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Pourquoi le FMI fait chanter la Tunisie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
la Tunisie n’a d’autre choix que de s’engager dans des réformes à court terme. (Illustration)

Plus de quatre mois après le coup de force du président tunisien l’étau se resserre. Non pas autour de la Tunisie qui a déjà prévu tout ce que les occidentaux lui font voir mais bel et bien autour du camp d'en face. Et comment ? Selon des sources officieuses cet accord militaire de 10 ans que Trump a fait signer au gouvernement tunisien en été dernier et sur quoi l' US/OTAN misait beaucoup dans ses desseins bellicistes au Maghreb surtout contre l'Algérie.  Ayant de longues frontières maritimes et partageant de longues frontières terrestres avec la Libye, la Tunisie devait bien faire office de couloir de transit de territoire et leur entassement aux portes de l'Algérie, un peu comme la Turquie face à la Syrie de 2011. Puis le ciel et les ports tunisiens sont géographiquement trop stratégiques pour que le scénario du Grand Maghreb se réalise. Or le coup du président a pris diablement de court le camp atlantiste...

Car qui pourrait garantir désormais qu'à mesure que les menaces militaires US/Israël contre l'Algérie avancent Tunis ne se mette pas soudain en tête de revenir sur ce fameux accord militaire de 10 ans! Après tout il en a fait de même avec la Turquie et ses contrats économiques que le président a révoqués puisque contraignants pour la souveraineté tunisienne. Puis Alger vient de le confirmer, militairement il sera aux côtés de la Tunisie quoi qu'il arrive et ce "quoi que" inclut évidemment un coup de colère militaire US une fois l'accord militaire précipité révoqué. Tout ceci donne du grain à moudre à Biden et le pousse à faire chanter la Tunisie. Et comment?  

Selon l’expert en économie et en marché financier, Moez Hadidane. la Tunisie n’a d’autre choix que de s’engager dans des réformes à court terme, après la dégradation par l’agence de notation américaine Moody’s de la note souveraine à long terme, en devises et en monnaie locale, de B3 à Caa1 et le maintien de la perspective négative. L’expert a estimé que cette baisse est attendue. Et ce, en raison des déséquilibres financiers qui classent la Tunisie dans la catégorie des pays émetteurs à risque très élevé. Elle amplifiera en effet les difficultés financières du pays qui risque“de connaître le scénario grec”.

Après la dégradation de la note souveraine, il sera très difficile pour la Tunisie d'aller sur le marché financier international pour emprunter auprès des bailleurs de fonds. Parce qu’il y a une forte probabilité que le pays ne pourra pas honorer ou rembourser ses dettes.

Pour Hadidane, la Tunisie doit engager en urgence des réformes structurelles et un programme de réforme, dont les priorités ont été déjà discutées, qui répondra aux conditions du Fonds monétaire international (FMI). À rappeler que le 13 octobre 2021, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait déclaré que « le fonds attend d’entendre les autorités tunisiennes concernant leurs priorités et concernant la politique économique. Ce qui pourrait les amener à s’engager dans un programme de fond ». Pour la Tunisie, nous sommes très clairs quant au fait que le pays a besoin de réformes économiquement ciblées et urgentes. Et ce, afin de stabiliser l’économie et mettre les finances publiques sur une voie durable. “L’objectif étant de créer un climat favorable à la création d’emplois et permettre une croissance plus durable », a encore précisé Georgieva.

“La Tunisie sait qu’elle doit faire le premier pas pour montrer au FMI que nous avons engagé ces réformes. À partir de là on peut entamer un programme de financement avec l’Institution de Bretton Woods”, a conclu l’expert.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV