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Zoom Afrique du 24 juillet 2021

Mali: la France appelle les USA à l'aide

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C’est à croire que toute cette soi-disant attaque au couteau contre le président Goita n’était qu’une mise en scène destinée à dévoyer l’opinion malienne de ce grand changement au shift-power entre les USA et Barkhane qui se déroule au sud du Mali…

Actualité en Afrique :

  • Les présidents kenyan et tanzanien félicitent le président élu iranien Raïssi ;
  • Le Cameroun et le Gabon désormais connectés par fibre optique ;
  • Au Ghana, Warc Group bénéficie d’une subvention de $1,2 million de l’USAID ;
  • Zambie : Zamtel démarre l’extension des capacités de son cœur de réseau data pour améliorer la qualité de service.

 

Analyses de la rédaction :

1. Mali : la France appelle les USA à l’aide

C’est à croire que toute cette soi-disant attaque au couteau contre le président Goita n’était qu’une mise en scène destinée à dévoyer l’opinion malienne de ce grand changement au shift-power entre les USA et Barkhane qui se déroule au sud du Mali…

Sous la couverture d’une soi-disant liquidation de cadre d’Al-Qaïda, la France annonce l’arrivée des contingents américains au Sahel sans évidemment se donner la peine d’expliquer à l’opinion malienne ce que font les Yankees dans un pays où ils ne sont même pas invités.

En fait Goita, l’agent formé et entraîné dans les écoles américaines n’avait que cette même mission : faire implanter les forces d’occupation américaine en lieu et place de Barkhane qui, enlisé se dirige vers les régions du Sud et trois frontières avec pour mission de faire projeter le terrorisme vers la côte.

Opex.360 dit : « En coordination avec l’armée américaine, la force Barkhane a déclenché cette nuit, sur très court préavis, une opération contre un camp de l’EIGS, organisation affiliée à Daech, dans la région de Ménaka [Mali]. L’identité des deux responsables de l’EIGS neutralisés au cours de cette action est en cours de confirmation », a en effet annoncé l’État-major des armées [EMA], ce 22 juillet. »

La région de Ménaka sur les trois frontières, cela fait des mois que les forces d’occupation cherchent à s’y implanter en multipliant massacre et tuerie contre les civils et militaires.

Il est tout de même extraordinaire de voir la force Barkhane décider elle-même et en coordination avec l’armée US et non pas avec les Famas une attaque « anti-terroriste ».

Plus loin Opex.360 ajoute : « Cette nouvelle opération illustre notre détermination à continuer la lutte contre les groupes armés terroristes, aux côtés de nos partenaires sahéliens et en coordination avec nos alliés européens et américains. Ce combat est une priorité absolue pour la sécurité du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest dont la stabilité a des conséquences directes sur la sécurité du continent et des citoyens européens », a encore ajouté la même source.

Il est tout de même plus extraordinaire de voir qu’une force Barkhane qui se dit totalement visée et qui a annoncé il y a peu son retrait, accumuler les coups de force à travers tout le Mali bien qu’elle n’ai été ni invitée ni tolérée par les populations locales.

Les allusions faites aux alliés européens et américains annoncent en quelque sorte l’implantation de l’OTAN au Sahel, et ce sous le ridicule prétexte d’avoir à protéger les citoyens européens.

Aucune trace de l’état malien dans cet argument ni de son armée. Il semblerait même que cette occupation de facto du sud du Mali vise à relancer ce que la France n’a pas obtenu depuis 2013 à savoir séparer le sud du nord.

Mais la partie la plus intéressante de ce texte est quand il parle du rôle des forces US dans toute cette histoire.

« Le rôle des forces américaines n’a pas été précisé. En tout cas, il est rare qu’un communiqué de l’État-major des armées fasse état de leur implication dans une opération conduite par Barkhane… Alors qu’elles assurent à cette dernière un soutien en matière de transport, de renseignement et de ravitaillement en vol ».

Ces quelques lignes sont écrites à peine quelques jours après la destruction d’un mirage 2000 dans le centre du Mali dans des conditions parfaitement obscures et que l’armée française n’a pas précisé cherchant à mettre en avant une panne technique. D’après ce que Opex.360 dit, la France et Barkhane ne savent pas non plus ce que font les Américains dans le sud du Mali. Et il semble qu’elles soient même surprises par cette présence US qui était jusqu’ici réduite à un soutien en matière de transport...

Il semblerait que la France annonce en quelque sorte une plus large implication des forces aériennes US dans le ciel du Sahel maintenant que ce ciel n’est plus trop sûr pour les forces d’occupation.

En effet, le crash du Mirage 2000, il y a deux jours, pourrait être suivi d’autres crashs identiques dans la mesure où les populations sahéliennes tolèrent de moins en moins d’être prises pour des cibles de frappes aériennes et d’être massacrées comme le cas de Bounti.

La France appelle les USA à l’aide ? Ou elle réintègre le commandement africain du Pentagone ? Cela revient au même, désormais les Maliens ont à combattre à la fois l’occupation française, mais aussi l’occupation américaine.

Ce n’est pas sans raison si Opex.360 dit : « Aussi, il n’est pas impossible que les cadres de l’EIGS “neutralisés” aient un rapport avec l’embuscade de Tongo Tongo [Niger], qui coûta la vie à quatre commandos américains, en octobre 2017… Ou bien qu’il s’agisse de dirigeants de premier plan. On le saura quand ils auront été identifiés ».

Barkhane lui-même défaite au Sahel est en train d’anticiper cette amplification de la lutte pour la libération du Mali et du Sahel, qui se profile à l’horizon.

Les Maliens qui n’ont pas permis aux Français pendant 7 ans que leur état soit coupé en deux entre un nord touareg et un sud non touareg, ne permettront pas non plus aux Américains de morceler leur pays au nom de la vengeance d’une opération False Flag que l’Amérique de Trump a montée de toute pièce en 2017 pour s’implanter au Sahel.

Dès lors, les trois dernières lignes de ce texte ressemblent à un défi lancé à l’ensemble des populations du Sahel. On y voit presque l’impuissance et la colère d’une Barkhane à empêcher le processus de réconciliation intersahélienne qui a royalement dépouillé les colonisateurs et leur grand atout « lutte antiterrorisme ».

Et cette fois la France compte sur les USA pour le succès de ces manœuvres.

Quelle erreur ! Cette Amérique là, est sur le point de fuir le Moyen-Orient ; l’Irak, la Syrie et l’Afghanistan… pour y avoir été combattu et défait par les populations…

2. RDC : l’armée dans le collimateur !

Il est vrai qu’en RDC et depuis l’élection de Tshisekedi en tant que le président du pays et la signature d’un accord militaire avec les USA, l’axe US-OTAN a tout fait afin de mettre en œuvre cet accord, mais également afin de s’infiltrer plus que jamais dans un pays où les portes lui ont été fermées grâce aux politiques souverainistes de l’ex-président du pays, Joseph Kabila.

Pendant longtemps, ces tentatives ont été déjouées grâce à la coalition Kabila-Tshisekedi qui ne laissait aucune manœuvre de déstabilisation aboutir dans ce pays, mais au fur et à mesure, et malgré une résistance populaire et même gouvernementale, les pressions occidentales ont fini par faire rompre cette coalition et ont aplani le terrain à plus d’ingérences.

Mais pendant ce temps, l’une des institutions les plus fidèles à la politique souverainiste et indépendantiste de la RDC a été l’armée, qui malgré les pressions US a toujours plaidé pour la sécurisation du pays et non pas pour la mercenarisation.

Cette armée a été cible de plusieurs coups de déstabilisations dont l’assassinat ciblé du chef de renseignement militaire, le général Delphin Kahimbi.

Cet assassinat ciblé dont la puissance d’occupation exerce souvent au Moyen-Orient était donc la meilleure solution pour prendre une revanche et mettre en garde les autorités congolaises contre toute tentative indépendantiste.

Quelques mois après et en ce 23 juillet 2021, huit officiers de l’armée sont accusés de détournement de fonds destinés à des opérations militaires.

« En février, la Banque mondiale suspendait le premier versement d’un financement de 800 millions $ à la RDC. Une enquête de l’Inspection générale des finances (IGF) avait révélé des cas de malversations. Quelques mois plus tard, le pays fait face à un autre scandale de détournement. Huit officiers des Forces armées de la RDC (FARDC) ont été arrêtés et placés sous mandat d’arrêt provisoire à la prison centrale de Bunia, le jeudi 22 juillet. Une information rendue publique par la presse locale qui précise qu’ils sont accusés de détournement de fonds », lit-on dans les médias occidentaux.

Le scénario ressemble plutôt à un coup d’État contre l’armée congolaise avec en toile de fond le prétexte de détournement de fonds, un scénario déjà joué dans d’autres pays africains à savoir au Niger ou au Soudan du Sud.

Mais ce n’est pas tout : quelques jours avant cette accusation, le gouvernement américain a annoncé avoir accordé un financement de 1,6 milliard $ à la République démocratique du Congo. L’annonce a été faite par l’ambassade américaine à Kinshasa, dans un communiqué publié le mardi 20 juillet 2021.

Le but de ce financement est clair : financer à travers ce soi-disant aide financier les réseaux terroristes, le modus operandi étant le même au Moyen-Orient avec les soi-disant aides militaires et économiques qui ne sont que destinées aux rebelles et terroristes interposés.

C’est suspicieux, à chaque fois les USA annoncent une aide à l’adresse d’un pays africain. Et cette aide au développement annoncée en RDC ne fait pas exception.

En poussant ces éléments à accuser plusieurs cadres de l’armée congolaise, et ce par BM interposé, les Américains cherchent en effet à boycotter de facto une armée congolaise avec qui ils ont signé des contrats. C’est leur manière de canaliser les aides à l’adresse de leurs propres éléments, et d’imposer leurs diktats en échange de l’argent.

Tout ceci est dans un seul objectif : éterniser la présence occidentale en RDC et préparer le démembrement de ce grand pays d’Afrique centrale qui a depuis des années échappé aux ingérences occidentales.

3. Israël à l’UA : les conséquences ?

Israël retrouve son statut d’observateur à l’Union africaine. L’information a été officialisée par un communiqué de l’Union africaine et de la diplomatie israélienne, jeudi 22 juillet. Le nouvel ambassadeur israélien, actuellement en poste à Addis-Abeba, a présenté ses lettres de créance au président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. 

Comment peut-on analyser le retour d’Israël à l’Union africaine ?

Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV