TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Echo Afrique du 11 novembre 2021

Echo Afrique du 11 novembre 2021

Télécharger 📥

Actuellement leader incontesté des compagnies aériennes africaines, le transporteur national éthiopien développe de nouveaux services et semble se rapprocher davantage de l’univers restreint des plus grands noms de l’industrie aérienne mondiale. 

 

Analyses de la rédaction :

1- Au Sahel, au-delà des conflits, un développement économique et social bien réel

Si le Sahel reste en proie à des conflits récurrents, les pays de la région n’en connaissent pas moins des dynamiques positives en matière de développement économique et social. Apprécier ces évolutions favorables, comme les vulnérabilités persistantes, est primordial pour mieux comprendre la trajectoire de développement de la région et identifier les défis à relever. Les 10 pays du Sahel (à savoir le Burkina Faso, le Cameroun, la Gambie, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Tchad) affichent des progrès évidents sur le front du développement humain.

Mesurés par les Nations unies à travers leur Indice de Développement Humain (IDH), les efforts des États sahéliens en faveur du développement sont notables. L’IDH a fortement progressé au Sahel depuis les années 1990 : +1,9 % par an en moyenne, soit trois fois plus qu’à l’échelle mondiale.

Parmi les dimensions du développement capturées par cet indice, la santé des populations s’est sensiblement améliorée : l’espérance de vie à la naissance est ainsi passée de 49 ans en moyenne en 1990 à 61 ans en 2018.

Autre composante de l’IDH, le revenu par tête a lui aussi nettement augmenté (d’environ 67 % par rapport à 1990) et, en parallèle, le taux d’extrême pauvreté a reculé (de 75 % dans les années 1990 à 41 % en 2018). L’accroissement des richesses a donc pu bénéficier aux plus pauvres également.

Malgré cela, les pays de la région restent encore mal positionnés dans le dernier classement IDH (dans les 30 dernières places pour la plupart). L’effort n’est donc pas achevé pour renforcer les systèmes de santé encore très fragiles de la région, en particulier l’accès aux soins de santé maternelle, et pour lutter contre les phénomènes récurrents de sous-alimentation (qui touche une personne sur cinq au Sahel) et de malnutrition (qui concerne un tiers des enfants de moins de cinq ans).

En matière de richesses également, la région continue de concentrer des pays à faible revenu principalement, où les progrès sur le front de la pauvreté ont été mis à mal par les effets de la crise de Covid-19.

  • Les enjeux restent importants en matière d’éducation et d’autonomisation des femmes

Mais c’est surtout sur le front de l’éducation que d’importants efforts doivent encore être fournis. Les indicateurs d’éducation sont considérablement en retrait dans la région : seul un jeune sur deux est alphabétisé (contre plus de 3 sur 4 en moyenne en Afrique) et seul un étudiant sur trois achève le secondaire.

L’enjeu de l’accès à l’éducation – et plus largement aux services de base – est majeur dans la région, dans un contexte de croissance démographique forte (+3 % par an). D’autant plus que la hausse des taux de scolarisation s’est accompagnée d’une baisse de la qualité de l’éducation.

La place des femmes dans l’économie gagnerait également à être renforcée. Si, les femmes sont bien une force vive au Sahel – jouant un rôle central dans la sécurité alimentaire et la résilience des sociétés –, les inégalités de genre restent très marquées et freinent leur autonomisation.

Ainsi, la région se caractérise par le taux de fécondité moyen le plus élevé au monde (5,5 enfants par femme et 6,7 au Niger). Dès lors, le Sahel pourrait connaitre un doublement de sa population d’ici 25 ans. Cela signifie que les autorités devront fournir un effort plus important pour accompagner les besoins grandissants des populations.

Le Sahel est une des régions les plus dynamiques d’Afrique mais la transformation structurelle des économies est lente.

Le PIB sahélien a quadruplé entre 1990 et 2020 et, sur la période récente également, la région affiche un taux de croissance économique parmi les plus élevés d’Afrique (autour de +4,8 % par an en moyenne depuis 2010).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette dynamique : la bonne tenue de certaines filières clés et une pluviométrie favorable, des investissements élevés et des effets de rattrapage dans certains secteurs, la montée des cours de matières premières extractives qui comptent pour la région (comme l’or), l’existence de zones moins exposées aux enjeux sécuritaires et un endettement modéré (56 % du PIB en 2020 contre 66 % à l’échelle de l’Afrique).

Malgré cela, la structure des économies sahéliennes a peu évolué depuis les années 1990. Le secteur des services continue de représenter près de la moitié de la valeur ajoutée et l’industrie moins d’un quart. Le secteur agricole reste quant à lui incontournable, représentant autour de 30 % de la valeur ajoutée depuis les années 1990 et employant plus d’un Sahélien sur deux en moyenne.

Le développement de l’agriculture est donc crucial, pour répondre aux grands défis de la région : défi économique de la diversification et de la transformation économique, défi alimentaire dans un contexte de forte croissance démographique, défi social dans des territoires où la fragilité sociale et la pauvreté nécessitent la création d’emploi et de valeur ajoutée, et défi environnemental.

Dans ce contexte, les pays sahéliens restent très dépendants de l’extérieur. La base exportatrice de ces pays étant peu développée et les besoins d’importation importants, les pays de la région présentent en moyenne des déficits courants non négligeables (autour de 8 % du PIB en 2017-2019).

Pour couvrir ces déficits, la mobilisation d’appuis extérieurs est cruciale. Ainsi, le Sahel est la région d’Afrique recevant le plus d’aide publique au développement relativement au PIB (7 % en moyenne) et les transferts de la diaspora sont également soutenus (6 % du PIB). La faiblesse des investissements directs étrangers, en revanche (moins de 4 % du PIB), reflète sans surprise un environnement peu propice aux affaires.

 

  • Face aux conflits, le grand défi de la gouvernance

Le Sahel est en proie à des conflits récurrents depuis 2012, aux effets dévastateurs à la fois sur les plans humain, politique, économique et social.

Les conflits pèsent également sur les finances publiques, en raison de la réduction de l’assiette fiscale et de la hausse des dépenses militaires (près de 9 % des dépenses totales, soit le niveau le plus élevé d’Afrique). Surtout, la hausse des dépenses militaires se fait au détriment des dépenses sociales et de développement, ce qui accentue encore la fragilisation des économies due aux conflits.

Outre les difficultés économiques et sociales auxquelles les populations sahéliennes sont confrontées, ces conflits résultent en grande partie de l’insuffisante présence de l’État dans des pans entiers du territoire. La capacité des États sahéliens à assurer les services publics de base et encadrer leurs territoires est en effet globalement très limitée.

Rapporté à la population, le nombre d’agents de l’État se situe entre 3 et 10 pour 1.000 au Tchad, au Burkina Faso, au Sénégal, au Mali et au Niger contre 160 en Norvège par exemple. C’est pourquoi les mesures visant à renforcer la gouvernance sont fondamentales.

Les dynamiques à l’œuvre dans le Sahel et les progrès accomplis en matière de développement montrent que la région ne peut être réduite à une seule zone en crise. Mais pour permettre aux pays de la région d’accéder à une paix et à un développement durables, au moins cinq leviers d’action semblent prioritaires : la prévention et l’endiguement des conflits violents ; l’amélioration de la gouvernance ; l’autonomisation des femmes et des filles ; le soutien à la jeunesse ; et l’appui à la structuration de filières agricoles et au développement du secteur privé et de l’entrepreneuriat.


2- Le Cameroun paye 172 milliards de FCFA d’intérêts et commissions sur la dette publique en 9 mois

Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique au Cameroun, le pays a déboursé une enveloppe totale de 835,9 milliards de FCFA pour rembourser ses dettes intérieure et extérieure au cours de la période de 9 mois allant de janvier à septembre 2021. La même source souligne que sur cette enveloppe, 20,6% représentent les intérêts et autres commissions.

Calculette en main, ces intérêts et commissions payés par le Cameroun correspondent à une enveloppe totale de 172,2 milliards de FCFA. Cette somme représente à peu près le financement nécessaire pour la construction d’un barrage hydroélectrique de 75 MW comme celui de Bini à Warak, dont les travaux sont bloqués depuis bientôt 2 ans dans la partie septentrionale du pays, en raison des difficultés à décaisser un crédit obtenu auprès d’une banque chinoise.

D’ailleurs, l’addition des intérêts payés par l’administration centrale sur la dette publique camerounaise aurait été plus salée, si le pays avait respecté les objectifs de remboursements prévus dans la loi de Finances rectificative de l’année 2021. En effet, souligne la CAA, « à fin septembre 2021, le service cumulé de la dette publique susmentionnée présente un taux d’exécution de 67,4% par rapport aux 1 240 milliards de FCFA prévus dans la loi de Finances rectificative tenant compte de l’ISSD (Initiative de suspension du service de la dette) ».

Pour rappel, cette initiative du G20 (groupe des 20 pays les plus industrialisés du monde), indique la CAA, a permis au Cameroun de bénéficier, au cours de la période sous revue, de la suspension du remboursement d’une dette globale de 115,3 milliards de FCFA. Au cours de la même période, apprend-on, le Cameroun a également accumulé 299 milliards de FCFA de « restes à payer » (somme des engagements souscrits, mais n’ayant pas été soldés), dont la liquidation aurait pu alourdir l’enveloppe des intérêts et autres commissions sur la dette publique.

En termes de composition, selon la CAA, le service cumulé de la dette publique et les intérêts et commissions induits ont été réglés à hauteur de 82,9% en faveur des créanciers extérieurs, contre seulement 17,1% au profit des créanciers intérieurs.

 

3- Ethiopian Airlines lance un service de fret air-mer après une expérience réussie de la Chine vers le Nigeria

Ethiopian Airlines, dans une dynamique de diversification de ses activités, a ouvert d’autres options de services en intensifiant le transport du fret alors que la Covid battait son plein. Cela a renforcé la résilience du groupe qui ambitionne d'aller plus loin.

Ethiopian Airlines a effectué avec succès une première opération de transport fret air-mer (Sea-Air Cargo), et consacre ainsi le lancement, le jeudi 28 octobre, de ce type de service pour les acheminements de cargaisons par la combinaison de ces deux modes de transport. Cette opération a consisté à décharger une cargaison de 17 tonnes d'appareils électroniques et ménagers en provenance de Shenzhen (en Chine) à Lagos et Kano au Nigeria via la zone franche de Djibouti.

Ce nouveau service d’après les prévisions établies permettra de « doubler les opérations de fret de la compagnie aérienne et fera de Djibouti une plaque tournante de la logistique du fret aérien et maritime ». 

Cette combinaison multimodale a surtout l’avantage d’être « deux fois plus rapide que le transport maritime et deux fois moins cher que le transport aérien » ; elle devrait permettre « d'accroître considérablement les relations commerciales entre les deux continents, l'Afrique et l'Asie, en particulier avec la Chine ».

Actuellement leader incontesté des compagnies aériennes africaines, le transporteur national éthiopien développe de nouveaux services et semble se rapprocher davantage de l’univers restreint des plus grands noms de l’industrie aérienne mondiale. En octobre dernier, elle a signé un accord de partage de code et d’interligne avec AccesRail, une compagnie aérienne virtuelle de renommée mondiale spécialisée dans la billetterie de billets de train utilisée pour relier les vols et les gares ferroviaires. Ce partenariat vise à élargir les options de connectivité pour les passagers d’Ethiopian Airlines à destination de l’Europe occidentale, du Royaume-Uni, de la Scandinavie, du Japon et du Canada. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV