TV

Tensions Chine/États-Unis : comme un parfum de Guerre froide

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le concept de guerre froide semblait appartenir à une époque révolue. Un affrontement similaire structure pourtant à nouveau les rapports de force internationaux.

Le journal Rai al-Youm s’est penché dans une nouvelle édition sur la politique de l’administration Biden envers la Chine et ses alliés, faisant la lumière sur les opportunités et les frais qu’elle conditionne.

L’Histoire se répéterait-elle ? Le concept de guerre froide semblait appartenir à une époque révolue, celle de l’affrontement entre deux superpuissances, États-Unis et URSS, qui ont dominé le monde après la Seconde Guerre mondiale. Un affrontement similaire structure pourtant à nouveau les rapports de force internationaux.

Or, la Chine remplacerait bien l’ex-Union soviétique dans sa confrontation historique avec les États-Unis. Certains pays et monarchies arabes continuent-ils à financer les campagnes militaires américaines qui auraient pour vocation de « sauver » les droits de l’homme et les Ouïghours ? Abdel Bari Atwan indique que l’approche des États-Unis, même si elle a été actualisée depuis maintenant près d’un siècle, ne peut pas être efficace dans le monde actuel.

Après une évaluation des dangers politiques, économiques et militaires que représente la Chine contre l’hégémonie américaine dans le monde, depuis la Seconde Guerre mondiale, le président américain Joe Biden a lancé une nouvelle guerre froide contre son plus grand rival stratégique.

Pour en savoir plus : En déconfiture dans le golfe Persique, l’US Navy se venge en mer de Chine

Cette nouvelle guerre comporte des mesures, dont certaines sont similaires à celles prises contre l’Union soviétique pendant la guerre froide. Elles peuvent être résumées comme suit : 1- la formation d’une « nouvelle coalition des démocraties » dirigée par les États-Unis et avec la participation des pays européens contre les régimes autoritaires dans le monde, dont la Chine et, dans une moindre mesure, la Russie. Une initiative qui conduira à une division planétaire selon des idéologies contradictoires ; 2- révéler les violations des droits de l’homme non pas au plus profond de la Chine, mais à Hong Kong et dans la région musulmane ouïghoure, dans l’ouest de la Chine, et faire la lumière sur les détentions massives et les viols.

La mise en œuvre de cette nouvelle stratégie a commencé par la vente d’armes de pointe et leur livraison à l’île de Taiwan, le déploiement de porte-avions et de navires de guerre américains pour des exercices dans le détroit de Formose qui sépare l’île de la Chine. Une provocation directe qui a contraint les navires de guerre chinois à se rendre dans la région. En conséquence, Le Bureau of Industry and Security (BIS) du département américain du Commerce a ajouté sept entreprises chinoises et laboratoires gouvernementaux de supercalculateurs à l’« Entity List », citant des activités contraires aux intérêts de la sécurité nationale et de la politique étrangère des États-Unis, mais également en raison de leur implication dans la fabrication de supercalculateurs qui permettraient le développement d’applications militaires (armes modernes et systèmes de sécurité nationale, comme les armes nucléaires ou encore hypersoniques).

Ceci étant, l’administration Biden fait un bond d’un demi-siècle en arrière, là où la guerre froide avait atteint son paroxysme. Cette guerre qui a conduit au démembrement de l’Union soviétique, ne pourrait-elle pas aussi conduire au dépeçage de la Chine ? La réponse est catégoriquement non, car les progrès technologiques et militaires des vingt dernières années du pays ne sont pas négligeables.

Le rôle des pays du Moyen-Orient dans cette ancienne stratégie - mise au goût du jour - est le même que les pays arabes et islamiques ont joué pendant la guerre froide contre l’Union soviétique, c’est-à-dire le rôle d’outils de guerre au service des États-Unis, comme cela s’est produit en Afghanistan.

Un autre point, qui est le principal point de faiblesse de cette stratégie offensive américaine, est l’utilisation de la carte des droits de l’homme contre la Chine et la mobilisation du monde islamique contre les violations présumées des droits de l’homme au Xinjiang. Ceci est inutile et est voué à l’échec pour plusieurs raisons : les États-Unis ont envahi l’Irak, l’ont détruit et tué des millions de personnes, ils sont intervenus militairement en Syrie et en Libye, et ont affaibli leurs gouvernements. C’est donc le dernier pays qui devrait se prononcer sur les droits de l’homme et la défense des musulmans contre toute oppression.

L’administration Biden semble désormais confuse. La politique de pression maximale a reçu ses lettres de noblesse durant le mandat de Donald Trump, avec l’imposition de sanctions sans précédent contre l’Iran, la Chine, la Russie et le Venezuela. Pourtant, ces sanctions n’ont fait que renforcer l’unité et l’alliance de ces pays face à l’Otan et au bloc capitaliste de l’Occident.

Lire aussi : Trop de sanctions ont tué les sanctions (Global Times)

Les pays arabes et musulmans ne devraient plus jamais tomber dans le piège des mensonges sur la démocratie et les droits de l’homme. Les anciens et nouveaux alliés de Washington doivent bien relire l’histoire et en tirer des leçons avant une rechute, conclut Atwan.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV