Pourquoi avoir prédit la fin du pétrole algérien sur fond d'une couverture hyperbolique des manifestations liées au Hirak en Algérie ou encore en France?
D’ici à 2050, la production de pétrole brut de l’Algérie devrait baisser de près de 65%, et représenter environ 130 millions de barils (0,4 million de barils par jour), expliquait il y a trois jours une étude réalisée par le Think Thank « The Shift Project » dont le siège se trouve en Norvège. L'étude affirme qu'« en 2030, la production algérienne devrait passer en dessous du seuil des 240 millions de barils (soit 0,7 million de barils par jour) contre 380 millions de barils en 2019 (1,1 million de barils par jour) » puisque l’Algérie qui dépend à 60 % des recettes de la vente d’hydrocarbures "est affectée par de nombreuses années de mauvaise gestion dans le secteur énergétique" et que de ce fait le déclin est plus que probable.
Mais sur quoi est fondée l'étude du Think Tank ?
Le Shift Project se fonde beaucoup sur la base de données de la société norvégienne Rystad Energy, bien connue dans les milieux énergétiques, mais cette base (Ucube) n’est évidemment pas dans le domaine public et on ne peut donc pas la commenter, dit l'expert français Francis Perrin. Intéressant comme remarque quand on sait que la Norvège via sa société Equinor détient en Algérie, des actifs dans les champs gaziers algériens d’In Amenas et d’In Salah, soit deux des plus grands gisements gaziers du pays ainsi qu’un partenariat pour l’exploration du permis de Timissit, couvrant une superficie de 2 730 km², dans la région d’Illiz au sud-est de l’Algérie. Suggérer que le pétrole algérien est périssable ne va sans doute pas déplaire à la Norvège qui compte mener un partenariat avec l'Algérie à l'étranger.
Ces perspectives sont inquiétantes pour l’Algérie compte tenu de l’importance du pétrole en particulier et des hydrocarbures en général dans l’économie algérienne, même si l’Algérie est un pays plus gazier que pétrolier dit toujours Perrin qui reconnaît ne pas pouvoir entièrement confirmer les données du Think Tank.
Lire aussi :
-US/Israël : coup-éclair algérien
-L’implication de l'ambassade d'un grand pays dans l'incitation à la contestation en Algérie
Mais la conclusion la plus importante et particulièrement calibrée de l'étude est quand celle-ci permet une attaque en règle contre Sonatrach. " Y est dénoncé le monopole de Sonatrach, le peu d’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers qui avaient joué un rôle majeur dans les découvertes pétrolières au cours des années 1990 (bassins de Berkine et d’Illizi). En effet le texte vise surtout à pousser des autorités algériennes à améliorer le cadre contractuel et législatif des activités d’exploration-production et à redoubler d’efforts de redynamisation des partenariats entre la Sonatrach et les compagnies étrangères". Alors le texte se soucie-t-il réellement pour l'avenir énergétique de l'Algérie ou est-il une attaque en règle à peine voilée contre la règle 49/51 qui tue les pilleurs systématiques des richesses des pays indépendants ?