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L’étau se resserre autour de la France et ses alliés au Sahel. Le président nigérien a demandé à la France d’ouvrir une enquête sur les heurts qui se sont déroulés fin novembre sur la route du convoi militaire de la force Barkhane.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Niger : l’ultimatum de Bazoum à Barkhane
L’étau se resserre autour de la France et ses alliés au Sahel.
Alors que la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali a entrepris de renforcer son effectif avec quelques milliers d’hommes supplémentaires, le gouvernement du Mali a opposé un refus catégorique. Une situation qui a clairement frustré les États-Unis.
Dans une note du département d’État, les États-Unis ont clairement fait savoir leur frustration face au refus du gouvernement de transition du Mali d’un déploiement de soldats et policiers supplémentaires dans le cadre de la mission de paix de l’ONU. En effet, les Américains l’ont fait savoir dans une note dans laquelle ils exposent comment le Mali pourrait être déstabilisé si les autorités signaient avec le groupe russe Wagner.
Il va sans dire que malgré la présence sur le sol malien de 20 000 soldats, dont environ 15 000 Casques bleus, le pays d’Afrique de l’Ouest souffre toujours de problèmes d’insécurité. Il est à se demander si c’est le nombre de soldats sur le terrain qui importe ou si c’est la stratégie qui n’est pas biaisée. L’ONU aurait peut-être pu modifier le mandat des Casques bleus les rendant plus offensifs que défensifs. Ils perdraient moins d’éléments et leur occupation du terrain aurait un véritable impact visible.
Évidemment le Mali a choisi son camp et c’est l’axe de l’Est qui est désormais l’allié indéniable du Mali.
D’ailleurs, les USA ont clairement annoncé leur inquiétude quant à un possible recours des autorités de Bamako au groupe russe Wagner.
« D’après les États-Unis, une telle décision serait non seulement très coûteuse, mais aurait aussi des conséquences potentiellement graves, comme en Libye ou en Centrafrique », lisait-on alors sur RFI.
Mais les choses sont beaucoup plus compliquées que cela pour la France.
Le président nigérien, Mohamed Bazoum, a demandé à la France d’ouvrir une enquête sur les heurts qui se sont déroulés fin novembre sur la route du convoi militaire de la force Barkhane. Selon un bilan établi par Niamey, trois personnes avaient été tuées et 17 autres blessées, dans des tirs imputés aux forces nigériennes par certains, françaises par d’autres.
« S’agissant des militaires français, j’ai exigé des autorités françaises qu’elles ouvrent une enquête en vue de sanctionner ceux qui ont été coupables d’actes répréhensibles », a expliqué le président nigérien dans un message radiotélévisé à l’occasion du 63e anniversaire de la proclamation de la république dans cette ancienne colonie française.
Ce que le président Bazoum demande c’est plus qu’une simple enquête, et ça ne concerne non seulement le Niger où le Burkina où Barkhane a été prise par le peuple, mais encore l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.
Bazoum est en train de baliser le terrain à la saisie de la justice internationale contre les crimes de guerre commis par la France en particulier et les autres puissances en général, et dans la foulée des indemnisations qui pourraient être versées et qui le devraient, aux victimes de ces crimes.
En effet en RCA les abus commis par les légionnaires sur les enfants centrafricains a fini par ouvrir la porte à la coopération Russie-armée RCA et in fine à l’expulsion de facto des forces interventionnistes.
Au Sahel, cela pourrait avoir un écho encore plus large : il est loin le temps où l’armée française débarquait dans le palais présidentiel, comme dans le cas de la Côte d’Ivoire pour arrêter un président élu et l’embarquer à destination de La Haye avant de le remettre à la CPI qui l’a mise en tôle sans aucune preuve, pour la simple raison qu’il a dit non à la France…
Au Sahel où les coalitions interafricaines se renforcent de jour en jour, la donne est sur le point de s’inverser.
Car qui empêcherait désormais les états sahéliens qui ont l’Algérie et un peu la Russie à leur côté d’exiger que la justice soit faite et que les sponsors des terroristes et des rebelles de tout genre qui se trouvent à Paris, à Washington, à Berlin, etc.… soient jugés et condamnés… ?
2. Éthiopie : énième tentative de décrédibilisation de l’armée
Après que le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali, ait sonné la mobilisation générale de son peuple contre l’avancée des séparatistes tigréens, ses forces ont repris le terrain perdu.
Bien que les Tigréens soient fournies d’armes et de munitions par les États-Unis et que le relief du terrain rende difficile une entrée des forces nationales dans leur province, le Premier ministre éthiopien reste inébranlable et avance droit dans ses politiques qui consistent à neutraliser toute tentative de déclenchement de guerre civile ou interrégionale, mais aussi à s’approcher davantage de l’axe de l’Est et ne plus se soumettre aux diktats occidentaux.
Que ce soit au Sahel ou dans la Corne de l’Afrique, l’axe US-OTAN perd de plus en plus de crédibilité, mais également de puissance.
Déboussolés par tous ces événements en Éthiopie, les USA se mettent alors à faire le remake de leur scénario préféré qui consiste à pointer du doigt l’armée ou le peuple des pays où ils n’ont plus de place.
Le porte-parole adjoint des Nations unies a révélé cette nuit que 18 camions du PAM ont été volés vendredi dernier à Kombolcha. L’ONU accuse les forces nationales éthiopiennes ou leurs alliés.
On accuse clairement les forces armées éthiopiennes, qui ont durant ces derniers mois résisté face à toutes tentatives de déstabilisation et de déclenchement de guerre interrégionale et à qui s’est rallié le peuple volontaire, afin de défendre la patrie face à cet axe US-OTAN qui ne cesse de comploter contre ce pays, d’avoir pillé les besoins alimentaires du peuple.
Mais tout d’abord, il faut souligner que ces acheminements sous prétexte d’aides humanitaires envers les pays et régions frappés par la guerre et la déstabilisation enclenchées par ce même axe occidental, ne sont rien d’autre que des aides militaires et appuis logistiques pour les rebelles et terroristes interposés.
Les médias mainstream ont toujours utilisé la voie du dénigrement pour parler des pays africains en général et de leur armée, en particulier, et ils continuent avec la situation dans la région du Tigré dans le nord de l’Éthiopie.
Les forces armées d’un pays souverain sont là pour assurer la sécurité et la stabilité et non pas pour piller les ressources et ce dont a besoin le peuple pour vivre.
C’est plutôt l’inverse : ce sont ces mêmes pays occidentaux qui prônent la paix et la sécurité qui pillent les ressources, qui appauvrissent le peuple et qui s’introduisent dans les pays africains afin de les démembrer pour pouvoir en fin de compte, mener leur plan et tout détruire dans les pays cibles.
Quant à l’Éthiopie elle-même et au-delà du soutien sino-russe et de plusieurs pays africains, la mobilisation populaire représente vraisemblablement encore une fois la meilleure réponse aux tentatives d’ingérence étasunienne et plus généralement occidentale dans ses affaires souveraines. Et face à cette mobilisation, les instruments de déstabilisation habituels ne semblent pas être en mesure de bouleverser la donne en faveur des intérêts néocolonialistes de l’establishment occidental, se référant encore à un ordre révolu et dépassé par les événements.
L’Occident montre de plus en plus de signes de panique, ce qui laisse à penser que l’Afrique est sur la bonne voie.
3. Soudan : vers où se dirige le pays ?
Au Soudan, le Conseil de souveraineté a suspendu jeudi le chapitre concernant l’est du pays compris dans les accords de paix de Juba signés en octobre 2020. Sous la pression d’une nouvelle fermeture de Port-Soudan par des opposants au texte, le vice-président du Conseil de souveraineté, le général Mohammed Hamdan Dogolo, alias Hemedti, a annoncé l’organisation d’une conférence pour trouver un compromis entre les différentes communautés.
Comment peut-on expliquer ceci ?
Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.