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Un premier pas dans le sens de désoccidentaliser le nucléaire en Afrique via une alliance Maghreb- Afrique de l'ouest ?
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Le nucléaire africain, des-occidentalisė
Un premier pas dans le sens de désoccidentaliser le nucléaire en Afrique via une alliance Maghreb-Afrique de l'ouest ? Il est vrai que pour une région sahélienne et côtière ultra riche en uranium, sans cesse convoitée par les puissances colonialistes et où l'électricité est un enjeu géostratégique majeur et un prétexte à toute sorte d'intervention, un accord nucléaire inter-africain revêt toute son importance. Abidjan a choisi Nouakchott, un État anti-occidental et anti-sioniste par excellence ce qui en dit long sur la perspective que trace la Côte d'ivoire pour ce secteur ultra-sensible. En termes de radioprotection et sécurité nucléaire, La Côte d’Ivoire et la Mauritanie signent donc une convention.
Cet accord permettra de conjuguer les efforts communs, pour un régime de sécurité nucléaire efficace.
L’Autorité de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaires (Arsn) de Côte d’Ivoire et celle de la République islamique de Mauritanie, ont signé une convention de partenariat et de coopération, ce mercredi 14 juillet 2021 à Abidjan. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a participé à la cérémonie de signature par visioconférence.
Le président du conseil de régulation de l’Arsn Côte d’Ivoire, Pr. Kadjo Kouamé Alphonse, a expliqué que cette convention permettra à l’Arsn et à celle de la Mauritanie de fédérer leurs capacités, pour accompagner le processus de développement de chacune d’elle.
Le président du conseil de régulation de l’Arsn Côte d’Ivoire a indiqué que cette convention signée rejoindrait les enjeux du nouveau plan d’action stratégique 2021-2023 de l’Arsn. Elle durera de 2021 à 2025.
Pr. Kadjo Kouamé Alphonse a également dévoilé les objectifs spécifiques de cette convention. Il s’agit de mettre en place un contrôle du mouvement des sources et substances radioactives entre les deux pays par la vérification des licences d’origines, et d’œuvrer efficacement au renforcement de la réglementation dans le domaine de la sûreté et de la sécurité nucléaire dans les deux pays.
Le président du conseil de régulation de l’Arsn Côte d’Ivoire a ajouté que la convention a également pour but des échanges d’expertises, d’informations, de bonne pratique et d’expérience scientifique et technique. Il est aussi question d’échanger des stagiaires et de former conjointement le personnel des deux structures. « La convention de partenariat se veut un cadre fédérateur de la coopération entre l’Arsn Côte d’Ivoire et l’Arsn Mauritanie. Cette coopération espère bénéficier de l’appui de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) », a souligné Pr. Kadjo Kouamé Alphonse.
En ce qui le concerne, le président de l’Arsn de la République islamique de Mauritanie, Ishagh Mohamed Moussa, est revenu sur l’importance de cet accord de partenariat. « Il nous permettra s’en nul doute de conjuguer nos efforts pour mettre en place un régime de sécurité nucléaire efficace pour nos pays ». « Je ne peux que me féliciter de cet accord », a-t-il dit en substance.
Pour sa part, Zéphirin Ouédraogo, au nom du chef de section information de l’AIEA, a félicité la Côte d’Ivoire et la Mauritanie pour cette initiative. « La coopération est de la plus haute importance. Le protocole d’accord témoigne à la fois d’un leadership et d'un engagement en faveur du renforcement de la sécurité nucléaire à l’échelle mondiale. J’apprécie l’engagement de vos pays à renforcer la sécurité nucléaire mondiale », a-t-il déclaré.
Eddy BIBI
2. Éthiopie: l'union du peuple et du gouvernement
En Éthiopie, l’armée fédérale n’est plus seule dans son combat contre les rebelles terroristes du TPLF dans la région du Tigré.
Le gouvernement éthiopien, l’armée éthiopienne et le peuple éthiopien s’unissent afin de mettre fin aux exactions des rebelles du TPLF.
Trois régions éthiopiennes vont déployer des troupes pour soutenir les opérations militaires menées par l'armée fédérale dans la région du Tigré.
Les régions concernées ont l'Oromia, la plus grande région d'Éthiopie, ainsi que le Sidama et la Région des Nations, nationalités et peuples du Sud (SNNPR).
« Les forces spéciales régionales d'Oromia et du Sidama se sont déplacées vers le front. Les forces spéciales du Sidama sont arrivées sur la ligne de front », a rapporté la chaîne Fana BC, ajoutant que les forces du SNNPR étaient également arrivées.
Cette mobilisation survient après les propos mercredi du Premier ministre Abiy Ahmed selon lesquels les forces rebelles seront « repoussées », et ce, suite au non-respect du cessez-le-feu humanitaire que le gouvernement a mis en place.
Cette mobilisation montre une fois de plus l’union du peuple éthiopien et leur volonté d’instaurer la sécurité et d’empêcher le pays de sombrer dans un chaos irrécupérable à cause d’un petit groupe de rebelles qui sont téléguidés depuis des entités exogènes.
Le retrait des forces éthiopiennes était une stratégie réfléchie minutieusement et étalée sur un mois, afin d’envoyer l’armée sur d’autres fronts, notamment sur le front de sécurisation du grand barrage de la Renaissance, où une offensive de l’axe occidental est encore attendue par le biais de l’Égypte et du Soudan.
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle, trois régions de l’Éthiopie se mobilisent en plus de la population tigréenne, contrairement à ce que prétendent les médias mainstream, afin de faire barrage aux rebelles tigréens.
Les forces de sécurité et les milices amharas se sont mobilisées en masse, et le porte-parole de cette région a déclaré qu'elles allaient passer à l'« attaque » pour anéantir les rebelles tigréens.
Le président de la région Oromia, Shimeles Abdisa, a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse que les dirigeants tigréens voulaient « déstabiliser » l'ensemble du pays.
« Nous condamnons dans les termes les plus forts ceux qui s'emploient à ramener à la vie ce groupe terroriste. Nous devons rester unis pour faire tout ce qu'il faut pour le neutraliser », a déclaré Shimeles.
Cependant, le Premier ministre éthiopien n’a pas encore donné l’ordre d’attaquer.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré mercredi que le message de son gouvernement au peuple du Tigré était clair, car il voulait éviter les conflits.
Il a affirmé qu'il s'agissait de la dernière chance de régler la question de manière pacifique, car l'autre partie pousse vers le conflit et conduit les enfants et les jeunes à la toxicomanie, et donc les forces de défense ont l'obligation morale de les sauver.
Il a également précisé que : « Nous voulons toujours rappeler à notre peuple de se méfier des fausses informations et de la propagande hostile contre notre pays. L’ONU, le Conseil de sécurité et ses alliés ne font que fabriquer des mensonges, et les forces internes et externes se combinent pour diviser le peuple ».
La population a déjà démontré qu’elle ne tomberait pas dans les pièges grotesques tendus par les Occidentaux. En rappel, vers fin mai de cette année, environ 100 000 Éthiopiens étaient réunis dimanche dans un stade d’Addis-Abeba pour dénoncer l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures du pays.
« L'Amérique et ses associés, sans comprendre les méthodes et les actes désastreux des rebelles terroristes du TPLF, s'immiscent dans nos affaires intérieures en imposant des sanctions de voyage et des conditions préalables qui ne peuvent en aucun cas être acceptées par un État souverain comme l’Éthiopie. Ils devraient s'arrêter et réfléchir à cette question pour la corriger », a déclaré le maire d'Addis-Abeba.
« Je suis sorti aujourd'hui pour m'opposer à l'idée que des pays étrangers essaient de s'immiscer dans nos affaires intérieures. Nous sommes un pays souverain. En tant que pays souverain, notre peuple et notre gouvernement décident pour notre pays », avait affirmé un manifestant.
Lors de la dernière élection, qui a ouvert la porte à un nouveau mandat pour le Premier ministre Abiy Ahmed, les Éthiopiens ont montré leur position et veulent s’unir au gouvernement face à l’axe occidental. Ce que les Occidentaux ont constaté, c’est que ce n’est pas seulement contre le Premier ministre qu’ils se battent, mais c’est contre l’Éthiopie tout entière. C’est pourquoi ils essuient constamment des échecs.
3. RCA: Washington et Paris en échec !
Les États-Unis et la France ne ménagent aucun effort pour tenter de faire réduire la popularité de l’interaction avec la Russie au sein de l’opinion publique africaine. La Centrafrique en représente l’un des principaux exemples courants. Le souci pour l’establishment occidental c’est que devant faire face aux succès de l’implication russe aux côtés des alliés africains, le message propagé par les Occidentaux ne convainc pas les peuples de l’Afrique.
Les élites étasuniennes et françaises, de plus en plus devant faire à une perte évidente d’influence à divers endroits du monde, y compris sur le continent africain, tentent aujourd’hui par tous les moyens de s’accrocher de ce qu’il reste du schéma qu’elles avaient établi dans le cadre du concept unipolaire – dépassé et révolu. En oubliant bien souvent que la décision finale reviendra désormais aux peuples concernés, et non pas aux bonshommes prétendant vivre encore à une autre époque.
Plus particulièrement en République centrafricaine, Paris comme Washington activent des campagnes coordonnées, aussi bien au niveau politique, diplomatique, médiatique que militaire dans le but d'essayer de stopper la contagion. Après tout, le cas de la RCA – d’un exemple d’un État caractérisé par le chaos durant de longues années – devient aujourd’hui positif et fort inspirant pour bien d’autres nations africaines. Bien que lesdites campagnes prouvent très clairement aujourd’hui plusieurs aspects des concernés: un état hystérique, une arrogance comme toujours au summum et l’absence d’un minimum de honte et de dignité.
Après les récentes campagnes médiatiques du mainstream occidental, notamment de la part de RFI et CNN, visant à dénigrer les succès de l’interaction russo-centrafricaine, c’est désormais au tour de certains personnages appartenant à l’establishment politique et militaire de rentrer dans la danse.
À cet effet, Hervé Bléjean, citoyen français, vice-amiral d’escadre et l’actuel directeur général de l’état-major de l’Union européenne, intervenant depuis Washington lors d’un forum a déclaré avoir tenté de convaincre le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra de mettre fin à l’interaction avec les instructeurs russes. Dans le but, également déclaré, de les remplacer par des « partenaires onusiens, de l’UE, américains et africains ».
Tout d’abord ce qu’il faut voir dans cette déclaration, c’est la mention des partenaires proposés au remplacement des Russes: les Occidentaux bien évidemment, comment peut-on se passer d’eux? Un peu plus surprenant de parler de l’ONU sachant qu’elle y est déjà à travers la Minusca. Quant aux partenaires africains, le responsable hexagonal doit certainement faire référence aux pays se trouvant sous la coupe occidentale et qui sont bien connus.
D’une certaine façon, le militaire français en question a le droit de proposer à un État souverain des alternatives sécuritaires, pour tenter de réduire l’influence grandissante des adversaires géopolitiques, dont fait partie indéniablement la Russie. Ceci étant dit, on peut se demander s’il le fait en qualité de représentant bruxellois de l’UE ou celui de Paris? En effet, il aurait été très peu probable que le chef précédent de l’état-major de l’Union européenne, le général finlandais Esa Pulkkinen, puisse faire des déclarations similaires.
Mais ce n’est pas le point principal, car le principal justement en parlant d’absence de minimum de notions de honte et de dignité, c’est que ledit personnage semble complètement faire abstraction du rôle néfaste joué par son pays de citoyenneté en RCA. En effet, la France était omniprésente durant de longues années en Centrafrique, à l’instar d’autres pays faisant partie de ses anciennes colonies. Des milliers de militaires français se trouvaient en mission sur le sol centrafricain, le tout pour quel résultat? Eh bien de-facto aucun, et même pire encore. Les violences n’avaient non seulement pas pu être stoppées mais avaient atteint à une période un tel niveau que les médias hexagonaux semblaient vouloir donner l’impression que la violence dans ce pays est chronique, et que les tensions communautaires et confessionnelles, notamment entre chrétiens et musulmans, seraient prétendument insurmontables. Cela sans oublier les viols avérés de la part de ces militaires, venus normalement dans un but de stabilisation, vis-à-vis de mineurs centrafricains.
Évidemment Bléjean, en bon représentant du réseau françafricain, n’est pas une exception. Les diplomates US, y compris au niveau de l’ONU, s’activent pour tenter, de façon assez similaire que lors de l’opération antiterroriste russe en République arabe syrienne, d’y mettre aussi du sien. Notamment, là aussi – comme en son temps en Syrie – à faire référence à des prétendus experts «indépendants» (financés par les Occidentaux), les médias mainstream et à des témoignages selon de nombreuses sources locales arrachés en échange d’une compensation financière.
Pour conclure, il serait juste de faire mention de quelques points essentiels en rapport avec le sale jeu en question mené vis-à-vis non seulement de la Russie, mais aussi de ses alliés africains, par Washington (en chef de projet) et Paris (en bon sous-traitant). Tout d’abord, cette campagne hostile visant l’interaction russo-centrafricaine, est fort justement due aux succès évidents de ladite interaction. Après des années de chaos et d’absence de contrôle de la part des autorités nationales sur la large partie du territoire centrafricain, désormais la situation est à l’inverse – la grande partie du territoire du pays est sous contrôle gouvernemental.
D’autre part, ce qu’il faut mentionner – c’est le timing et l’effectif. Quelques centaines d’instructeurs russes ont réussi à largement réformer les Forces armées centrafricaines (FACA) pour les rendre aptes à mener des combats contre les groupes rebelles et ainsi pouvoir défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la nation. Puis, les récents succès des forces armées et de sécurité centrafricaines, ainsi que des alliés, face à ces groupes rebelles ont été obtenus en l’espace seulement de quelques mois. Plus exactement – depuis l’échec des groupes rebelles ayant voulu empêcher par la voie armée le bon déroulement des élections présidentielles de fin décembre dernier, en violation par ailleurs de l’accord de paix de Khartoum.
Question logique: comment se fait-il que les troupes françaises, qui furent présentes dans le passé en nombre plus conséquent que les instructeurs russes, n’aient pas pu arriver à un résultat ne serait-ce qu’un tout petit peu semblable? Réponse probable: certainement en raison de l’absence de volonté de contribuer à la stabilisation de la RCA de la part de l’establishment politico-militaire hexagonal. Quant à la force onusienne de la Minusca, présente depuis 2014 en Centrafrique, avec un effectif d’environ 15.000 hommes – elle n’a également pas été en mesure de pouvoir apporter une quelconque stabilisation digne de ce nom, mis à part les efforts et sacrifices qu’il faut reconnaître de certains pays africains ayant dépêché des hommes dans le cadre de cette mission multidimensionnelle, notamment du Burundi.
Dernier point. Ce que les représentants washingtoniens comme parisiens semblent oublier, c’est qu’au final les meilleurs juges ne sont que les populations concernées. Et c’est d’ailleurs également la raison évidente de l’hystérie observée côté occidental. Aujourd’hui, ces personnages occidentaux observent avec une très vive inquiétude non seulement la perte de leur influence géopolitique et stratégique, mais également l’opposition de plus en plus ferme de l’opinion publique centrafricaine, et plus généralement africaine, quant à leur présence. Les élites occidentales, étant dans l’incapacité la plus totale de s’adapter au monde contemporain multipolaire, risquent à terme de devoir faire face à des évacuations humiliantes de leurs troupes et mercenaires – en Afrique, comme à d’autres endroits du monde – avec en prime l’obligation d’observer la joie des populations des pays concernés qui les accompagneront jusqu’à la piste de décollage.
Mikhail Gamandiy-Egorov