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Iran: Pékin a-t-il bloqué la vente de F-35 aux Émirats ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. (Archives)

Le ministre chinois des Affaires étrangères a souligné la nécessité d'accroître les efforts diplomatiques pour remettre le PGAC sur les rails, sans manquer d’accuser les actions arrogantes américaines d'être la principale source de problèmes concernant le programme nucléaire iranien.

« Les mesures unilatérales et arrogantes des États-Unis sont une source majeure de problèmes pour le programme nucléaire iranien », a déclaré Wang Yi dans un discours virtuel donné lors d'une conférence sur le désarmement à Genève.

Selon un communiqué publié par le ministère chinois des Affaires étrangères, il a souligné la nécessité d'intensifier les efforts diplomatiques pour remettre le PGAC (accord de 2015 sur le nucléaire iranien) sur les rails, avant d’ajouter : « Pour revenir au PGAC, la levée des sanctions contre l'Iran est la première chose que [les États-Unis] devraient faire naturellement. »

« Alors que les négociations sur la reprise par l’Iran et les États-Unis de leurs engagements dans le cadre de l'accord nucléaire se trouvent dans leur phase finale, les parties impliquées doivent prendre une décision politique dès que possible et redoubler d'efforts diplomatiques pour remettre le PGAC sur les rails », a-t-il ajouté.

Dans une autre partie de son discours sur la situation sécuritaire dans la région du golfe Persique, Wang a déclaré : « La Chine propose d'établir une plate-forme de dialogue multilatéral pour la sécurité régionale dans le golfe Persique et d'établir un cadre étape par étape pour la sécurité globale, durable et collective au Moyen-Orient. »

Dans ce contexte, des sources d'information ont rapporté que le sixième cycle des pourparlers sur le PGAC devrait commencer avec quelques jours de retard. Les pourparlers devaient initialement commencer jeudi, mais un journaliste du Wall Street Journal a déclaré ce vendredi que les pourparlers commenceraient probablement samedi.

Cet appui vibrant de la Chine à l'Iran intervient alors même que l'influence chinoise semble peu à peu s'étendre dans les domaines sécuritaire et militaire. Aux Émirats, la Chine semble même chercher à bloquer, de connivence certaine avec l'Iran, la vente des F-35 US. Et comment ?

L'administration Biden presse les Émirats arabes unis de retirer Huawei Technologies Co. de leur réseau de télécommunications et de prendre d'autres mesures pour se distancier de la Chine, sinon l'achat par le pays de quelque 23 milliards de dollars d'avions et de drones F-35 serait mis en danger, ont déclaré des personnes proches du dossier, citées par Bloomberg.

Les États-Unis demandent aux Émirats arabes unis de retirer les équipements Huawei de leurs réseaux au cours des quatre prochaines années – avant qu'il ne soit prévu d'obtenir le F-35 en 2026 ou 2027 – mais les responsables émiratis ont rétorqué qu'ils auraient besoin de plus de temps et d'une alternative abordable, selon trois des personnes, qui ont parlé sous couvert d'anonymat pour discuter de négociations privées. Les conversations ont porté en partie sur la faisabilité d'obtenir des équipements alternatifs auprès de Samsung Electronics Co., Ericsson AB ou Nokia Oyj.  

Le président Joe Biden a prétendu un examen de la vente du F-35 lors de son entrée en fonction. La vente est en cours pour l'instant, mais des personnes proches du dossier ont déclaré que les divergences sur ce sur quoi les États-Unis et les Émirats arabes unis ont à faire face - sur Huawei et d'autres préoccupations concernant la technologie chinoise - sont suffisamment sérieuses.

Selon Bloomberg, la situation donne une première indication que l'administration Biden poursuivra les efforts de l'équipe Trump pour faire pression sur ses alliés pour interdire Huawei, la plus grande entreprise technologique de Chine, des nouveaux systèmes 5G au motif que l'équipement pourrait être utilisé pour espionner pour le gouvernement chinois. La Chine a nié que c'est une possibilité.

Les Émirats arabes unis sont l'un des alliés les plus proches des États-Unis en Asie de l’Ouest et ont déclaré à plusieurs reprises leur désir d'acheter des avions de combat F-35.

Un certain nombre de sénateurs démocrates cherchent à faire adopter un plan visant à limiter la vente d'avions de combat F-35 aux Émirats arabes unis après que l'administration Biden ait annoncé son intention d’appliquer l’accord sur les armes signé par l'administration Trump avec les Émirats arabes unis.

« Je suis toujours inquiet des conséquences de la vente de nos avions de combat les plus avancés. Cela est dû aux nombreuses questions sans réponse sur les conséquences de la vente de ces avions pour la sécurité nationale américaine et nos intérêts technologiques, ainsi que sur les paramètres juridiques du maintien de la suprématie et de la domination militaires israéliennes dans la région », avait déclaré Bob Menendez, président de la commission sénatoriale des relations étrangères. Et ce alors que le porte-parole du Département d’État américain avait déjà indiqué que « le gouvernement Biden continuera ses contacts avec les Émirats arabes unis et informera leurs responsables que ces armes doivent être utilisées de manière appropriée et qu'elles ne seront pas livrées aux Émirats arabes unis au moins avant 2025 ».

D’après les révélations de Bloomberg, les dirigeants américains ont décidé de revenir sur cet accord dans le but d’extorquer davantage Abou Dhabi.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV