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Les USA ont détruit le TNP en nucléarisant l'Australie... pourquoi la Chine ne riposterait pas en nucléarisant l'Iran?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Chine va-t-elle céder aux pressions américaines ? (Illustration)

A peine deux semaines après l'adhésion de l'Iran à l'OSC, la Chine est soumise au chantage : Les États-Unis ont contacté au niveau diplomatique la Chine pour réduire leurs achats de pétrole brut iranien, ont déclaré mardi des responsables américains et européens, alors que Washington cherche à persuader Téhéran de reprendre les pourparlers sur la relance de l'accord nucléaire de 2015. Mais la Chine qui vient de vivre un coup "nucléaire" signé USA avec en toile de fond la nucléarisation de facto d'Australie via ces sous-marins nucléaires que l'Amérique lui donnera, va-t-il lâcher Téhéran? Qu'est-ce qui empêcherait d'ailleurs la Chine d'en faire autant avec l'Iran, jugé désormais l'Etat "au seuil nucléaire" avec les capacités d'enrichissement avoisinant les 60%? 

Selon Reuters, les Américains auraient dit ceci aux Chinois : « On pense que les achats de pétrole iranien par des sociétés chinoises ont contribué à maintenir l'économie iranienne à flot malgré les sanctions américaines conçues pour étouffer de telles ventes afin de faire pression sur l'Iran pour qu'il freine son programme nucléaire. Nous sommes conscients des achats du pétrole iranien par les entreprises chinoises. Cependant, nous avons abordé cette question au niveau diplomatique avec les Chinois dans le cadre de notre dialogue sur la politique iranienne. Nous pensons qu'en général, c'est une voie plus efficace pour répondre à nos préoccupations ».

Le débat ne date d'ailleurs pas d'hier, les responsables européens ont déclaré qu'il s'agissait de l'un des problèmes soulevés par la sous-secrétaire d'État américaine Wendy Sherman lors de sa visite en Chine fin juillet. Un responsable européen, qui a également requis l'anonymat, dit même que la Chine protégeait l'Iran et a estimé que l'un des principaux problèmes de l'Occident était la quantité de pétrole que la Chine achète à l'Iran.

La société d'analyse des produits de base Kpler estime de son côté que les importations chinoises de pétrole en provenance d'Iran ont atteint en moyenne 553 000 barils par jour jusqu'en août. Que vont répondre les Chinois ?

Une des stratégies du treizième gouvernement iranien en matière de politique étrangère et économique consiste à devenir indépendant de l'Occident au profit des atouts des pays de la région, de l'Asie de l'Est, de l'Afrique, de l’Amérique du Sud et surtout des pays du bloc anti-US. La Chine est l'un des pays qui a une grande capacité d'interaction et d'approfondissement des relations économiques avec l'Iran. Compte tenu de l'embellie de leurs relations et du contournement des sanctions US pendant les mandats de Hassan Rohani, il semble que de nouveaux accords stratégiques et clés soient à l’ordre du jour dans le domaine de l'énergie, du transit et de l'investissement.

Avec la suspension des importations de pétrole iranien par les pays européens sur une période de six mois, les États-Unis n'étaient qu'à un pas d'atteindre l'objectif de réduction à zéro des exportations de pétrole de l'Iran, et cette étape consistait à faire associer les Chinois au régime de sanctions contre l'Islam République d'Iran. Mais cette coopération sio-américaine n'a jamais eu lieu dans la première période de sanctions, de sorte que les exportations de pétrole de l'Iran sont restées à un million de barils par jour pendant trois ans.

L'exportation d'au moins un million de barils de pétrole iranien vers la Chine dans la situation critique du pays au cours de la première période de sanctions a joué un rôle important dans la résilience de l'économie iranienne et la satisfaction des besoins fondamentaux du pays. Bien entendu, la coopération chinoise avec l'Iran ne s'est pas limitée à la vente de pétrole iranien. Mohammad Ali Khatibi, ancien directeur des affaires internationales de la National Iranian Oil Company, a fait allusion au refus de Pékin de s’associer aux sanctions américaines contre l'Iran : « Lors de la première série de sanctions, le seul pays qui a pleinement coopéré avec l'Iran était la Chine... L'objectif des États-Unis était de réduire à zéro les exportations de pétrole de l'Iran. Mais l'exportation de condensats de pétrole et de gaz et de produits pétroliers iraniens à cette époque a atteint les 1,5 million de barils par jour, grâce au soutien des Chinois. »

Cette expérience montre qu'en dépit de toutes les pressions internationales, des résolutions de l'ONU, les sanctions de l'UE et des États-Unis, si le gouvernement iranien adopte la bonne stratégie envers la Chine, les Chinois peuvent l'aider à contourner l'embargo pétrolier.

Signe des temps, le porte-parole chinois vient de refuser net l'idée des sanctions contre l'Iran. Au fait ce que craint le plus l'Amérique est moins une poursuite de l'achat du pétrole iranien par la Chine qu'une riposte nucléaire par Iran interposé au coup de l'AUKUS. En acceptant de nucléariser l'Australie, les USA ont violé le TNP, qu'est ce qui empêcherait que la Chine en fasse autant et nucléarise l'Iran..? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV