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Zoom Afrique du 10 octobre 2021

Alors, Barkhane s'en va ou s'en va pas?!

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Entre l’épouvantail de Wagner qu’il brandit, et cette colère quelque peu factice contre une junte qu’il a tout fait pour ramener au pouvoir, la France tangue... Que cherche l’Élysée au Mali ? 

Actualité en Afrique :

  • Au Sénégal, Agro Boye investit 6 millions de dollars dans la pomme de terre, tomate et oignons ;
  • Mauritanie : Aura Energy obtient 10 millions $ grâce à un accord d’approvisionnement sur le projet d’uranium Tiris ;
  • Zimbabwe : Varun Beverages lance une nouvelle ligne de production d’eau potable conditionnée de 12 millions $ ;
  • Le Cameroun adhère à un mécanisme de garantie en vue d’obtenir des financements extérieurs à faible taux

Analyses de la rédaction :

1. Djibouti : terre perdue pour l’axe US-OTAN ?

Après l’Éthiopie, c’est à Djibouti de se trouver dans la ligne de mire occidentale, et pour cause, ses relations étroites avec l’Éthiopie, mais également ses ambitions de plus en plus claires d’étendre ses liens avec l’Est.
C’est dans le cadre des communiqués des organisations des droits de l’homme, toutes téléguidés et soutenus par les puissances colonialistes, que l’axe USA-OTAN entend exercer des pressions sur le gouvernement djiboutien.
« Depuis plusieurs semaines, la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) multiplie les communiquées pour dénoncer des arrestations qualifiées “d’arbitraires et d’illégales” visant des populations civiles, notamment des nomades dans le nord et le sud-ouest du pays. C’est une vingtaine de personnes qui auraient été arrêtées depuis septembre », lit-on sur RFI à ce sujet.
Tout comme les scénarios déjà vus dans d’autres pays africains, on accuse le président d’avoir brigué « un mandat de trop » !
« Le groupe armé voit dans ce tour de vis un signe de fragilisation du régime depuis la réélection en avril d’Ismaïl Omar Guelleh pour un cinquième mandat. Le “mandat de trop” pour le chef du FRUD. Il affirme avoir vu de plus en plus de jeunes rejoindre le mouvement ces derniers mois. Pour Mohamed Kadamy, “le FRUD s’est renforcé et le pouvoir le voit. Ils espèrent qu’en arrêtant les gens la résistance va cesser, mais elle est toujours là”, dit le chef rebelle ».

Omar Guelleh n’est pas un enfant de chœur, mais ce genre de couverture médiatique accordé à Djibouti n’est pas pour les beaux yeux des Djiboutiens.
En vingt-deux ans de pouvoir, ce président a tissé des liens étroits avec la Chine.
Longtemps, Djibouti a été une chasse gardée de la France, ancienne puissance coloniale qui y entretenait une forte présence militaire. Mais Djibouti sous la présidence d’Omar Guelleh s’est ouvert à d’autres nations. 
Le 1er août 2017. Une base navale et un cantonnement militaire assurent à Pékin une présence permanente de 1 000 soldats et permettent d’en accueillir dix fois plus. Cette installation a jeté un froid dans les chancelleries occidentales.

Pékin est devenu le premier fournisseur et investisseur du pays. « Les investissements annuels du dragon asiatique sur place équivalent au Produit intérieur brut djiboutien actuel », résume le site spécialisé Geostrategia.
La Chine a ainsi financé la construction de nouveaux terminaux portuaires. Elle a récupéré la gestion des ports après que Djibouti a remercié la société DP World. Les capitaux chinois sont également présents dans le projet de la future cité d’affaires, estimé à 350 millions de dollars. Pékin a aussi financé et construit la nouvelle ligne de chemin de fer entre Addis-Abeba et Djibouti.  
De plus, le chemin de fer Ethiopie-Djibouti, construit par la Chine et long de 752,7 km, a transporté ces trois dernières années 3,45 millions de tonnes de marchandises, tant d’importation que d’exportation, a rapporté vendredi la chaîne éthiopienne FBC.
Tout ceci pourrait expliquer l’hystérie occidentale à l’encontre de pays de la Corne de l’Afrique.

Incontestablement, l’arrivée de cette puissance modifie le rapport de force local. Car l’empire du Milieu, contrairement aux pays de l’OTAN installés sur le sol de Djibouti, participe activement au développement du pays et finance généreusement l’ensemble des projets d’infrastructures stratégiques qui répondent aux ambitions de devenir plaque tournante régionale que nourrissent les autorités locales.

 

2. Mali: la France joue ses dernières cartes

Dans la continuité de son jeu au chat et à la souris, le président français a annoncé vendredi soir en marge du sommet Afrique-France, que la France « n’a pas vocation à rester dans la durée au Mali ».

Le chef de l’État a expliqué qu’à « Tessalit ou à Kidal (nord du Mali) » le travail de la France « n’est pas d’avoir des bases militaires » et estime que « l’État malien doit avant tout revenir ».

Il souhaite que la France « retire (ses) bases militaires le plus vite possible », mais « ça suppose un retour d’un État fort et des projets d’investissement, pour que les jeunes ne se tournent pas, dès que les groupes terroristes reviennent, vers le pire ».

Primo, Emmanuel Macron ne dit pas dans ce discours, pourquoi est-ce que l’État malien est affaibli ? En effet, il n’est caché à personne que plus de 8 ans d’occupation ont provoqué aussi bien l’affaiblissement de l’état que l’exode de la population, mais également ont porté préjudice aux secteurs industriels du pays.

Ce n’est pas tout, puisque c’est en soutenant les terroristes et comme l’a dit le PM, Choguel Kokalla Maïga, « la France a offert ce territoire à un mouvement proche de l’organisation terroriste Ansar Dine, qui a prêté allégeance à Al-Qaïda. Selon le PM, Paris a participé à la déstabilisation du pays et à la montée en puissance du terrorisme.

Secundo, ce n’est pas au président français ni à aucune autre puissance étrangère de dire quand il faudrait mettre fin à l’occupation malienne, puisque c’est une exigence haute et forte de la population malienne de mettre fin à cette occupation.

De plus, c’est à l’État malien de poser ses conditions à la force d’occupation et non pas à la France de poser les cadres dans lequel elle pourrait quitter le Mali.

Il faut dire que la force Barkhane et compagnie, ne sont pas prête à accepter que le nord du Mali et la région du Kidal, retourne sous le contrôle du gouvernement et de l’armée, et que cette armée, les Fama, a fait son grand retour depuis plus d’un an, et c’est à elle de sécuriser le pays désormais. Chose qu’elle tente de réaliser à la perfection, si les forces occupantes et les terroristes interposés ne tentent pas de saper ce travail.

Plus loin dans ses propos, Macron souhaite que la France “retire (ses) bases militaires le plus vite possible”, mais “ça suppose un retour d’un État fort et des projets d’investissement, pour que les jeunes ne se tournent pas, dès que les groupes terroristes reviennent, vers le pire”.

“Mon objectif, c’est bien celui-là. Ça ne m’intéresse pas d’avoir des bases de toute éternité sur le sol africain. Ce n’est pas la vocation de la France”, a-t-il poursuivi, arguant que “la France n’est là que pour lutter contre le terrorisme, pas pour soutenir tel ou tel régime”.

Ce discours est d’autant plus ridicule quand on sait que la France a toujours tenté d’installer des énormes bases dans les pays africains au point même de transformer des région ou des pays en base militaire grandeur nature, pour pouvoir aussi bien piller les ressources que de s’emparer des régions stratégiques afin de ressusciter l’air du colonialisme.

Mais la résistance malienne et même sahélienne est passée à l’action. Les messages sont passés, car de plus en plus de Maliens arrivent au même résultat, à savoir, ils sont les seuls à pouvoir libérer le Mali de l’emprise de l’Occident !

 

3. Sommet Afrique-France à Montpellier : reportage

Dans le sud de la France, un sommet et un contre-sommet ont eu lieu sur le rôle de la France en Afrique. Selon les manifestants la France continue d’exploiter les pays africains. Notre correspondant à Montpellier, Chris Den Hond, nous en dit plus.

 

4. RDC: qui dirigera la commission électorale ?

Les ambassadeurs des États-Unis, Mike Hammer, et de la Russie, Alexe Sentebov, se disent préoccupés par le “processus électoral en RDC et le retard dans la mise en place des membres du bureau et de la plénière de la CENI”. Ils ont échangé à tour de rôle autour de cette question, mardi 5 octobre, avec le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso. 

Après les échanges, les deux ambassadeurs ont rejoint ceux de l’Union européenne, qui ont invité Christophe Mboso à tout mettre en œuvre pour la mise en place de la CENI et la tenue des élections en 2023. 

Que se passe-t-il en RDC ? Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV