourd’hui importantes ne l’ont pas fait, comme les États-Unis et la Russie. De toute évidence, engager une entreprise privée pour qu’elle commette des actes de guerre entre dans le cadre juridique de la guerre de course. Bien que certaines de ces entreprises soient enregistrées dans la catégorie « non résidente » de micro-États pour des raisons fiscales (et politiques), comme Greystone à la Barbade, fiction utilisée par beaucoup d’entreprises y compris des banques, ces entreprises appartiennent de fait à un autre pays. C’est le cas en particulier quand un État lui fournit son capital, lui détache ses officiers, lui paye ses « honoraires », les emploie dans ses guerres et, le cas échéant, les habille avec des uniformes similaires à ceux de son armée régulière, avec des signes d’identification différents. Tant que les employés de ces « entreprises militaires privées » (qui n’absolvent pas l’État de sa responsabilité du monopole de la force) portent des uniformes et des signes distinctifs, et se conforment au droit humanitaire et de la guerre, ils doivent être assimilés à des forces régulières et bénéficient de la protection conventionnelle. Au contraire, s’ils ne portent pas de signes distinctifs ils sont considérés comme des criminels de droit commun.

Un franc-tireur est une personne qui prétend participer à un conflit sans appartenir aux forces régulières, et sans porter de signes distinctifs qui l’identifient comme combattant. Le droit de la guerre, déjà avant les conventions de Genève, ne reconnaît aucun statut protecteur à un franc-tireur. Il s’agit d’un civil, soumis au minimum aux lois locales relatives au port d’armes ou à la commission d’actes de violence, c’est-à-dire qu’en temps de paix il répond devant les tribunaux criminels compétents. En temps de guerre, que l’état de siège ou de guerre ait été officiellement prononcé (« loi martiale ») ou pas, les armées ennemies et locales ont généralement une procédure spéciale accélérée pour les porteurs illégaux d’armes ou les fauteurs de troubles. Nonobstant, il peut arriver que, en cas d’insurrection ou de résistance à une invasion, des groupements importants de francs-tireurs se trouvent dans une zone définie (maquis ou autre refuge isolé) séparée de la population et sans cacher ses armes, auquel cas bien qu’ils n’aient pas d’uniforme, mais s’ils portent un signe distinctif, on peut (choix politique sans obligation légale) les considérer comme combattants irréguliers (milice). Mais il n’y a aucun doute au sujet des groupes de francs-tireurs qui combattent déguisés en civils et se cachent parmi les civils dès qu’ils ont terminé leurs coups de main, ce qui attire sur la population civile les frappes et parfois les représailles des forces régulières ennemies. Pour ceux-là il n’y a généralement pas de pitié.

Au moment de terminer cette synthèse, on apprend que les entreprises corsaires étatsuniennes offrent des salaires de 2000 dollars journaliers pour combattre en Ukraine, avec l’objectif de recruter comme mercenaires jusqu’à 20 000 Européens de l’Est avec cinq ans d’expérience militaire, et l’armée russe avertit que seuls les militaires réguliers bénéficient du statut de prisonnier de guerre. Les opérations conventionnelles seront terminées avant qu’ils arrivent, et si on les introduit comme guérilleros irréguliers après la capitulation ukrainienne ils devront être traités comme des criminels par l’armée, vraisemblable ukrainienne, chargée de la normalisation après le retrait de l’armée russe.

Les mots mercenaires, corsaires et francs-tireurs ne sont pas synonymes.

Source : Stratediplo

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SOURCE: FRENCH PRESS TV
USA