Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1-Mali : le coup de Forsat
Double attaque anti-État malien en 24 heures et dire que le pion Goita, par qui la France a tenté sa chance en 2020 pour désamorcer ce torrent anti-occupation qui sillonnait alors tout le Mali du nord vers le sud et qui en dépit de tous ses agissements US/OTAN a débouché sur la reprise du nord de l’État par les FAMAs, et la fin du projet divisionniste de l’Azawad, quitte à pousser Barkhane à déplacer vers le centre la cible des attaques terroristes qu’elle continue à piloter par réseaux djihadistes interposés, avait un temps suscité des espoirs anti-occupation ! Il y a quelques heures la justice malienne qui fonctionne en toute indépendance puisque le Mali est une république a donné l’ordre de la détention du chef de la Forsat à qui on reproche la mort de 14 manifestants maliens lors des manifs, n’en déplaise à Barkhane, et aux médias mainstream, non pas anti-IBK, mais bel et bien anti-occupation française. Mais Oumar Samaké n’est resté en détention qu’à peine quelques heures. Et pourquoi ? Pour cause d’une manif de policiers armés qui ont exigé sa libération auxquels Goita a répondu positivement en publiant, combe de ridicule, un communiqué au ton moralisateur avec « tout le monde devra se rassurer ! ....Tout le monde devra vaquer à sa propre tâche..." qui n’a finalement débouché que sur une marche arrière et la mise en liberté du chef de la Forsat.
Mais qui est la Forsat ? Pour appeler les choses comme elles le sont, il s’agit d’une entité de relais, soit des officiers qui servent de relais entre Barkhane d’une part et les terroristes sahéliens de l’autre. Ne soyez pas choqués ! c’est ainsi que les services secrets occidentaux appellent leurs agents locaux et on en a des exemples flagrants au Moyen-Orient. En Afghanistan par exemple, les unités antiterroristes que l’Amérique a évacuées partiellement au cours de sa fameuse débandade à l’aéroport de Kaboul servaient à recruter les candidats parmi la population localité, à les organiser et à les former avant de les envoyer à l’assaut des Afghans. D’ailleurs, la crainte d’avoir a en rendre des comptes a poussé ces agents à quitter de façon si scandaleuse le territoire afghan. Le chef de la Forsat donc aurait risqué de parler et dire par exemple devant la justice malienne qui a été à l’origine de la répression. Il aurait pu passer aux aveux et reconnaître que cette répression sanglante avait été montée par la France et que la campagne médiatique qui a réussi à se faire glisser au sein de M5 pour le dévier de son principal objectif à savoir l’expulsion de l’occupation française a été encore un coup français. Oumar aurait pu aussi sous pression reconnaître que ces gens érigés en leaders de M5 qui une fois IBK, tombé en disgrâce auprès de Paris pour ses "non" à l’accord d’Alger, à la décentralisation, à la liquidation de l’armée malienne n’étaient au fait que des pantins de Barkhan, ses "infiltrations". Et bien il fallait à tout prix éviter cela d’où cette vraie fausse manif policière, toutes les salades que nous raconte le RFI là dessus et qui ne sont qu’une tentative de falsification de la vérité. Second coup anti-État qui complète le premier aura été l’arrivée de ce M Jonatan, représentant de la CEDEAO qui en bon délégué politique de Barkhane et de l’OTAN et des Américains est venue demander des comptes à l’agent Goita... Demander des comptes... Imaginez un instant si c’était un président élu, la CEDEA se serait-il permis lui demander des comptes ? M Jonathan dont le pays est cible des attaques consécutives des occidentaux par Boko Haram interposé, nous dit RFI, refuse d’ailleurs de rencontrer les anciens Président et Premier ministre Bah N’Daw et Moctar Ouane, pourquoi ? Tout simplement parce la France a imposé au Mali le coup d’État en lieu et place du vote populaire et que Bah N’Daw, écarté au terme d’un second coup d’État aurait sans doute tenté d’emboîter le pas à IBK et à contourner la puissance d’occupation à sa manière... Voici où en est Barkhane au Mali.... pour le reste et militairement parlant, le Mali résiste à trois niveaux : au terrorisme d’une part et à ses parrains occidentaux de l’autre et puis aux relais qui lient ces deux entités.
2-Les puissances africaines sous pression
par Mikhail Gamandiy-Egorov :
Le continent africain n’est pas en reste des changements majeurs observés sur la scène géopolitique internationale dans le cadre du concept multipolaire mondial. Et plus certains États affirment leur puissance continentale dans un cadre souverain et panafricain, plus ils se retrouvent sous la pression des nostalgiques de l’unipolarité. Retour sur la question.
La tendance observée de plus en plus sur le continent africain mérite l’attention à bien des égards. Au-delà des tentatives occidentales à punir les pays ayant choisi une voie souveraine de développement et un libre choix de leurs partenaires extérieurs, il est aujourd’hui clairement possible de voir que les poids-lourds de la scène continentale, y compris ceux qui il y a encore récemment semblaient se trouver dans l’orbite de l’influence occidentale, se retrouvent à devoir faire face à de plus en plus de défis les visant.
Parmi ces exemples, on peut citer le Nigeria ou encore l’Éthiopie. Le premier, étant tout simplement la première puissance économique continentale africaine en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (PIB-PPA), classé 25e au rang mondial, par ailleurs la première population d’Afrique avec plus de 219 millions d’habitants (7e population du monde).
Depuis que les ambitions d’Abuja sur la scène régionale et continentale ont commencé à s’afficher de plus en plus ouvertement, le pays a dû observer une recrudescence de défis intérieurs, notamment sécuritaires. Si la lutte contre les terroristes de Boko Haram date depuis déjà de longues années, de nouveaux foyers de tensions se réactivent, et ce avec une complicité assez peu voilée en provenance des intérêts occidentaux, notamment en lien avec les séparatistes du Mouvement indépendantiste pour les Peuples indigènes du Biafra (IPOB).
Cette pression supplémentaire sur l’État nigérian est liée à plusieurs aspects. Tout d’abord, et plus le pays prend du poids dans les affaires régionales et continentales, le tout dans un cadre panafricain, cela représente l’un des éléments de réponse aux tentatives de déstabilisation extérieure, qu’elles soient d’ordre terroriste ou séparatiste. L’autre raison à noter est que plus un État s’affirme dans un cadre panafricain et plus il a tendance à forger des relations stratégiques avec les États partisans de la souveraineté et de l’ordre multipolaire international.
Ceci étant dit, ce n’est pas tout. Au vu des échecs répétés de faire tomber des gouvernements pleinement souverains à divers endroits de la planète, y compris en raison des deux facteurs cités ci-haut, l’Occident politique risque de s’acharner désormais sur un certain nombre de ses alliés et sous-traitants, ne pouvant par ailleurs pas être considérés comme des puissances régionales ou continentales. Car au moment d’une perte d’influence à l’échelle internationale, des échecs à appliquer avec le même « succès » les méthodes de déstabilisation habituelle, ce même establishment cherche à avoir des partenaires complètement soumis (même le taux de 75-80 % ne suffit plus). Y compris pour éviter le risque que ces derniers sortent de l’orbite géopolitique occidentale.
3- Cameroun
Le gouvernement camerounais a entamé une opération d’actualisation du fichier des associations et des ONG étrangères exerçant dans le pays. Celles ne disposant pas d’un dossier à jour seront directement pénalisées par les autorités.
Comment peut-on analyser cette procédure lancée par le gouvernement camerounais ?
Plus d’explications avec Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun.